dimanche 27 janvier 2013

Enfin une vraie révolution technologique !

Après une conférence hier soir devant l'association d'éducation populaire de Génolhac une dame m'a aimablement envoyé un lien vers une vidéo qui m'a fait sourire.

Regardez la : sourire, c'est bon pour la santé !



Après avoir un peu réfléchi, j'ai senti que cette vidéo nous donnait très discrètement une leçon profonde...

jeudi 24 janvier 2013

Comment utiliser le Big Data

(in English : How to use Big Data)

Stéphane Grumbach et Stéphane Frénot ou publié dans dans Le Monde du 7 janvier 2013 un article qui développe ce qui se dit souvent sur le Big Data : « Les données, puissance du futur ».

Il est vrai que l'Internet apporte des moyens éditoriaux puissants aux institutions qui produisent des statistiques, il est vrai aussi que les observations collectées par les processus informatiques permettent des traitements inédits. Il faut bien sûr être conscient des possibilités et des dangers nouveaux que cela comporte.

Les auteurs de cet article manient cependant avec trop peu de précautions les bombes sémantiques que sont les mots « donnée » et « information ». Des expressions comme « numérisation de tout », « société de l'information », « masse de données », « une ressource peu différente des matières premières comme le charbon ou le minerai de fer » sont en effet trompeuses : incitant à considérer les données selon leur volumétrie, elles font glisser sur la pente de la « théorie de l'information ».

Shannon, qui assimilait l'information qu'apporte un message au logarithme de sa longueur après compression, disait « meaning doesn't matter », « la signification n'a pas d'importance ». L'énergie impressionnante de cette affirmation masque mal son absurdité.

samedi 12 janvier 2013

Christian Saint-Etienne, France : état d'urgence, Odile Jacob, 2013


J'espère que ce livre sera lu par nos politiques, auxquels Christian Saint-Etienne distribue des gifles méritées et instructives. Il dynamite le politiquement correct en dénonçant la « médiocrité consentie » dans laquelle notre pays se complaît. Au lieu de cultiver notre « droit à être » républicain, dit-il, nous revendiquons un « droit à avoir ».

Qu'est-ce que ce « droit à être » ? C'est le droit à agir de façon responsable, à entreprendre, à créer ; c'est l'héritage le plus précieux de notre République, qui a proposé à chaque Français d'adhérer aux valeurs de courage, dignité, réserve et droiture qui étaient celles de la noblesse tout en les détachant des privilèges auxquelles elles avaient été liées.

Qu'est-ce que le « droit à avoir » ? C'est le droit à recevoir aides et soutiens, le droit à bénéficier (en se disant « puisque j'y ai droit ») de tout effet d'aubaine qui se présente. Ce droit-ci résulte, dit Saint-Etienne, d'une représentation déterministe du destin humain : si l'on suppose que chacun est conditionné par son origine sociale et son éducation, l'appel à la responsabilité et à l'effort sur soi est incongru et il convient d'être compatissant, fût-ce avec un mépris secret, envers ceux que le sort a défavorisé.

mercredi 9 janvier 2013

Quelle prospective ?

Exposé lors de la table ronde « Net neutralité », 15 janvier 2013

Lorsque nous parlons aujourd'hui de la neutralité du Net, nous avons en tête la relation entre un utilisateur individuel et les ressources offertes sur le Web : il s'agit de savoir si, et comment, cet utilisateur pourra accéder à ces ressources sans limitation de débit ni de contenu, et aussi de savoir comment pourront être utilisées les possibilités qu'offrent le protocole IPv6, l'examen approfondi des paquets et autres outils techniques.

A ces questions s'ajoute naturellement une réflexion sur le partage des rôles entre les Nations dans la gouvernance de l'Internet.

La prospective fait cependant surgir d'autres interrogations. L'individu qu'est chacun de nous n'est pas en effet le seul qui soit concerné par la neutralité du Net : elle concerne aussi l'activité organisée, et donc collective, au sein des entreprises et plus généralement des institutions.

Celles-ci agissent dans une nature qu'aménage et transforme l'émergence progressive de l'automate programmable doué d'ubiquité que constitue l'ensemble des logiciels, mémoires, processeurs et réseaux qui, supprimant les effets de la distance géographique, condense le monde en un espace de dimension nulle.