samedi 28 février 2015

La force que donne la culture

Tandis que nombre des personnes que la vie nous fait rencontrer semblent fragiles, quelques-unes paraissent invulnérables. Quel est le secret de ces dernières ?

Je qualifie d'invulnérables celles qui, ayant subi la brutalité d'un pervers, la trahison d'un amour, d'un ami, ou encore l'un des coups que le sort inflige, se relèvent bientôt après cet épisode douloureux pour reprendre leur chemin avec autant d'énergie qu'auparavant. Sont fragiles par contre celles qu'un de ces épisodes suffit pour abattre : j'ai vu des politiques, des dirigeants, de bons ingénieurs, transformés en zombies par un événement qu'ils ont été incapables d'assumer.

Le secret des personnes invulnérables réside dans une culture qui les a préparées à la rencontre du Mal en soi ou chez les autres, aux aléas de la santé et de la vie affective, à un changement soudain des conditions d'exercice de leur métier. Leur culture s'est organisée, comme une forteresse de Vauban, selon plusieurs lignes de défense : si l'ennemi enfonce la première, la succession des autres l'empêche de pénétrer jusqu'au cœur de la personne pour la détruire.

Cette culture est organique, incorporée et assimilée à la personne, et sa robustesse la sépare de celle, superficielle, qui sert de signe de distinction à de beaux esprits. La force qu'elle procure réside dans un élargissement de l'expérience et dans la disponibilité de plusieurs sources de plaisir : celui qui prend du plaisir dans la lecture, la musique, la peinture, l'architecture, la cuisine, les sciences, peut y trouver de quoi compenser un chagrin.

mercredi 11 février 2015

Pour une économie plus complète

Plus la production est automatisée, plus le consommateur exige de l'entreprise qu'elle puisse lui faire rencontrer un être humain : c'est là un des principes de l'iconomie.

Cette exigence reste latente tant que l'automate fonctionne bien, mais elle s'éveille dès que le consommateur rencontre un problème qu'il ne sait pas surmonter. Amazon lui offre ainsi une relation par téléphone ou par « chat » avec un être humain capable de comprendre ce qui se passe et de répondre de façon intelligente et chaleureuse.

On observe par ailleurs l'exaspération du client lorsqu'il est confronté - à la Poste, à la SNCF, chez Orange, etc. - à un être humain que l'entreprise contraint à se comporter comme un automate.

Nous allons nous efforcer de tirer cela au clair : les changements que l'informatisation apporte à l'économie et à la société invitent à corriger les lacunes du raisonnement habituel.