L'article de Charles Duhigg et Keith Bradsher (« How U.S. Lost Out on iPhone Work », The New York Times, 21 janvier 2012) explique pourquoi, tandis qu'Apple n'emploie directement que 43 000 personnes aux États-Unis et 20 000 dans d'autres pays, 700 000 autres travaillent principalement en Chine pour produire ses iPhones, iPads etc.
90 % des centaines de composants que contient un iPhone sont produits hors des États-Unis : les semi-conducteurs proviennent d'Allemagne et de Taïwan, les mémoires de Corée et du Japon, les écrans et le câblage de Corée et de Taïwan, les puces d'Europe, les terres rares d'Afrique et d'Asie. L'ensemble est monté en Chine.
Ce ne sont pas les bas salaires qui expliquent la préférence donnée à la Chine car produire l'iPhone aux États-Unis laisserait à Apple une marge bénéficiaire confortable : alors que chaque iPhone lui procure un profit de plusieurs centaines de dollars, le coût de production unitaire ne serait augmenté que de 65 $. Pour les entreprises des TIC le coût du travail est d'ailleurs secondaire en regard du coût des composants, de la capacité des entreprises à accroître et réduire leur taille rapidement et de la souplesse des approvisionnements.
mardi 24 janvier 2012
jeudi 19 janvier 2012
Réindustrialiser la France par l'informatisation et l'automatisation
Voici les vidéos des trois entretiens avec Laurent Faibis sur Xerfi Canal :
1 - La globalisation a retardé la révolution du système productif (16 min 20 s)
2 - Vers une industrie servicielle (12 min 32 s)
1 - La globalisation a retardé la révolution du système productif (16 min 20 s)
2 - Vers une industrie servicielle (12 min 32 s)
samedi 7 janvier 2012
La Mamie du Cantal et les télécoms
Voici ce qu'a dit Stéphane Richard, le PDG de France Télécom : "Bien sûr, c'est une évidence, nous pourrons jouer sur les prix en fonction de ce que Free fera, mais tout ne se résume pas à un prix ! La Mamie du Cantal n'a pas besoin de la même offre qu'un geek à Paris. Free ne va pas rafler tous les clients avec une offre unique. Nous, nous essayons de proposer la meilleure offre pour chaque catégorie d'utilisateur." (Marie-Cécile Renault, "Orange a tout un arsenal pour répondre à Free", Le Figaro, 2 janvier 2012).
On devine ce que M. Richard tente maladroitement d'exprimer : il s'agit de segmenter la population des utilisateurs, de tenir compte de la diversité de leurs besoins afin de pouvoir présenter à chaque segment une offre qui lui convienne. Il n'y a rien à redire à cela.
Mais une segmentation doit être finement judicieuse : or il n'y a pas que des Mamies dans le Cantal, il s'en trouve aussi à Paris. Il y a par ailleurs des geeks dans le Cantal, et il se trouve même quelques geeks parmi les Mamies. Ni l'âge, ni la localisation ne sont des critères pertinents pour une segmentation selon les besoins en télécoms.
On devine ce que M. Richard tente maladroitement d'exprimer : il s'agit de segmenter la population des utilisateurs, de tenir compte de la diversité de leurs besoins afin de pouvoir présenter à chaque segment une offre qui lui convienne. Il n'y a rien à redire à cela.
Mais une segmentation doit être finement judicieuse : or il n'y a pas que des Mamies dans le Cantal, il s'en trouve aussi à Paris. Il y a par ailleurs des geeks dans le Cantal, et il se trouve même quelques geeks parmi les Mamies. Ni l'âge, ni la localisation ne sont des critères pertinents pour une segmentation selon les besoins en télécoms.