Voici le contenu du premier chapitre :
« Il est courant d'entendre des discours inquiets sur "la perte des valeurs", la "crise des valeurs", la "perte de repères". Cette crise axiologique fait partie d'une crise systémique globale (...) : crise écologique, alimentaire, politique, sociale, financière, économique, et enfin crise des valeurs (...) Mais qu'est-ce qu'une valeur ? Qu'est-ce qui la différencie d'une norme sociale ? Toute valeur est-elle avant tout morale ? Sur quoi l'existence des valeurs est-elle fondée ? (...) Si certains principes ressortent et nous permettent de guider notre agir d'êtres humains contemporains, quels sont-il, vers où vont-ils ? » (Adélaïde de Lastic, « Une approche philosophique du sens des valeurs », 2012).
Crise des valeurs
La crise est systémique et globale, nous dit-on. Mais où est sa cause ? dans la finance ? Il faudrait savoir pourquoi la Banque s'est mise à commettre des folies comme dans l'affaire des subprimes1. Dans les entreprises ? Elle s'y manifeste, c'est certain, mais cela ne nous indique pas sa cause. Dans les comportements ? Sans doute, mais qu'est-ce qui les a déréglés ? Dans un cycle qui ferait revenir périodiquement une crise ? Il faudrait encore trouver le ressort de cette fatalité.
La cause immédiate d'une crise réside toujours dans les comportements : si les réponses de l'État, des entreprises et des consommateurs étaient judicieuses face aux possibilités et aux risques que présentent les ressources naturelles et l'état de l'art des techniques, il n'y aurait ni crise, ni désarroi car chacun saurait ce qu'il doit faire. Mais une cause immédiate n'est que le dernier rouage d'un entrelacs de causes2.
Le sol s'est semble-t-il dérobé sous nos pieds. Nous avons perdu nos repères familiers, nous avons été transplantés avec nos institutions sur un continent où ni la géographie, ni la faune, ni la flore ne ressemblent à rien de connu. Les ressources naturelles ne sont plus les mêmes, l'état de l'art a changé, toutes les dimensions de l'anthropologie ont reçu une impulsion qui les a mises en mouvement : technique, économie, psychologie des personnes, sociologie des institutions, procédés de la pensée, valeurs enfin.
La crise de la finance ne peut pas s'expliquer par la finance, ni celle de la sociologie par la sociologie, ni celle des valeurs par les valeurs : belles explications, en vérité, que celles qui font tourner l'engrenage des causes et des effets dans l'espace clos d'une seule des dimensions de l'anthropologie
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Étant systémique et global, le phénomène doit avoir une origine elle-même globale. Si la croûte terrestre s'est soulevée et fendue, c'est qu'il s'est passé quelque chose dans le monde souterrain. Si la nature à laquelle nos intentions sont confrontées n'est plus la même, si nos habitudes et notre culture sont déconcertées, il ne peut y avoir qu'une seule explication : ce qui détermine les ressources et les moyens de l'action a changé.
Écoutons ce qui se dit : « l'automatisation tue l'emploi », « trop d'information tue l'information », « la génération Y diffère des générations antérieures », « les GAFA3 imposent leur monopole », etc. Tout cela met sur une piste : le ressort des phénomènes que nous constatons est à chercher dans la façon dont une société répond à l'informatisation. Il faudra creuser cette hypothèse pour développer ses implications : c'est alors seulement que nous pourrons évaluer sa fécondité.
« Technicisme !» vont s'exclamer ceux qui ignorent, méprisent, détestent ou diabolisent la technique car selon eux seuls importent, seuls existent les mondes de la pensée, du langage et des relations sociales. « Ringardise !» vont s'écrier ceux qui, naviguant à la surface numérique de l'océan de l'informatisation, se refusent à sonder sa profondeur. Pour embrasser le phénomène dans toute son ampleur, nous devrons ignorer ces reproches dont le conditionnement sociologique est trop évident.
L'époque du numérique
Nous sommes à l'époque du numérique. Cette époque est un épisode de l'informatisation, déploiement historique du potentiel que comporte l'alliage du cerveau humain et de l'automate programmable.
Mais qu'entend-on par « numérique » ? Certains pensent que ce mot signifie que « tout est nombre », comme disait Pythagore, car dans un ordinateur tout programme et tout document (texte, image, son, etc.) sont représentés par un nombre binaire.
D'autres disent que le numérique est né lorsque le téléphone mobile est devenu un ordinateur mobile : ils l'assimilent donc à l'ubiquité de la ressource informatique. D'autres encore pensent que ce qui le caractérise est d'offrir à chacun la possibilité de contribuer à une production culturelle qui se trouve ainsi démultipliée. D'autres enfin estiment que l'époque du numérique est celle où l'innovation dans les usages est devenue plus importante que l'innovation dans les techniques, etc.
« Numérique » prend ainsi des sens divers dans des expressions comme « culture numérique », « révolution numérique », « aménagement numérique », « empreinte numérique », « humanités numériques », « entreprise numérique », « démocratie numérique », etc. Cette polysémie a l'avantage de rassembler sous un même mot des phénomènes qui, tous, se manifestent en effet actuellement : cela facilite la conversation dans notre époque confuse, mais au risque d'accroître sa confusion en disséminant des malentendus.
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L'informatisation est passée par plusieurs épisodes durant les cinquante dernières années : mainframes dans les années 60, système d'information dans les années 70, bureautique dans les années 80, mise en réseau et informatisation des processus dans les années 90, dématérialisation (la démat' ), maturation du Web et informatisation du téléphone mobile dans les années 2000, numérique enfin dans les années 20104.
Lors de chacun de ces épisodes on a cru que l'informatisation venait d'atteindre son stade ultime. Ceux qui ont conçu l'ordinateur personnel dans les années 60 et 70 ont été considérés comme des marginaux. La corporation des informaticiens, amoureuse de ses mainframes, a d'abord refusé de les mettre en réseau et c'est malgré elle que les micro-ordinateurs et la bureautique ont fini par être mis à la disposition des utilisateurs. La corporation des télécoms, amoureuse du téléphone filaire, a longtemps refusé la téléphonie mobile et l'Internet.
Des années se sont ainsi écoulées entre l'expression d'une idée et sa mise en pratique, d'autres années encore avant la dissémination de l'usage : il a fallu un quart de siècle entre l'amorce de l'Internet en 1969 et sa généralisation vers 1995 ; il a fallu cinq ans entre l'invention du Web et le début de son utilisation à grande échelle, puis d'autres années avant qu'il atteigne un début de maturité avec les plates-formes d'intermédiation, le commerce électronique5, etc.
Si l'informatique a apporté des bienfaits, elle a apporté aussi cette crise qui provoque le désarroi : la puissance qu'elle procure a enivré la Banque et l'a fait déraper dans la délinquance, son ubiquité a encouragé une globalisation excessive, l'automatisation a bouleversé le travail6, la concurrence est devenue ultra-violente, la montée de la prédation risque de provoquer une résurgence du régime féodal.
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Dès les années 1950 des penseurs ont su poser les bases scientifiques de l'informatisation, percevoir sa nature et embrasser ses conséquences anthropologiques7. Dans les décennies ultérieures les esprits ont été accaparés par des réalisations : la vue d'ensemble a alors été délaissée, certains se focalisant sur la dimension scientifique et technique, d'autres sur celle des usages.
Les dimensions technique, économique, psychologique, sociologique, philosophique et culturelle de l'informatisation sont certes présentes aujourd'hui dans le concept-valise du numérique, où chacun met ce qu'il veut, mais il est difficile de discerner des relations de cause à effet dans un tel fourre-tout : alors que l'éventail des conséquences s'est élargi comme le delta d'un fleuve, la conscience de leur origine commune s'est estompée.
Le numérique est d'ailleurs comme suspendu hors du temps car on prétend le détacher de l'informatisation, jugée ringarde. L'épisode actuel est ainsi sujet à la même illusion que les précédents : comme on ne conçoit pas la dynamique dont il résulte, on ne perçoit pas le ressort qui est en train de se tendre pour nous propulser vers l'épisode suivant.
Celui-ci aura sans doute pour point de départ l'institution Entreprise, dont l'évolution est favorisée par sa décentralisation en une pluralité d'entreprises que renouvellent des naissances et des décès.
Les grands systèmes centralisés (politique, santé, éducation, justice, etc.) se mettront en mouvement plus tard car il leur est plus difficile de sortir de l'ornière de leur organisation.
Cette évolution institutionnelle, qui n'est autre que l'évolution historique, déterminera la place de chaque pays dans le concert des nations : ceux qui auront pris du retard n'auront pratiquement plus droit à la parole.
L'iconomie comme orientation
L'informatisation a fait émerger vers 1975 selon Bertrand Gille8 un « système technique contemporain » fondé sur la synergie de la microélectronique, du logiciel et de l'Internet. Il a supplanté le système technique antérieur, qui était fondé sur la synergie de la mécanique, de la chimie et de l'énergie.
Si le numérique s'appuie sur l'informatisation, il n'a pas atteint la maturité ni l'efficacité dans le système technique contemporain : comme toujours après une révolution industrielle, les habitudes acquises dans le système technique antérieur provoquent des erreurs9 et la société traverse une crise de transition.
Il fallait, pour faire apparaître les conditions nécessaires de l'efficacité, montrer ce que peut être une société informatisée par hypothèse efficace : nous avons nommé iconomie le modèle schématique d'une telle société.
L'iconomie est ainsi la représentation de ce que peut être une société informatisée parvenue à la maturité : il faut donc supposer que les comportements des consommateurs, des entreprises et de l'État n'y sont plus ceux dont l'inadéquation est, aujourd'hui, la cause immédiate de la crise.
Les contours des institutions (système éducatif, système de santé, système judiciaire, entreprises, territoires, etc.), qui répondaient au système technique antérieur, sont dans l'iconomie redéfinis pour tirer parti des possibilités qu'apporte l'informatisation et maîtriser les dangers qui les accompagnent.
L'attention se focalisant dans l'iconomie sur la qualité de l'alliage du cerveau humain et de l'automate, certains des aspects négatifs de l'épisode du numérique n'y apparaissent plus : sous-estimation des compétences nécessaires, brutalité de la sous-traitance, négligence dans l'organisation des services, insouciance envers la qualité des données et des systèmes d'information, illusions relatives aux start-ups et à l'intelligence artificielle, etc.
L'iconomie n'est pas l'épisode qui succédera à celui du numérique, elle n'est pas non plus une prévision : c'est un repère qui, placé à l'horizon du temps, confère un sens à la succession des épisodes passés et futurs.
Pour pouvoir naviguer sur l'océan des possibles et éviter ses dangers, il faut avoir une orientation. L'iconomie est proposée comme orientation à tous ceux qui, entendant ne pas rester désorientés ni passifs, veulent contribuer autant que cela leur est possible à la sortie de la crise.
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L'origine de l'idée de l'iconomie se trouve dans des recherches effectuées dans les années 198010 à la mission économique du CNET11.
La fonction de coût d'un réseau a une forme particulière : le coût marginal est nul en dessous d'un seuil de dimensionnement, il devient infini au delà de ce seuil. Dans les télécoms, le coût d'une communication supplémentaire est en effet négligeable mais le trafic ne peut pas excéder un certain seuil ; dans le transport aérien, le coût d'un passager supplémentaire est négligeable tant qu'il reste des sièges vides mais un avion plein ne peut pas transporter un passager de plus.
Cette « économie du dimensionnement » est apparue clairement lorsque Christophe Talière et moi avons calculé à Eutelis les fonctions de coût de l'Internet, du réseau des télécoms et du transport aérien.
On retrouve cette forme de la fonction de coût, mais avec cette fois un dimensionnement infini, dans les produits sur lesquels s'appuie l'informatisation. Programmer un logiciel a un coût, le reproduire en un nombre quelconque d'exemplaires ne coûte pratiquement rien. Il en est de même pour les circuits intégrés. Dans ces deux cas le coût marginal est pratiquement nul quelle que soit la quantité produite, et cela se retrouve dans les autres produits à proportion de l'importance qu'y prend l'informatisation.
Lorsque le coût marginal est négligeable le coût de production réside dans le coût fixe initial (sunk cost) : le travail humain est principalement consacré à l'accumulation d'un capital fixe, ou « travail mort », tandis que le flux du « travail vivant » est faible. Nous avons surpris un jour Michel Matheu, du commissariat général du Plan, en lui disant que le capital était devenu le seul facteur de production12.
Nous avons alors monté à sa demande, avec Michèle Debonneuil, un groupe de travail dont le rapport a été publié en 1999 sous le titre Économie des nouvelles technologies. Michel Matheu nous ayant demandé d'approfondir le raisonnement sur le dimensionnement des réseaux, une deuxième édition plus complète a été publiée en 2000 sous le titre e-conomie.
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Ce livre, qui condensait les résultats du groupe de travail du Plan, s'appuyait aussi sur les travaux effectués au CNET et qui avaient conduit à la conclusion suivante : lorsque le coût marginal d'un produit est négligeable, son marché obéit au régime de la concurrence monopolistique ou, plus rarement, à celui du monopole naturel. Il ne peut pas obéir au régime de la concurrence parfaite car celui-ci ne peut s'établir que si le coût marginal est positif et croissant.
Les travaux du groupe de travail ont fait apparaître le potentiel de violence que comporte la concurrence monopolistique : si tout le coût de production est dépensé avant que la première unité du produit ne soit vendue, le risque que prend l'entreprise est très élevé et elle sera tentée d'user de procédés illicites (corruption, espionnage, etc.) pour le limiter.
Par ailleurs, le découpage de l'espace des besoins en zones de monopole à la limite desquelles joue la concurrence par les prix ressemble de façon troublante au découpage du territoire, dans une société féodale, en fiefs à la frontière desquels se mène une guerre13.
Pour pouvoir anticiper le futur des « nouvelles technologies » il fallait avoir identifié le ressort de leur dynamique et, en particulier, la dialectique des techniques et des usages : c'est ce qui a été tenté avec De l'informatique (2006) dont le sous-titre est « savoir vivre avec l'automate ».
Prédation et prédateurs (2008) a été consacré au potentiel de violence évoqué ci-dessus : son élucidation fait apparaître les tentations auxquelles la Banque a cédé et qui causeront la crise financière, ainsi que le risque d'un retour de la société à une forme ultra-moderne du régime féodal.
Enfin un roman, Le Parador (2011), a mis en scène des personnes confrontées aux difficultés que présente l'informatisation d'une grande entreprise.
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Laurent Faibis, qui préside l'éditeur d'études économiques Xerfi et qui avait lu e-conomie, nous a demandé en 2012 d'organiser un think tank qui a d'abord été nommé « institut Xerfi » puis, pour éviter des confusions avec l'entreprise, « institut de l'iconomie14 ».
Cet institut rassemble une trentaine de personnes ayant des spécialités diverses : économistes, informaticiens, sociologues, philosophes, historiens, etc. On retrouve dans leurs échanges la richesse (et la complexité) de la société informatisée : la démarche, jusqu'alors académique et rigoureuse mais trop purement théorique, s'est enrichie à l'écoute de considérations pratiques qui font apparaître les diverses dimensions du phénomène de l'informatisation.
Ces échanges ont permis de dégager deux concepts féconds : le cerveau d’œuvre15 et l'iconomie16. Si le coût marginal est négligeable, c'est parce que toutes les tâches répétitives que demande la production sont automatisées. La main d'œuvre, qui exécutait de façon réflexe un geste répétitif, est remplacée dans l'emploi par un cerveau d'œuvre qui se consacre aux tâches non répétitives : conception des nouveaux produits, traitement des cas particuliers et des incidents imprévisibles, services, etc.
L'institut de l'iconomie a exploré les conséquences de cette évolution en ce qui concerne l'emploi, les compétences, le système éducatif et l'organisation des entreprises : la relation hiérarchique, qui prévalait lorsque l'essentiel de l'emploi résidait dans la main d'œuvre, doit faire place à un commerce de la considération.
Les produits de l'iconomie sont des assemblages de biens et de services17 élaborés chacun par un réseau de partenaires ; le système d'information assure la cohésion de l'assemblage et l'interopérabilité du partenariat ; les services réclament des compétences élevées, et méritent une rémunération raisonnable. Les produits étant diversifiés en variétés adaptées chacune à un segment des besoins, le consommateur est exigeant en ce qui concerne leur qualité et comme cette exigence n'a pas de limite a priori le plein emploi de la force de travail est possible, mais sous une forme nouvelle.
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Ces travaux ont occasionné des publications : L'iconomie pour sortir de la crise de Christian Saint-Etienne en 2013, iconomie et Philosophie de l'action et langage de l'informatique en 2014, L'intelligence iconomique en 2015. Les membres de l'institut de l'iconomie leur ont ajouté des articles, conférences et vidéos sur Xerfi Canal.
Dans l'iconomie chaque entreprise doit s'efforcer de conquérir une position de monopole sur un segment mondial des besoins, le régulateur devant faire en sorte que ce monopole soit temporaire et que sa durée ne soit ni trop longue, ni trop courte. Cependant la Commission européenne garde pour référence le régime de la concurrence parfaite alors qu'il est incompatible avec la forme qu'a prise la fonction de coût : ses décisions seront donc, presque toujours, contraires à l'efficacité18.
La concurrence parfaite reste aussi la référence des administrations économiques. La tarification au coût marginal, qui est l'une de ses conséquences, ne peut cependant se concevoir lorsque ce coût est nul que si le coût fixe est équilibré par une subvention.
L'indépendance des entreprises, qui seule permet à la société d'explorer librement ce qu'apportent la nature et les techniques, se trouve alors compromise. De façon insidieuse l'apologie de la concurrence parfaite fait ainsi émerger une bureaucratie dominatrice qui forme, avec l'institution prédatrice qu'est devenue la Banque, une tenaille qui enserre l'économie.
Les économistes connaissent sans doute le régime de la concurrence monopolistique mais l'iconomie leur semble trop simple : dans un monde que régit le publish or perish il est rentable d'écrire des articles qui décrivent l'une après l'autre les conséquences de l'informatisation, plutôt que de les relier toutes à une dynamique qui les explique et, notamment, à la transformation de la fonction de coût.
Le désarroi que cause la crise de transition n'épargne pas les politiques : ils se consacrent à l'« hommage aux victimes », à la « sécurité », à des « problèmes de société » du deuxième ordre, à des symptômes de la crise enfin (chômage, désindustrialisation, etc.) plutôt qu'à sa cause. Des essayistes ont réussi à les convaincre que la « transition énergétique » était la « troisième révolution industrielle » alors qu'elle n'est que la réponse, certes nécessaire, à une contrainte. On leur parle du numérique, qui est la superficie de l'océan de l'informatisation en même temps qu'un épisode de sa dynamique, et personne ne leur parle de l'iconomie alors qu'elle fournit l'orientation qui leur fait tant défaut et dont nous avons tant besoin.
Il faudra, pour s'affranchir de l'étroitesse de nos habitudes et de la pression qu'exerce la mode, poser sur l'établi les conditions de l'action et l'architecture des valeurs afin de les démonter, les examiner, puis les reconstruire.
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1 Le mécanisme socio-psychologique de ces folies est décrit dans Michael Lewis, The Big Short, 2010.
2 Causes « finale », « formelle », « matérielle » et « motrice », selon Aristote.
3 « Google, Apple, Facebook, Amazon ».
4 On trouvera une description plus détaillée de cette évolution dans les chapitres 3 et 10 de Michel Volle, De l'informatique, 2006.
5 Michel Rambourdin, « Les médiations téléinformatiques: quand le commerce électronique restructure les relations d'échange », 1994.
6 Bernard Stiegler, La Société automatique: 1. L'avenir du travail, 2015.
7 John von Neumann, The computer and the brain, 1957 ; Joseph Licklider « Man-Computer Symbiosis », 1960, etc.
8 Bertrand Gille, Histoire des techniques, 1978.
9 L'article consacré aux systèmes d'information dans L'encyclopédie des techniques de l'ingénieur décrit des défauts que l'on constate sur le terrain.
10 Avec Patrick Badillo, François du Castel, Michèle Debonneuil, Patrice Flichy, Dominique Henriet, Joseph Monlouis, Pierre Musso et Helga Séguin.
11 Centre National d'Études des Télécommunications.
12 Dans la fonction de production q=f(K, L), le capital K est le stock de travail accumulé pour pouvoir produire, L est le flux annuel de travail nécessaire pour obtenir le flux q de la production.
13 Marc Bloch, La société féodale, 1939.
14 Cet institut est co-présidé par Jean-Pierre Corniou, Vincent Lorphelin, Christian Saint-Etienne et moi-même (iconomie.org).
15 Cette expression est due à Jean-Pierre Corniou.
16 Ce mot est dû à Jean-Michel Quatrepoint.
17 Un service consiste en la mise à disposition temporaire d'un bien ou d'une compétence (Magali Demotes-Mainard, « La connaissance statistique de l’immatériel », 2003).
18 Damien Lempereur et Brice Wartel, « Le scandale européen passé inaperçu : comment la Commission étouffe Airbus et Ariane », Le Figaro, 4 mars 2016.
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