Un de mes amis, ayant vu la vidéo qui annonce la conférence du 19 septembre, m'a envoyé un message dont j'extrais une phrase : « je suis dubitatif quand je vois quelqu’un dire : nous avons vu le problème, compris ce qui cloche, et savons ce qu’il faut faire ».
J'anticipe les phrases qui, comme celle-là, nous seront opposées pour rejeter notre propos dans l'insignifiance. Pour chacune je propose un diagnostic :
- « Si c'était vrai on le saurait déjà » (objection du théologien)
- « C'est banal, il n'y a rien de nouveau là-dedans, tout le monde le dit déjà » (surdité causée par le bruit médiatique)
- « Ça ne peut pas être aussi simple que vous ne le dites » (le vrai ne peut être que très compliqué)
- « C'est trop compliqué, soyez plus simple » (celui qui n'a plus de dents ne mange que de la bouillie)
- « Vous ramenez tout à la technique : c'est du technicisme » (réaction d'allergie)
- « Vous êtes beaucoup trop terre à terre » (le vrai ne peut être que sublime)
- « Tout ça c'est de la théorie, du blabla » (la parole n'a aucune valeur)
- « C'est bien beau de parler, mais ce qui compte c'est d'agir » (idem)
- « Qu'est-ce qui vous autorise à dire ça ? » (le vrai ne peut s'exprimer qu'en citant les bons auteurs)
- « Vous êtes très prétentieux. Quels sont vos titres universitaires ? Avez-vous publié dans des revues à comité de lecture ? » (défense de penser autrement que la Faculté)
- « Vous exagérez beaucoup, en fait rien n'a changé car il n'y a jamais de rupture dans l'histoire » (nihil novi sub sole)
Cette collection est sûrement incomplète... Chacune de ces objections, notons-le, tourne le dos à la seule bonne méthode, qui consiste à entrer dans un raisonnement pour pouvoir le critiquer de l'intérieur.
J'ai répondu à mon ami : « Faut-il donc se taire quand on a vu, et qu'on sait ce qu'il faut faire ? ».
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