lundi 24 août 2009

Le Parador, chapitres 20 (Canon) et 21 (Fugue)

Pour lire Le Parador en format .pdf, cliquer sur Le Parador.

Résumé des chapitres précédents :

Hande est une grande entreprise qui vient de frôler la faillite. Le nouveau président, Jean Bonhomme, a demandé à Marc Dutertre de l'aider à en faire une "entreprise-réseau". La DSI est en crise, les utilisateurs du SI ne sont pas satisfaits.

Dutertre prépare avec la directrice de la communication un tableau de bord mensuel pour le comité de direction. Un soir, il découvre grâce à elle les plaisirs de la sensualité ; par la suite elle refuse de le revoir et ça le déconcerte.

Le directeur financier lui demande d'expertiser les salles de marché du groupe. Un collaborateur découvre qu'il était possible de faire gagner des milliards à Hande en rectifiant une erreur.
Dutertre envoie à Bonhomme une note "stratégique" et se réconcilie avec la dircom'. Dutertre approfondit sa compréhension de l'entreprise et de son propre rôle de consultant. Mais il apprend que le directeur financier veut "avoir sa peau"...

... et il doit se défendre, Hande préfère finalement ne pas corriger son erreur mais il sauve sa peau. La réflexion sur la stratégie en matière de SI se poursuit en s'approfondissant.

Un de ses collaborateurs est tué dans un accident de voiture. Certains se demandent s'il n'y a pas eu un complot, mais il s'avère que cet accident était dû au hasard.

Dutertre envoie à Bonhomme une note qui l'alerte sur les risques que prend Costar, le grand projet informatique de Hande. Mais malgré la catastrophe prévisible il n'est pas écouté. Il prend goût au calvados, un peu trop peut-être

* *

En cliquant sur Le Parador vous téléchargerez une version à jour, comprenant tous les chapitres publiés jusqu'ici ainsi que les chapitres 20 et 21, qui sont nouveaux.

Il m'a semblé en effet préférable de publier Le Parador au format pdf seulement et de ne plus le publier en HTML : il m'arrive en effet de corriger les chapitres précédents et il est pénible de maintenir la cohérence entre les deux versions.

Je vous souhaite une bonne lecture !

mercredi 19 août 2009

Jonathan Littell, Les Bienveillantes, Gallimard, 2006

Sur ce gros livre mon commentaire sera court.

L'auteur a sans doute beaucoup travaillé pour se documenter mais il applique exactement, fût-ce avec talent, les recettes du Story Writing qui s'enseignent dans les universités américaines. Ses ficelles se voient trop.

L'opprobre déversée sur son livre par des bien-pensants n'a qu'une faible portée, car comme disait Pascal "la vraie morale se moque de la morale". Pour rester sur le terrain technique de l'écriture, voici les astuces de Story Writing que j'ai repérées :

mardi 11 août 2009

Comité invisible, L'insurrection qui vient, La fabrique, 2007

Alain Bauer avait signalé ce petit livre anonyme, attribué à des personnes qui avaient installé une épicerie à Tarnac et déjà surveillées par la police. Après la pose de fers à béton sur les caténaires d’un TGV dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008 cette surveillance a abouti à des arrestations, des déclarations ministérielles et une instruction judiciaire dont on attend les conclusions.

A vrai dire, je n’ai pas trouvé ce livre plus inquiétant que ces conversations qui se terminent par « il nous faudrait une bonne guerre », « il faut tout foutre en l’air, après ça ira mieux » ou autre phrase du même tonneau.

Mais sa lecture est étonnamment fatigante : elle oblige le lecteur à naviguer entre des affirmations péremptoires, des constats partiels, des jugements et recommandations qu’il doit soupeser.

La première phrase est un aphorisme dont le style hautain imite celui de Guy Debord : « Sous quelque angle qu’on le prenne, le présent est sans issue ». C’est fort bien écrit mais cela ne veut rien dire : coincé entre le passé énigmatique que l’histoire tente d’explorer et un futur essentiellement incertain, le présent semble toujours proche d’une catastrophe – et parfois elle se produit en effet.

Les faits évoqués sont incontestables mais partiels : s’il est vrai que les organisations « s’occupent d’abord de leur survie » (p. 88) une institution ne se réduit pas à son organisation. Et si pour le comité invisible « devenir autonome » c’est « apprendre à se battre dans la rue, à s’accaparer les maisons vides, à ne pas travailler, à s’aimer follement et à voler dans les magasins » (p. 26), eh bien on peut avoir une autre idée de l’autonomie.