La lecture du livre de Snowden offre un voyage dans le monde de l'informatique et ce sera pour certains une révélation : le lecteur attentif est en effet convié à traverser son architecture, depuis les câblages et soudures jusqu'aux processeurs, langages, protocoles, réseaux, chiffrements, etc., le tout présenté dans l'ordre où Snowden l'a rencontré et donc de façon naturelle, claire et très intelligente.
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Edward Snowden, alors âgé de 29 ans, a quitté la NSA en 2013 en emportant de quoi prouver qu'elle se livrait à la surveillance de masse1 qui expose l'intimité de chaque personne à la curiosité indiscrète des États et donc, éventuellement, à des pressions et chantages.
Il avait découvert l'informatique alors qu'il n'était qu'un enfant, l'Internet des années 1990 lui avait offert un terrain de jeu, de liberté et d'expertise.
Comme beaucoup d'autres Américains, il voulut servir son pays après l'attentat du 11 septembre 2001. Une blessure mit fin à son engagement dans l'armée. Ses talents d'informaticien le rendirent ensuite utile à la CIA et à la NSA. Étant administrateur système, il eut accès à des informations que leur confidentialité réservait à des personnes d'un grade très supérieur au sien.
Il découvrit alors que l'informatique et l'Internet, dans lesquels il avait vu des instruments de la liberté, avaient été mis au service du viol méthodique, systématique, de la constitution qu'il avait fait serment de défendre. Il a estimé que son devoir était de rendre aux citoyens et à leurs élus un contrôle sur un État devenu criminel, et il a mis son intelligence et son expertise au service de cette entreprise difficile dont il décrit en détail les épisodes.
Son livre est rédigé sans prétention littéraire, dans une langue simple et étonnamment efficace car le lecteur partage la tournure d'esprit, le point de vue et les émotions de l'auteur.
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1 Pour un service de renseignement, céder à la tentation de la la surveillance de masse est une erreur professionnelle (voir L'imbécillité de l'intelligence).
Merci Michel
RépondreSupprimerMerci de votre commentaire "Pour un service de renseignement céder à la tentation de la surveillance de masse...".
RépondreSupprimerIl est d'une actualité dramatique. c'est pour moi plus qu'une erreur. Qui osera prétendre sonder les esprits.
Les croyances et les intentions sont indécelables. Beaucoup s'y sont essayé à travers l'histoire. les spectres des Saint-Barthélémy et autres inquisitions, Stasi ou KGB ne sont pas loin. Auront nous l'intelligence et la force de caractère pour échapper à ce qui se profile?
Merci
Tout informaticien a été à un moment ou un autre saisi par le vertige du pouvoir de l'informatique. Monsieur Snowden a découvert que c'est une boîte de pandore. Il en sort ni plus ni moins que ce que l'Intelligence des hommes à de tous temps eu de bon et de mauvais. Dénoncer les excès à de tous temps été nécessaires. Mais il y a tous les bienfaits qu'on ne saurait nier. Il est heureux qu'il y ait des imprécateurs. Ils sont des sentinelles qui protègent le droit contre la force.
RépondreSupprimerSnowden se rappelle étant jeune de voir en l’informatique et en l’internet une zone infinie de découvertes.
RépondreSupprimerQuand j’étais gamin j’étais bien incapable de penser comme lui. Je voyais l’informatique comme une machine qui ressortait ce qu’on lui rentrait. Et ça ne m’excitait pas du tout il n’y avait rien d’humain. C’était binaire. C’était faussement une aide (enfin ce que je pensais à l’époque). Il fallait passer dix minutes à faire un programme pour tracer un cercle que j’aurais pu faire au compas en dix secondes. Alors on me disait mais imagine que tu dois faire 150 cercles en cinq minutes tu ne peux pas à la main. Mais je répondais que le problème était stupide et ne servait à rien. Bref j’étais bloqué et ne pouvais imaginer cette immensité anticipé par Snowden !
Aussi ce qui me bloquait avec l’informatique est que l’histoire des hommes ou des découvertes à comprendre le monde ne sert à rien dans les techniques de programmation apprises à l’école. On s’en fiche bien de l’histoire de France pour définir un programme. Et on se fiche encore bien plus de Lavoisier et de ses raisonnements.
L’informatique c’était bête et méchant.
Contrairement à Snowden, je me suis très vite lassé des jeux informatiques. Au bout d’un moment, je réalise que je joue contre un programme et une machine qui peut me battre facilement. Il n’y avait aucun enjeux sérieux à mon goût.
La vision de snowden est assez classique chez les fans d’informatique. Certains se disent chouette je peux craquer un jeu d’autre chouette la machine fait du travail pour moi d’autres simplement sont fan de jeux ou de programmation.
C’est vrai que tout ça c’est top mais ça manquait de quelque chose pour moi. Une sorte de valeur fondamentale plus grande.
Je me suis réconcilié avec l’informatique grâce à la vision de Michel Volle qui est globale. Elle englobe l’informatique dans toutes les sphères du monde actuel. C’est un outil tellement puissant qu’il bouleverse la nature et change radicalement nos vies. Tous les domaines de la vie sont touchés de près ou de loin par l’informatique au sens large.
Ne plus considérer l’informatique comme un simple outil ( une calculette avancée) ou comme jeu mais comme élément naturel au monde m’a aidé à mieux l’aimer et donc à mieux m’en servir.
Pour la phase de conception et industrialisation de l’A380 j’ai été en charge de trouver une solution informatique permettant l’échange d’informations entre de multiples utilisateurs d’une base de données. J’ai pu comprendre les enjeux du codage mais aussi de la transcription en actions claires des besoins des utilisateurs. Et c’est là que l’informatique est intéressante. C’est le lien entre l’homme et la machine et in fine c’est ce qu’il veut en faire qui est primordial. Tous les écrits de Michel Volle résonnent en moi à partir de cette petite expérience professionnelle.
Pour moi le concept d’infinité appliqué à l’informatique est celui du contenu de l’Internet et des potentialités techniques de l’informatique. Mais pas que. Il est aussi celui que l’homme va faire de l’informatique.
RépondreSupprimerJe n’ai pas vraiment accroché avec le livre de snowden. Il y avait des parties personnelles un peu longues et pas forcément utiles à la compréhension de la situation.
Il y a des passages assez longs sur des justificatifs de nos droits à la liberté. Chose qui me semble tellement évidente que je n’en aurais pas autant écrit.
Les passages techniques sont comme d’habitude traités par des informaticiens avec des images qui ne me parlent pas et qui à force de vulgarisation finissent par faire enfantin et décrédibilise toute la pensée nécessaire à faire fonctionner tout ça.
Par exemple, je reformule un des passages du livre: En tant qu’administrateur réseau j’étais en charge de vérifier l’état du trafic routier et de vérifier si les feux rouges fonctionnent bien et si les voitures s’arrêtent bien devant.
Ça ne dit rien de ce qu’est le métier. Un peu comme si je disais mon métier de manager aéronautique c’est de vérifier que les pistons du moteurs glissent bien dans le cylindre, en imaginant les pistons qui sont les hommes qui travaillent. On ne peut pas faire plus obscur comme explications.
Ça me rappelle mon père qui tentait de me dire que la mémoire de l’ordinateur c’est comme un tiroir dans lequel on a rangé des objets. Il est où le tiroir ? ou pourquoi le mettre dans un tiroir un objet dont on va se servir ? ça m’amenait encore plus de questions que de réponses.
Le vrai intérêt du livre est de voir la prise de conscience et le courage d’Edward Snwoden. Je n’aurais jamais moufté là où il s’offusque et je n’aurais jamais osé faire ça car je ne crois pas que le système s’arrête. Malgré ses révélations la NSA fait ce qu’elle veut et continuera à le faire.
Ça nous montre tout le cynisme US et ferions mieux de nous en méfier malgré les aides apportés aux deux guerres mondiales.
Snowden semble être un excellent technicien qui soudain découvre l’horreur que peut faire une machine qui se retourne contre la main qui l’à créée.
Il avoue souvent sa naïveté et c’est assez fréquent de croiser ce genre de profil chez des gens aimant la technique. Un peu comme un Einstein qui découvre l’horreur de la bombe atomique pour laquelle il a milité pour sa fabrication auprès du président des États Unis.
Mais voilà que le monstre est créé et que le mal est fait. Si ce n’était pas lui quelqu’un d’autre l’aurait fait.
Snowden aurait peut-être eu plus d’inspiration plus jeune en suivant un cours de philo sur la science sans conscience.
Tout au long du livre, Snowden est en manque du « pour quoi » il fait les choses. Il semblerait qu’il retrouve la paix d’esprit à la fin en se disant qu’en fait il est une sorte de prof. Celui qui fait le lien entre la technique à des gens non techniques. Comme l’illustre l’écriture de ce livre dont on se demande s’il a été seul à l’écrire vu son passé scolaire et son temps passé dans l’écriture de textes.
RépondreSupprimerL’éducation en histoire de Snowden est assez effrayante et on peut se demander s’il n’est pas un exemple de la jeunesse américaine. Il met du temps à découvrir les agissements de la CIA avec l’Iran ou les talibans.
Aussi et c’est tout à son honneur, il n’y a rien de croustillant dans son livre. Il n’y a pas de révélations surprises sur une personne célèbre. Il garde jusqu’au bout sa réserve sur le droit à la vie privée.