À la p. 367 du livre de Dimitri Minic intitulé Pensée et culture stratégiques russes se trouve une citation qui éclaire utilement la situation présente.
On y trouve par exemple ce paragraphe : « une opposition est formée, exerçant une pression sur les autorités, critiquant les méthodes de gouvernance de l’État, convainquant la population du pays de l’illégitimité des dirigeants, de leur corruption et de l’inefficacité de leur gestion de l’économie. »
Lorsqu’un texte est intéressant, il faut aller à la source. La voici : Сержантов А.В., Смоловый А.В., Долгополов А.В. Трансформация содержания войны: от прошлого к настоящему — технологии «гибридных войн», Военная Мысль, 2021, n° 2.
Je publie ci-dessous une traduction de cet article. Il décrit la doctrine de l’armée russe que Dimitri Minic a analysée. Cette doctrine accorde une place très importante à la « guerre de l’information », supposée affaiblir le pays cible à tel point qu’il sera facile de le conquérir sans même éventuellement devoir utiliser la force des armes.
En lisant ce texte on pense à la guerre qui se déroule en Ukraine : les Russes ont cru avoir suffisamment affaibli ce pays avec les banderilles de la guerre de l’information, et pouvoir l’achever d’une estocade. Cela n’a pas été le cas.
Ces banderilles, la Russie les plante dans les pays dont elle veut affaiblir les institutions afin d’y créer un désarroi et des désordres propices à ses ambitions. La lecture de cet article aide à percer à jour l’attitude des partis, syndicats, hommes politiques, journalistes et influenceurs français qu’elle a séduits ou achetés.