L’une des explications du mouvement des Gilets jaunes est une révolte après les propos d’Emmanuel Macron sur les « premiers de cordée » et la « startup nation ». L’entreprise dans laquelle travaillent la plupart des Français n’a en effet rien d’une startup et si le gouvernement donne la priorité aux premiers de cordée, que deviendront ceux qui savent n’être que deuxièmes ou troisièmes ?
Emmanuel Macron a sans doute voulu dire à quel point les entrepreneurs et l’esprit d’entreprise sont importants pour notre pays, idée juste, mais les expressions qu’il a utilisées ont irrité. L’effet a été le même lorsqu’il a dit qu’il faut « réindustrialiser » la France car l’image que cela évoque est celle du travail de la main-d’œuvre d’autrefois, dans un environnement bruyant, malodorant, salissant et dangereux.
La communication politique ne parle maintenant pratiquement plus que de « création d’emploi », le grand moyen étant la « relocalisation » des emplois naguère délocalisés vers des pays à bas salaires. L’écologie est appelée à la rescousse : « nous pouvons redevenir une grande Nation industrielle grâce et par l’écologie », a déclaré le Premier ministre, allant ainsi dans le sens d’EELV qui réclame « un plan de relance écologique et social ».
Certes personne ne peut être « contre » l’écologie et le social car il faut respecter la nature dans laquelle et avec laquelle nous vivons, il faut aussi être solidaire des personnes en difficulté : cet esprit anime le groupe « Écologie Démocratie Solidarité » de l’Assemblée nationale qu’ont formé 17 députés issus de l’aile gauche et écologiste de LREM.
Mais l’écologie et le social ne suffisent pas à eux seuls pour donner un sens à notre action productive.