L'iconomie est une économie qui, par hypothèse, serait mûre en regard des possibilités et des risques qu'apporte le « système technique contemporain » bâti sur l'informatique et l'Internet ou, plus fondamentalement, sur la microélectronique, le logiciel et le réseau [1]. L'iconomie est donc une « économie-fiction », mais c'est aussi un but que le politique peut assigner à l'économie actuelle et vers lequel la stratégie des entreprises peut s'orienter.
En quoi l'iconomie diffère-t-elle de l'économie à laquelle nous nous sommes habitués et que des modèles familiers schématisent efficacement ? D'abord par l'automatisation des actes répétitifs que demande la production, qu'ils soient mentaux ou physiques : ce fait a été remarqué dès les débuts de l'informatisation [2]. Puis par la suppression des effets de la distance géographique dans le cyberespace, qui est à la fois le lieu d'une création documentaire affranchie du filtre éditorial, un moyen de communication et un média : c'est une autre évidence.
Il y a là déjà de quoi nourrir une analyse économique originale mais le phénomène essentiel est la forme que prend dans l'iconomie la fonction de coût. Elle comporte en effet des rendements d'échelle croissants et c'est là une nouveauté bouleversante. John Hicks, qui fut sans doute le meilleur économiste du XXe siècle, n'estimait-il pas que renoncer à l'hypothèse des rendements décroissants entraînerait le naufrage de la théorie économique [3] ?
Il est pourtant possible de raisonner en économiste sur l'iconomie, mais à condition d'ajuster certaines hypothèses. L'iconomie n'est pas sous le régime de la concurrence parfaite mais sous celui de la concurrence monopoliste [4], et il s'agit d'une dynamique plus que d'un équilibre. Nous ne sortons donc pas de la théorie économique mais nous inversons l'ordre habituel du cours d'économie, qui place la concurrence parfaite dans le premier chapitre et la concurrence imparfaite dans le dernier. Ce faisant nous changeons la perspective de politiques qui, trop paresseux peut-être, ne semblent avoir étudié que le premier chapitre du cours.
Ce modèle, quand on développe ses implications, explique certains phénomènes qui signalent déjà l'émergence de l'iconomie [5] dans l'économie contemporaine.
lundi 30 juillet 2012
dimanche 1 juillet 2012
Objections prévisibles
Un de mes amis, ayant vu la vidéo qui annonce la conférence du 19 septembre, m'a envoyé un message dont j'extrais une phrase : « je suis dubitatif quand je vois quelqu’un dire : nous avons vu le problème, compris ce qui cloche, et savons ce qu’il faut faire ».
J'anticipe les phrases qui, comme celle-là, nous seront opposées pour rejeter notre propos dans l'insignifiance. Pour chacune je propose un diagnostic :
- « Si c'était vrai on le saurait déjà » (objection du théologien)
- « C'est banal, il n'y a rien de nouveau là-dedans, tout le monde le dit déjà » (surdité causée par le bruit médiatique)
- « Ça ne peut pas être aussi simple que vous ne le dites » (le vrai ne peut être que très compliqué)
- « C'est trop compliqué, soyez plus simple » (celui qui n'a plus de dents ne mange que de la bouillie)
- « Vous ramenez tout à la technique : c'est du technicisme » (réaction d'allergie)
- « Vous êtes beaucoup trop terre à terre » (le vrai ne peut être que sublime)
- « Tout ça c'est de la théorie, du blabla » (la parole n'a aucune valeur)
- « C'est bien beau de parler, mais ce qui compte c'est d'agir » (idem)
- « Qu'est-ce qui vous autorise à dire ça ? » (le vrai ne peut s'exprimer qu'en citant les bons auteurs)
- « Vous êtes très prétentieux. Quels sont vos titres universitaires ? Avez-vous publié dans des revues à comité de lecture ? » (défense de penser autrement que la Faculté)
- « Vous exagérez beaucoup, en fait rien n'a changé car il n'y a jamais de rupture dans l'histoire » (nihil novi sub sole)
Cette collection est sûrement incomplète... Chacune de ces objections, notons-le, tourne le dos à la seule bonne méthode, qui consiste à entrer dans un raisonnement pour pouvoir le critiquer de l'intérieur.
J'ai répondu à mon ami : « Faut-il donc se taire quand on a vu, et qu'on sait ce qu'il faut faire ? ».
J'anticipe les phrases qui, comme celle-là, nous seront opposées pour rejeter notre propos dans l'insignifiance. Pour chacune je propose un diagnostic :
- « Si c'était vrai on le saurait déjà » (objection du théologien)
- « C'est banal, il n'y a rien de nouveau là-dedans, tout le monde le dit déjà » (surdité causée par le bruit médiatique)
- « Ça ne peut pas être aussi simple que vous ne le dites » (le vrai ne peut être que très compliqué)
- « C'est trop compliqué, soyez plus simple » (celui qui n'a plus de dents ne mange que de la bouillie)
- « Vous ramenez tout à la technique : c'est du technicisme » (réaction d'allergie)
- « Vous êtes beaucoup trop terre à terre » (le vrai ne peut être que sublime)
- « Tout ça c'est de la théorie, du blabla » (la parole n'a aucune valeur)
- « C'est bien beau de parler, mais ce qui compte c'est d'agir » (idem)
- « Qu'est-ce qui vous autorise à dire ça ? » (le vrai ne peut s'exprimer qu'en citant les bons auteurs)
- « Vous êtes très prétentieux. Quels sont vos titres universitaires ? Avez-vous publié dans des revues à comité de lecture ? » (défense de penser autrement que la Faculté)
- « Vous exagérez beaucoup, en fait rien n'a changé car il n'y a jamais de rupture dans l'histoire » (nihil novi sub sole)
Cette collection est sûrement incomplète... Chacune de ces objections, notons-le, tourne le dos à la seule bonne méthode, qui consiste à entrer dans un raisonnement pour pouvoir le critiquer de l'intérieur.
J'ai répondu à mon ami : « Faut-il donc se taire quand on a vu, et qu'on sait ce qu'il faut faire ? ».
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