Cette étude a été rédigée par l'institut de l'iconomie à l'intention de France Stratégie. Contributeurs : Pierre-Jean Benghozi, Jean-Paul Betbeze, Sylvie Billard, Marc Desreumaux, Francis Jacq, Philippe Moati, Gilles Moutet, Michel Paillet, Julien Pillot, Michel Volle.
(Version imprimable : www.volle.com/travaux/150921distribution.pdf)
Pour pouvoir se représenter ce que la distribution sera dans l'iconomie1 il faut d'abord se rappeler ce qu'elle a été dans l'économie moderne, antérieure à l'informatisation : cet héritage détermine aujourd'hui encore sa représentation la plus répandue.
On pourra ensuite, en s'appuyant sur une analyse des premiers effets de l'informatisation, construire un modèle de la distribution qui soit cohérent avec celui de l'iconomie.
La distribution dans l'économie moderne
Dans le modèle de l'économie moderne les produits sont matériels, dotés d'une masse et d'un volume : ce sont des biens. Leur production est censée être achevée lorsque le producteur les place dans un stock de produits finis où ils attendront les commandes des distributeurs.
Des entreprises de logistique les enlèvent sur l'ordre des distributeurs pour les transporter vers les stocks de ces derniers. Ils en sont extraits pour être placés dans le rayonnage des magasins et proposés à l'attention des clients qui les choisissent, les achètent et les emportent à leur domicile pour les consommer et, ce faisant, les détruire.
Ce schéma peut être complété pour tenir compte du commerce des produits intermédiaires (« Business to Business, B to B »), dont les clients sont des entreprises, mais il suffit pour faire apparaître le cloisonnement qui distingue et articule production, logistique, distribution et consommation. Nous considérons donc ici le commerce « Business to Consumer, B to C » qui assure la relation entre le système productif et la consommation.
Le magasin est, entre la consommation et la distribution, l'interface à travers laquelle le consommateur perçoit l'offre et le producteur perçoit la demande : le rythme de la production des biens est dicté par une anticipation probabiliste des commandes, qui résultent elles-mêmes de l'anticipation des ventes par les distributeurs.