mardi 24 janvier 2017

Les informaticiens et les systèmes d'information

Certains informaticiens s'intéressent aux systèmes d'information, d'autres non.

Il m'est arrivé de participer à des réunions où d'honorables académiciens débattent sur le programme d'un enseignement de l'informatique dans le secondaire. Je leur conseille d'y introduire la conception du système d'information de la classe : gestion d'une bibliothèque de prêt, du cahier de textes, du cahier de notes, de la correspondance avec les parents, documentation des cours, etc.

Cela permettrait aux élèves de voir à quoi l'informatique peut servir. Cette idée est toujours jugée excellente mais elle est oubliée par la suite : je ne la retrouve dans aucun des textes consacrés à ce programme.

La réaction exaspérée d'un de mes amis – grand informaticien qui m'a appris une foule de choses et à qui je dois beaucoup – m'a indiqué la piste d'une explication sur laquelle nous reviendrons.

Le phénomène est général. L'excellent cours d'informatique donné au Collège de France par Gérard Berry ne contient aucune allusion aux systèmes d'information. Donald Knuth ne leur a pas consacré une ligne dans son monumental traité sur l'art de la programmation1. Maurice Nivat, grand théoricien de l'informatique, a été assez modeste pour me dire « ce que tu me dis sur les systèmes d'information est intéressant, je n'y connais rien ». Gilles Dowek et Serge Abiteboul viennent de publier un livre2 où l'expression « système d'information » figure, mais en passant et sans rien en dire.

Ceux des informaticiens qui ignorent les systèmes d'information s'intéressent aux algorithmes, à la structure des langages de programmation, aux compilateurs, à la conception physique et logique des processeurs et des mémoires, aux protocoles des réseaux, à l'« informatique embarquée » qui équipe les avions, automobiles, satellites et, de plus en plus, toutes les machines. Ils ne manquent donc pas de travail, ils font œuvre utile, mais les systèmes d'information sont dans la tache aveugle de leur intellect. Pourquoi ?

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Chaque système d'information concrétise l'informatisation d'une institution, d'une entreprise : c'est de l'informatique appliquée. Je reviens à la réaction de mon ami. « J'ai été DSI, m'a-t-il dit, pas toi (il aurait été déplacé de lui dire que mon expérience vaut peut-être la sienne). Tu ne sais pas ce que c'est que d'être confronté à des imbéciles, notamment à des dirigeants qui ne disent et ne font que des sottises. Je hais les systèmes d'information. Il faut avoir au moins trente ans pour entrevoir ce qui s'y passe : nous devons former les jeunes à l'informatique, épargnons leur la saleté des systèmes d'information. »

Cette réaction brutale a le mérite d'être claire. Ce que mon ami refuse, et que refusent avec lui les informaticiens qui ignorent les systèmes d'information, c'est la dimension psychosociologique que comporte chaque institution et qui fait si souvent d'elle un monde confus, illogique, parfois même moralement douteux.

La conception d'un système technique (avion, centrale nucléaire, machine-outil) est l'affaire d'ingénieurs qui, traitant des questions de physique, expriment les exigences en termes observables et mesurables3. Un système d'information, par contre, concerne une organisation dont le flou est à la fois naturel et entretenu. La réticence des informaticiens devant les systèmes d'information s'explique ainsi, me semble-t-il, par une réticence très généralement partagée envers les institutions.

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Je comprends cette réticence. L'éducation que j'ai reçue dans les années 1950 a provoqué en effet une sorte de schizophrénie chez certains de ceux qui la subissaient.

La plupart de nos professeurs considéraient d'un œil réprobateur les jeunes que nous étions : leurs maîtres mots étaient « sérieux », « rigueur », « discipline », « obéissance », etc. Les livres que nous lisions, les films que nous regardions, les chansons que nous écoutions nous indiquaient cependant de tout autres maximes : « imagination », « fantaisie », « révolution », « constestation », etc. Deux mondes inconciliables se rencontraient ainsi dans nos têtes (c'est me semble-t-il la clé des œuvres de Michel Foucault et de Pierre Bourdieu).

Les institutions nous semblaient des êtres parasitaires qui cultivaient un sérieux factice et offraient un terrain à des ambitions médiocres (la « carrière »). La science et la technique « pures » apparaissaient par contraste comme des mondes où l'ambition peut être désintéressée, le sérieux authentique, la pensée loyale.

Il me faudra beaucoup de temps pour comprendre qu'une institution se crée dès que des personnes s'assemblent afin de coordonner leur action : les mondes de la science et de la technique présentent donc eux aussi des phénomènes psychosociologiques, et une pensée qui refuse d'assumer les imperfections de toute institution (que l'on pense à l'église catholique) ne peut se représenter l'histoire, la société et l'action que sur le mode du ressentiment et de l'imprécation.

Il est vrai que la conscience de cette imperfection est douloureuse et qu'il n'est pas facile de l'assumer. L'illogisme, le mensonge, l'hypocrisie, l'arrivisme si répandus dans les institutions offrent un spectacle tellement pénible que nombre de personnes refusent de le voir et préfèrent se réfugier mentalement dans une spécialité.

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Les obstacles à l'informatisation

Chaque institution, chaque entreprise est dotée d'une sociologie qui délimite des pouvoirs légitimes, d'une culture qui se reflète dans le comportement des personnes.

La mission de toute institution consiste à produire efficacement des biens et des services pour satisfaire les besoins de ses clients ou utilisateurs. Cette mission est cependant trahie par des dirigeants qui s'emploient à « produire de la valeur pour l'actionnaire » en publiant des comptes trimestriels séduisants. Elle est trahie aussi par des directeurs qui se comportent en seigneurs féodaux, par des cadres dont le seul but est de « faire carrière », par des agents qui répercutent sur les clients le mauvais traitement que leur fait subir l'entreprise. Dans certaines des plus grandes institutions, enfin, une partie des pouvoirs et de la richesse est accaparée par des réseaux d'influence et d'allégeance.

Une institution n'est donc pas naturellement guidée par la logique et l'efficacité. L'informatisation l'y ramène car elle organise la coopération des agents humains qui interviennent dans ses processus de production en s'appuyant sur les programmes et documents que leur fournit la ressource informatique : une informatisation raisonnable contribue à l'efficacité de la production, à la qualité des produits, à la satisfaction des clients et utilisateurs.

Comme elle incite l'institution à être fidèle à sa mission, l'informatisation rencontre comme obstacles les comportements évoqués ci-dessus : il arrive souvent que les directions s'isolent les unes des autres, que les données soient incohérentes, les processus désordonnés, les tableaux de bord fallacieux, que des indicateurs soient utilisés pour « fliquer » les agents, etc.

Celui qui conçoit un système d'information doit composer avec cette réalité afin d'y trouver le point d'appui du levier qui sortira l'institution de l'ornière de ses habitudes. La lucidité que cela demande répugne cependant aux esprits qui ne veulent connaître qu'une science et une technique épurées de toute sociologie et de toute psychologie.

La vie n'est pure et propre qu'à la surface. Sous les peaux lavées et les vêtements repassés vivent des corps humides4 dont le fonctionnement ambigu produit certes des pensées et des actions, mais aussi des déchets et des excréments. Cela se retrouve au niveau des institutions : celui qui conçoit des systèmes d'information est confronté à la même saleté que l'aide-soignant(e) qui nettoie le derrière des impotents.

Mais quelle est la qualité du penseur qui se réfugie dans le monde de la pensée pour ne pas se salir au contact des choses ? Quelle est la qualité du mathématicien qui se réfugie dans les « maths pures » et méprise les « maths appliquées » ? Quelle est la qualité de l'informaticien qui préfère ignorer les épisodes pénibles que comporte l'informatisation d'une institution ?

Quel est d'ailleurs aujourd'hui l'enjeu principal de l'informatique : le perfectionnement continu de ses techniques ? l'automatisation des machines ? l'utilisation par chacun de l'ordinateur personnel, avec les soucis qu'elle comporte au sujet de la protection des données ?

Ne serait-ce pas plutôt la transformation qu'apporte l'informatisation dans la mission, l'organisation et le fonctionnement de chaque entreprise, de chaque institution, et donc le système d'information ?
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1 Donald Knuth, The Art of Computer Programming, Addison Wesley.
2 Gilles Dowek et Serge Abiteboul, Le temps des algorithmes, Le Pommier, 2017.
3 Jean-Pierre Meinadier, Le métier d’intégration de système, Hermès 2002.
4 Jean-Didier Vincent, Biologie des passions, Odile Jacob, 1986.

14 commentaires:

  1. Réflexion très pertinente, et qui dépasse probablement le cadre des métiers et des technologies de l'information. Je pense par exemple à l'énergie : que vaut la multiplication des techniques de motorisation sans la compréhension des enjeux et des impacts liés aux systèmes de transport ?

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  2. Cher Michel,

    Il me semble me reconnaître dans l'« informaticien agacé », alors autorise-moi quelques lignes de réponse.

    Je ne hais point les Systèmes d'information, mon métier de DSI, comme tout métier, m'a laissé de bons et de mauvais souvenirs, les bons surtout avec mon équipe, les mauvais surtout avec le dirigeant de la maison. Diriger le SI est une expérience humaine, sociale et budgétaire très enrichissante, mais d'une grande pauvreté intellectuelle.

    À l'inverse, l'activité de programmation des ordinateurs est d'un intérêt intellectuel inépuisable et passionnant. Mais comme tout le monde a pu le remarquer, elle est assez solipsiste. Les développeurs sont souvent un peu autistes, ils communiquent surtout avec leur ordinateur et avec leurs congénères passionnés du même genre de programme et de langage.

    Les adolescents, surtout d'ailleurs les garçons, me semblent peu à même de goûter les plaisirs du management. La programmation séduira les adolescents introvertis et qui ont du mal à s'exprimer.

    De toutes les façons, l'intérêt et l'utilité d'un SI ne pourront apparaître qu'après quelques années de vie dans une entreprise, où l'on aura pu faire l'expérience des difficultés suscitées par l'absence ou l'imperfection du SI.

    J'en veux pour preuve que la plupart des chercheurs et universitaires de mes relations, qui n'ont jamais mis les pieds hors de leur labo ou de leur amphi, sont parfaitement hermétiques aux idées de SI, et quand je leur parle de ce que je faisais dans ce domaine c'est un peu comme si je leur racontais un rêve abracadabrant.

    Bref, le SI peut être un thème d'enseignement pour un cursus de type MBA qui s'adresserait à des gens déjà dotés d'au moins huit ans d'expérience professionnelle, en informatique de préférence, parce que les incompétents en informatique qui se lancent dans le SI ne peuvent que commettre des catastrophes. Je peux citer des noms de coupables.

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  3. PS : Je me permets d'ajouter à ta bibliographie mon propre livre sur le sujet, « La Pensée aux prises avec l’informatique », en accès libre ici : https://www.laurentbloch.net/MySpip3/-Systemes-d-information-

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  4. Michel,
    Il faut aussi parler de ce qui n'appuie pas ta thèse. Tu parles de la leçon inaugurale de Gérard Berry qui ne parle pas de systèmes d'information - même Gérard ne peut tout couvrir. Tu sembles ignorer "ma" leçon inaugurale qui en parle beaucoup. Désolé de faire de l'autopromotion. D'ailleurs, on m'a tellement reproché de saouler avec les données et les informations, que quand quelqu'un me reproche (dans le livre avec Gilles Dowek) de ne pas en parler assez, j'avoue que j'ai du mal à ne pas me réjouir. Ouf, je ne suis pas obsédé par le sujet...
    Avec toute mon amitié,
    Serge Abiteboul

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    1. Cher Serge,
      Le système d'information n'est pas seulement absent de la leçon inaugurale de Gérard Berry : il est absent de l'ensemble de son cours.
      Dans ta propre leçon inaugurale, je t'ai entendu parler du "système informatique", mais non du "système d'information".
      L'informatique est un sujet tellement vaste que l'on peut faire - et que tu fais - oeuvre utile sans jamais penser aux systèmes d'information. On ne peut donc reprocher cette lacune à aucune personne considérée individuellement. Ce qui m'inquiète, c'est qu'elle semble être collective.

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  5. Merci Michel.
    Sur le fond, les informaticiens [en gros ceux qui programment des machines] et les systèmes d'information ne traitent pas de la même "matière" que serait l'information. L'information des informaticiens c'est l'entropie de Shannon, celui-ci avait élaboré son modèle en prenant soin d'évacuer très explicitement "le sens". C’est cette information-là qui est à l’œuvre dans les machines abstraites ou concrètes, en gros issues des Turing, Von Neumann, etc.
    L'information des systèmes d'information, elle, se doit d’être "informante", c’est-à-dire qu’elle ambitionne de représenter un « réel », elle sort donc du cadre fixé par les grands « anciens » et leurs successeurs. A ma connaissance il n’existe pas (pas encore) de modèle théorique de même « puissance » que ceux de Shannon ou Von Neumann qui soit aussi communément acceptés et utilisés pour penser scientifiquement les systèmes d’information. Y en aurait-il qu’il serait bien obligé de parler du « réel », qui est toujours moins « pur », plus complexe , pas plus sale pour autant, que ce que l’on voudrait imaginer.
    C’est pourquoi il faut regarder avec attention les sciences qui s’intéressent au rôle de l’information dans le monde observable : physiciens (information quantique par exemple) et surtout à mon avis biologistes, qui forcent à élargir le regard et à bousculer dogmes et certitudes. Des informaticiens y travaillent, les penseurs des systèmes d’information gagneraient à s’en inspirer, j’ose espérer que certains ont déjà bien avancé sur ces terrains.

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    1. Cher Marc,

      La plupart des informaticiens considèrent les données comme une matière première. Ils ne s'interrogent pas leur pertinence, sur l'adéquation de leur définition aux besoins de l'action que le système informatique doit servir.

      La théorie de l'information de Claude Shannon concerne la transmission des messages. Gilbert Simondon a proposé une théorie qui concerne leur réception : « L'information n'est pas une chose, mais l'opération d'une chose arrivant dans un système et y produisant une transformation. L'information ne peut pas se définir en dehors de cet acte d'incidence transformatrice et de l'opération de réception » (Communication et information, 2010). De ce point de vue l'information est la « forme intérieure », ou capacité d'action, que confère à un cerveau humain la lecture d'un document qu'il est capable d'interpréter.

      La théorie de l'information de Simondon donne la clé des systèmes d'information, qui réalisent la synergie qu'a évoquée Joseph Licklider : « The hope is that, in not too many years, human brains and computing machines will be coupled together very tightly, and that the resulting partnership will think as no human brain has ever thought and process data in a way not approached by the information-handling machines we know today » (« Man Computer Symbiosis », IRE Transactions on Human Factors in Electronics, mars 1960).

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  6. Une version peut-être plus simple : les informaticiens ne s'intéressent pas à l'information, mais aux ordinateurs... Si, en cas d'accident, il fallait choisir entre sauver les données, les programmes, ou la machine, ils choisiraient 1) la machine (alors qu'on peut en racheter une) 2) les programmes (qu'on peut pourtant réécrire même si c'est couteux) 3) les données

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    1. Beaucoup d'informaticiens sauveraient d'abord les programmes, car ils savent qu'il est facile de remplacer la machine.

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  7. L'association française d'ingénierie des systèmes d'information ne peut que s'associer (c'est bien le rôle d'une association !) à ce triste constat.
    Quand les ingénieurs se réfugient dans la technique au détriment du management et de l'organisation, ils se mettent des œillères. C'est sans doute cela la démocratie !

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  8. bonjour mr volle,
    il y a des fois où vous m’inquiétez très sérieusement.
    je le dis d'autant plus avec étonnement, que j'ai une réelle admiration pour vos travaux et les efforts que vous ne ménagez pas pour diffuser, améliorer la compréhension en matière de nouvelles technologies.
    pauvre donald knuth ,.. au sujet de son livre l'art de la programmation, donald a donné la raison du choix de son titre dans l'article suivant: "Computer programming as an art"

    http://delivery.acm.org/10.1145/370000/361612/a1974-knuth.pdf?ip=82.231.220.37&id=361612&acc=OPEN&key=4D4702B0C3E38B35%2E4D4702B0C3E38B35%2E4D4702B0C3E38B35%2E6D218144511F3437&CFID=906591690&CFTOKEN=61981508&__acm__=1488460084_f403ca0a148165f427685eb5417ad90e

    http://dl.acm.org/citation.cfm?id=361612

    (j'ai ce texte en tête car je viens d'en faire un petit résumé.)

    il site stuart mill « :...Art... brings together from parts of the field of science most remote from one another, the truths relating to the production of the different and heterogeneous conditions necessary to each effect which the exigencies of practical life require. »

    l'art permet donc d'aborder ou d'explorer des champs encore situés à la marge ou en dehors de la démarche scientifique.

    un autre extrait du texte de donald:  « Implicit in these remarks is the notion that there is something undesirable about an area of human activity that is classified as an "art"; it has to be a Science before it has any real stature. »
    puis un autre sitation: « The science without the art is likely to be ineffective; the art without the science is certain to be inaccurate. »

    donc quand vous dites: .."La mission de toute institution consiste à produire efficacement des biens et des services pour satisfaire les besoins de ses clients ou utilisateurs"..
    -dans le cas de clients: on réduit l'action d'une institution à la production de biens ou de service marchands.
    -dans le cas d'un besoin d'utilisateurs. est-ce l'expression d'un besoin individuel ou collectif ?
    car comment juger un ouvrage qui fait l'objet d'un usage collectif ou commun et donc non-privatif? comment juger d'un ouvrage incompatible avec un échange commercial (qui implique donc un contrôle exclusif et privé: la possession individuel)?
    en gros quelles formes d'évaluation accorder au logiciels libres ?
    s'il est question d'efficacité, toutes formes d’évaluations esthétiques est alors bannie..
    je rejoins alors donald sur le puritanisme scientifique qui rejette effectivement cette forme d’évaluation et juge alors ce type de comportement comme étant déviant et impropre .
    de plus qu'il soit question de création artistique ou d'invention scientifique, souvent plusieurs années s’écoulent avant qu'il y ai consommation ou besoin de la part d'un ou plusieurs utilisateurs.

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    1. J'admire Donald Knuth, je connais bien ses textes, il n'était pas nécessaire de me les citer.

      Votre critique de la définition de la mission des institutions montre que vous n'avez pas réfléchi avant d'écrire : si vous y pensez quelque temps, vous constaterez qu'elle est robuste en regard de chacune de vos objections.

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    2. Peut-être que je suis hermétique à votre pensée.
      Pardonnez-moi alors le manque de réflexion dont je fais preuve dans ce qui va suivre.
      On parle bien d'institution donc pas uniquement d'entreprises ou de commerces.
      Donc si on prend comme exemple d'institutions, un parti politique.
      Les biens qu'il produit ce sont par exemple des concepts, une doctrine, etc..
      Certains de ces concepts peuvent avoir pour but l'intérêt général.
      Dans ce cas la mission de l'institution est-elle uniquement résumée par la satisfaction des utilisateurs ?

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    3. Un parti politique est bien une institution. Le service qu'elle produit répond à un besoin collectif : proposer une orientation politique, indiquer comment elle pourra être mise en oeuvre, la mettre en oeuvre enfin en usant des pouvoirs législatif et exécutif.
      Comme toute institution, un parti politique est cependant tenté de trahir sa mission en s'enfermant dans le formalisme de son organisation et en étant complaisant envers les faiblesses humaines : la plupart des "politiques" sont des "hommes de pouvoir" et non des "hommes d'Etat".

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