mardi 30 mars 2010

Honte de la philosophie

Henri Atlan, biologiste et philosophe, a publié dans la rubrique "Débats" du Monde du 29 mars 2010 un article intitulé "La religion de la catastrophe". J'ai éprouvé durant sa lecture un malaise semblable à celui qu'avait causé celle de Claude Allègre, et ce malaise est tellement pénible que j'ai réfléchi un moment pour l'analyser.

Qu'est-ce qui me rend donc allergique aux écrits de ceux qui nient soit la réalité du réchauffement climatique, soit la responsabilité humaine, soit les deux ? Je ne suis pas un inconditionnel de l'écologie, je ne suis pas de ceux qui aimeraient que l'espèce humaine s'éteignît pour que soit restaurée la virginité de la nature, ni de ceux qui disent souhaiter la décroissance (voir "Une ressource naturelle inépuisable"). Je ne suis pas un spécialiste du climat et n'ai, dans cette affaire, aucun intérêt de carrière ni d'amour-propre.

Mais je sais lire et j'utilise, pour évaluer mes lectures, le petit bon sens que les années ont accumulé. Il me sert à détecter l'erreur, la fraude, le manque de sérieux, et aussi à repérer les textes de haute qualité. Le bon sens est un outil fragile, dira-t-on : peut-être, mais c'est le mien et j'y tiens beaucoup.

J'ai donc lu très attentivement le rapport du GIEC - non certes en entier (qui l'a fait ?) mais pour une bonne part - et j'ai jugé que c'était un travail sérieux, solide, honnête. Le bon sens, d'ailleurs, s'accorde avec ses conclusions. L'humanité a diffusé dans l'atmosphère, en deux siècles, une part significative du stock organique fossile que la Terre avait accumulé en plusieurs centaines de millions d'années. Que cela ait des conséquences sur le climat n'a rien d'étonnant et la charge de la preuve devrait peser sur ceux qui estiment que la combustion massive du pétrole et du charbon n'a eu aucune conséquence.

Lorsque je lis Allègre je vois apparaître non des signes de sérieux mais des signes d'extravagance : désordre de l'écriture et de la composition, abus de la première personne du singulier, désinvolture du raisonnement, déformation des sources, sollicitation polémique des faits.

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Parmi ceux qui applaudissent Allègre on rencontre des philosophes : Atlan par exemple, que j'ai cité ci-dessus, et François Ewald, spécialiste de Michel Foucault qui a publié une "Apologie de Claude Allègre" dans Les Échos du 2 mars 2010. D'autres articles vont paraître, rédigés par des autorités comparables à celles-là : les journalistes veulent "équilibrer le débat" et la polémique fait vendre.

La pathologie dont souffre Allègre est tellement visible qu'une fois passée l'indignation le rire l'emporte, suivi de près par la compassion. Mais avec ces philosophes - ou avec un mathématicien comme Serge Galam - je n'ai plus envie de rire ni d'être compatissant.

Ils s'appuient sur des jugements éthiques ou politiques, sur l'étude des mouvements d'opinion. Au coeur du thème du "réchauffement climatique", Ewald voit ainsi "des rapports savoir-pouvoir". Ne s'agit-il pas pourtant d'abord d'une question de physique ?

J'ai rencontré beaucoup de ces philosophes qui pensent et disent, comme Spengler, "il n'y a pas de réalité, la nature est une fonction de la culture". Ce qui compte pour eux, c'est le monde des représentations et des idées, c'est la formation des opinions, leur boîte à outils est celle de la psychanalyse, de la psychologie, de la sociologie.

Je n'entends pas dénigrer ces disciplines : elles sont précieuses chacune dans son domaine spécial. Mais ces philosophes ont oublié la rigueur des pionniers : alors que Durkheim disait "il faut considérer les faits sociaux comme des choses", ils considèrent, eux, les choses comme des faits sociaux.

Ils se croient donc autorisés à mépriser la technique (celui qui prononce ce mot devant eux est immédiatement taxé de "technicisme") et à fonder des raisonnements par analogie sur les résultats les plus délicats des mathématiques ou de la science expérimentale (Jacques Bouveresse a dénoncé leur utilisation intempestive de la théorie de la relativité, du théorème de Gödel, de l'incertitude de Heisenberg etc.).

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La pratique des mathématiques et de la programmation informatique m'a durement appris combien mes raisonnements instinctifs étaient fragiles. Je dois lutter en permanence pour garder une colonne vertébrale solide, développer et préserver le discernement et la justesse, préciser et vérifier encore et encore : c'est une discipline intime, longuement et péniblement acquise, et sans laquelle à vrai dire je ne saurais pas vivre.

Cette discipline, ces philosophes-là l'ignorent ou la méprisent. Ils pensent avoir une vue plus ample, supérieure, qui leur permet de juger de haut le travail des tâcherons sans jamais y mettre la main, de trancher du vrai et du faux, du juste et de l'injuste à partir de quelques principes et sans avoir à se soucier des complications de la pratique. Lorsque je les lis j'éprouve un sentiment de honte, de salissure, et comme la crainte d'une contamination.

Je suis toujours étonné quand d'autres jugent leurs textes intéressants ou stimulants. Savent-ils donc lire, je dis bien lire ? Ou bien se laissent-ils aller mollement aux vagues associations d'idées qu'évoque en eux la lecture, leur esprit se relâchant alors comme les sphincters d'un vieillard qui ne peut plus se contrôler ?

15 commentaires:

  1. Je suis d'accord sur la condamnation d'un tel article et j'aime pourtant le savant inconoclaste qu'est Henri Atlan.

    Ainsi lui Henri Atlan affirme :

    "celle-ci (la planète), qui en a vu bien d'autres, n'est pas en danger.

    Et pourtant dit-il

    "Certes des glaces polaires fondent, certes des glaciers reculent après avoir avancé, certes des terres basses et des îles risquent d'être submergées dans un proche avenir, tandis que c'est un certain refroidissement qui menace peut-être d'autres régions du globe."

    Nous disposons d'une puissance de calcul énorme, il est légitime de sans servir et il est légitime de douter des résultats mais le doute doit être scientifique et pas polémique.

    Ainsi je peux être d'accord avec cette phrase "Les modèles sur les changements climatiques ne peuvent être que des hypothèses, mises en formes informatiques très sophistiquées mais pleines d'incertitudes quant à leur relation à la réalité ; et il en va de même des prédictions qui en sont déduites.

    Je souligne l'existence d'un appel des scientifiques concernés pour que s'arrête le caractère diffamatoire de la campagne qui est conduite.

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  2. @ceriselibertaire
    J'aime bien moi aussi les iconoclastes, mais non les farceurs : on peut être iconoclaste et sérieux.
    Vous avez raison quand vous dites "le doute doit être scientifique".
    Derrière le débat à propos du réchauffement et du caractère anthropique de sa cause, c'est le rapport entre la pensée et le réel qui est en question. J'espère que l'Académie des Sciences saura faire le ménage.

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  3. Après lecture du dit article, je reste perplexe: pour moi le point du vue défendu par Henry Atlan est beaucoup moins grossier que celui de Allègre. Il ne conteste pas la réalité du problème climatique, mais plutôt la manière dont les sociétés s'en saisissent - selon lui en construisant un dogme par nature obscurantiste (rien au-delà de l'émission de CO2).
    Ce point de vue s'oppose à celui qui considère que le salut de l'humanité passe par le fait de croire en l'apocalypse/la catastrophe (cf JP Dupuy ou R Girard), plus qu'à celui des experts du GIEC.
    Autrement dit, l'enjeu serait plutôt de savoir s'il vaut mieux tous croire à la réduction des émissions de CO2 pour survivre, ou laisser des individus ajuster leurs comportements selon leurs propres analyses sans utiliser le levier des croyances collectives.
    Pour être franc je ne partage ni sa conclusion ni la critique à l'emporte pièce du 'pari pascalien' du GIEC.
    Je m'étonne que vous ne mentionniez pas cet aspect de la question.

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  4. @Axel
    Oui, Atlan est "moins grossier" qu'Allègre (il serait difficile de l'être davantage). Mais il l'approuve et c'est faire montre d'une coupable légèreté.
    Il ne suffit pas, pour anéantir le travail de plusieurs centaines de chercheurs, de dire que certains ont une foi excessive dans les modèles, théories et observations.
    Oui, le travail scientifique doit être soumis à une critique vigilante : mais selon les méthodes de la science, et non en passant par les médias pour exciter l'opinion.

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  5. Point de vue. Il me semble qu'il y a plusieurs (beaucoup de) sujets.

    Sujet 1 (disons, le sujet de fond)
    1/ Quelle connaissance a-t-on sur les effets de la production de CO2 par l'homme ?
    quels effets relatifs sur le climat par rapport aux autres phénomènes en action ?
    quels effets pour l'homme dans chaque région ?
    2/ est-ce que nous sommes certains que la production de CO2 produit par l'homme a plus d'effet que les autre actions de l'homme ?
    Autrement dit, faut-il en faire une priorité supérieur à tout autre levier d'action ?
    Il est rare d'arriver à mobiliser tous les chefs d'états de la planète comme à Copenhague, on n'arrive pas à le faire pour d'autres sujets comme le désarmement, l'amélioration de l'éducation, la répartition des recherches alimentaires, etc.)
    3/ est-ce l'analyse que l'on porte sur ce problème intègre bien nos retours d'expérience sur la gestion de systèmes complexes et fortement incertains (comme par exemple, la gestion du pétrole depuis 30 ans, les politique de gestion sanitaire à echelle mondiale, les régulation financières internationales, etc : sur tout ces sujets, le retours d'expérience nous apprends qu'il est très très très (impossible ?) difficile de prévoir des choses. Peut-être que la "bonne stratégie" est d'avantage de rechercher la flexibilité future que de tracer une voie a priori ?)


    Sujet 2 (de formes et de fond sur l'origine du débat en cours)
    - Pourquoi Allègre dans la forme est-il si ridiculement agressif avec ces "collègues" ?
    Sans doute l'expression de vieilles rancœurs ? ce débat n'est doute pas très intéressant...

    - Pourquoi les chers "collègues" d'Allègre se montrent-ils aussi inquiet et agressifs en retours parce que l'ours mal léché dit simplement qu'il n'est pas d'accord (il a le droit tout de même, comme vous, comme moi, comme tout un chacun !) ?
    Bizarre ! Ils devraient se sentir sur d'eux, eux qui revendiquent avoir la Science+ le nombre+ les communiquants sympa (Al Gore, Nicolas Hulot, Yan-Arthus Bertrand)+la majorité des hommes politiques+ils gagnent les élection+du budget de l'ONU avec eux... ils me semblent qu'ils exprime une peur assez... peu rationnelle par rapport au rapport de force... curieux pour des scientifiques... de quoi ont-ils peur ?

    Arno

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  6. @Arno
    Allègre a, comme chacun, le droit d'avoir son opinion. Mais il n'a pas celui de se prévaloir d'une légitimité scientifique alors qu'il utilise les plus grosses ficelles médiatiques.
    A ma connaissance, ses collègues n'ont pas "peur", ils ne sont ni "inquiets" ni "agressifs". Que feriez-vous si quelqu'un vous calomniait, vous insultait et rameutait contre vous une foule de gogos ?
    A vos questions de fond, je ne peux que répondre ceci : lisez le rapport du GIEC ! Beaucoup de ceux qui le "critiquent" ne l'ont pas ouvert...

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  7. Lors d'une émission Allègre disait après l'interview mais la caméra tournait "avec ça si mon livre ne se vend pas ..."
    Je pense qu'une fois entendu ça il n'est pas difficile de comprendre, même si on n'avait pas fait gaffe avant !

    D'une manière générale, je reconnais que je n'ai pas lu, ni le bouquin d'Allègre ni le rapport du GIEC, mais j'ai du mal à croire à un complot ourdi par des centaines de scientifiques contre une poignée de personnes restant objective...

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  8. Votre interrogation absurde "savent-ils lire?" montre seulement votre propre incapacité à comprendre une opinion différente de la votre.

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  9. @Anonyme
    Croyez-vous donc que pour savoir lire un texte il suffise de savoir le déchiffrer ?
    Il me semble plutôt que savoir lire, c'est savoir aller en amont du texte, et même en amont de l'opinion qu'il exprime, pour percevoir l'intention qui l'anime.

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  10. Bonjour,
    En ce qui me concerne, je ne comprends pas pourquoi on se limite toujours à considérer l'impact de l'activité humaine dans le réchauffement climatique.

    Les astrophysiciens, par exemple, ont souvent indiqué que, dans sa course autour de centre de notre galaxie, le soleil passe dans des zones plus ou moins vides. Dans mon souvenir, on a émis l'hypothèse que le fait de traverser une zone de gaz interstellaire plus dense avait également un impact sur la quantité de rayonnement solaire reçue au sol et donc sur la climat global. Comme d'ailleurs pourrait-on expliquer les grandes glaciations à des époques où la notion d'activité humaine ne peut être retenue comme facteur d'explication.

    Voir par exemple ici pour une autre analyse critique des travaux du GIEC : http://co2thetruth.e-monsite.com/pages/francais/le-giec-ne-tient-pas-compte-du-role-du-soleil-de-la-vapeur-d-eau-et-des-nuages-dans-ses-calculs-de-prevision-du-climat-de-la-terre-dans-un-siecle.html.

    Bref, tout en étant relativement d'accord avec l'analyse de M. Volle, je pense qu'il faut quand même admettre que toutes ces discussions (y compris dans le chef des scientifiques) sont quand même fortement biaisées par la volonté de convaincre à tout prix, y compris en oubliant de mettre d'autres facteurs dans l'équation.

    Je comprends bien qu'il est moins facile d'appréhender des nuages de gaz interstellaires que les émissions de CO2 suite à l'activité humaine, mais, bon, cette obsession de nos grands hommes (y compris les scientifiques dont M. Volle prend la défense) à ne pas vouloir, savoir ou pouvoir voir les choses globalement est quand même assez inquiétante.



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    1. J'ai lu attentivement le rapport du GIEC : il me semble beaucoup plus sérieux et plus probant que les critiques qui lui sont adressées par quelques hurluberlus. Je ne comprends d'ailleurs que trop bien pourquoi certains se refusent encore à "considérer l'impact de l'activité humaine dans le réchauffement climatique".

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  11. En nous disputant sur la réalité
    et sur les causes d'un réchauffement climatique,
    nous risquons de perdre de vue
    la prévention et la gestion de ses conséquences.

    Cependant, la dispute honnête et bien conduite
    a au moins l'intérêt de mettre en lumière
    la complexité d'un tel sujet :
    l'étude et la modification des causes
    ou le traitement des conséquences
    nécessitent un travail collaboratif de grande ampleur
    auquel chacun peut contribuer
    selon ses compétences, ses goûts, ses intérêts, ses vertus, ...

    Pourquoi est-il si difficile de s'entendre sur un tel sujet ?
    L'argument de la complexité du problème n'explique pas tout.
    Une question majeure est en jeu : notre capacité à prendre en compte
    des MENACES qui peuvent ne pas peser sur NOUS directement
    mais qui pèsent déjà sur CERTAINS et qui pèseront un jour sur d'AUTRES.
    Notre intelligence est sollicitée par la complexité.
    Notre volonté (d'aimer) est mise à l'épreuve par l'étendue
    des dégâts et des remises en cause potentiels.

    Sommes-nous prêts à mobiliser
    toute notre intelligence et tout notre coeur
    même lorsque nous sommes peu ou pas du tout concernés ?

    Le Pape François nous a justement invités
    à sortir de l'indifférence pour nous intéresser
    à toute détresse, quelles que soient sa cause et sa gravité.

    Souhaitons et faisons en sorte que chacun
    puisse oeuvrer dans le sens d'une préoccupation
    de plus en plus juste, courageuse et entreprenante,
    des difficultés que rencontrent nos contemporains
    ou qui toucheront un jour ceux qui viendront après nous.
    Cette préoccupation peut revêtir des formes modestes :
    usage raisonné des biens et des choses au quotidien,
    respect des personnes et souci du bien être d'autrui
    même quand tel ou tel nous agace, nous exaspère, ...
    pour aller vers des contributions de haute volée :
    pensée audacieuse, inventivité géniale, actions héroïques ...

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    1. La dispute honnête et bien conduite existe : elle a lieu au GIEC.

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  12. Comment faire comprendre à ceux qui en doutent
    mais qui sont prêts à s'en laisser convaincre,
    qu'un débat de fond a lieu au GIEC
    et qu'il se déroule en bonne et due forme ?

    Lire attentivement les productions de GIEC est une voie d'accès.
    En est-il d'autres : prendre connaissance de sa composition,
    de ses modes de fonctionnement,
    des sources de son financement, ... ?

    Existe-t-il des documents bien faits
    et abordables par un esprit curieux
    qui permettent de ne pas rester, à tort,
    dubitatif ou même hostile ?



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    1. La lecture attentive du rapport du GIEC est de loin la meilleure voie d'accès. Le texte est long, sa lecture est un voyage au long cours, mais cela vaut la peine. Vous y trouverez la réponse aux questions que vous vous posez, notamment sur sa composition, son mode de fonctionnement et le débat qui y a lieu. Je n'y ai pas cherché d'indications sur son financement, elles y sont peut-être.

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