samedi 8 mai 2010

Le chemin vers l'abîme (série)

Un jeu pervers conduit à un résultat prévisible : l’effondrement de l’Euro d’abord, puis l’éclatement de l’Union européenne suivi par la destruction de l’économie européenne et, finalement, la destruction de l’économie mondiale.

Ce jeu conjugue un indicateur fallacieux qui affole l’opinion, des salles de marché qui agissent de façon aussi mécanique qu’une foule, des dirigeants politiques qui ne voient pas d’autre issue que de jouer les « pères la rigueur ».

Ce texte est un complément à Prédation et prédateurs qu’il met à jour en lui ajoutant un nouveau chapitre. Je suis très pessimiste. Le suis-je trop ?

Vous pourrez en juger en lisant la série ci-dessous :



Un indicateur fallacieux

Les salles de marché en chasse

Tirer parti de la panique

Les « pères la rigueur »

1 commentaire:

  1. Patrick Burdet4 juin 2010 à 12:16

    "Je suis très pessimiste. Le suis-je trop ?"
    Bonjour Monsieur Volle.
    Fonctionner en machine amène des considérations "machine". Là, la machine a débordé la pensée-machine. Elle prend un acendant et déprime le machiniste. Pourtant, les bases sont inchangées. D'abord, la machine dominante qui déborde n'est qu'économique. Ce n'est d'ailleurs qu'un bout de la machine économique qui nous a débordés. La machine économique garde une fondation solide : l'amélioration du troc et des échanges par la monnaie. S'ensuit que la monnaie et la constitution de réserves de monnaie corrélative sont donc un phénomène simple, sain, générateur des "marchés". Le couple accumulation de monnaie et marchés reste un fondement sain parce qu'utile pour chacun. Et si c'est le phénomène d'accumulation qu'on nomme capital, alors ce maître-mot reste constitutif de la base solide et n'est pas jeter. Et que naissent des opérateurs comme le banquier et la salle des marchés n'est pas non plus qu'un mal en soi, à éradiquer. Jusque là, rien qui n'aille pas. Mais l'ouverture rapide à la mondialisation des échanges, des marchés, si elle n'est que perturbatrice des habitudes d'échanges, provoque de si sévères bouleversements que des désajustements apparaissent de toutes parts : il y en a simplement trop sur un temps trop rapproché. Phénomène ponctuel inattendu, un geyser, quasiment une explosion. Cela ne remet nullement en cause l'intérêt de pouvoir échanger commodément. On est donc certains que notre base continue à comporter économie, échange, monnaie et capital. Ce qui est plus délicat s'appelle finance et financiarisation. Elle surgit quand il apparaît que la monnaie est elle-même une marchandise et que l'échange de monnaie s'organise selon les pratiques des marchés. Elle s'est amplifiée en réponse au rythme de la mondialisation des marchés, très vite. Ce qui rend pessimiste est son ampleur et de constater à quel point la force conceptualiste de la pensée-machine était absente pour l'accompagner. Le machiniste a été, finalement, un ado pris en défaut d'intelligence globale. Reste que le temps réparera. On gagnera à mieux définir qui fait quoi dans cette économie de marchés, qu'est-ce qui est très utile et ce qui l'est moins, qu'est-ce qui est maîtrisable et qu'est-ce qui nous déborde et nous débordera. Rendons-nous compte que l'économie n'est pas sale, ni si compliquée. Que toute l'économie n'est pas non plus un temple pour grands prêtres surnaturels. Au fond, ce n'est qu'une ingénierie de plomberie avec des tuyaux, des réservoirs, des pompes, des différentiels de pression au service de liquide plus au moins abondant circulant au gré de barrages et machines hydrauliques. Hors la compétence d'un seul plombier qualifié respectant les règles de l'art. D'ailleurs, quel architecte construira le temple Beaubourg de l'hydraulique des marchés ? Transparent, pour tout le monde. Nous en aurions eu besoin pour visualiser ce qui se passe dans la tuyauterie économique, et prévenir l'inondation. Notons qu'il y a de l'argent à profusion en France, au moins pour des maisons de l'art, mais pas pour une maison de l'économie que le français ne regarde que comme un mauvais objet et s'en détourne. C'est vrai que le mépris de l'argent lui paraît toujours être une valeur majeure. L'économie mondiale le lui rend très bien et l'ignore. Mais ne déprimons pas parce que nous n'avons pas l'oeil attentif à nos bases et qu'il nous a manqué un peu de réalisme, de pragmatisme et de simplicité.
    Cordialement.
    Patrick Burdet

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