Médiapart, qui est en pointe dans cette affaire, est animé par le même Edwy Plenel qui, avec Jean-Marie Colombani, a détruit Le Monde dont il a fait une feuille à scandales, un outil de pouvoir si ce n'est de chantage.
Plenel aime à jouer les héros, les journalistes intrépides. Il dispense volontiers des leçons de déontologie alors que son « journalisme d'investigation » n'était qu'un ramassage de ragots (voir Bernard Poulet, Le pouvoir du Monde, La découverte, 2003 : ce livre est plus solide que celui de Péan et Cohen).
On peut compter sur Plenel pour faire monter le soufflé, rafler les abonnés qu'il attire, puis s'épargner la peine d'un démenti si le soufflé retombe et partir à la recherche d'une nouvelle « affaire » - jusqu'à ce que ses lecteurs finissent par comprendre son jeu et par se lasser.
Il se peut que dans le cas présent le soufflé ne retombe pas, mais la lecture des écrits de Plenel lorsqu'il était au Monde m'a appris à ne pas lui faire confiance.
* *
Qu'est-ce qui nous importe d'ailleurs le plus, à nous autres simples citoyens : qu'un ministre soit honnête au point d'être irréprochable, ou qu'il travaille efficacement pour le pays ? N'y a-t-il pas quelque chose de malsain dans la manie de la propreté, de l'impeccabilité « à la Suisse » ? J'aime et pratique l'honnêteté, mais je me méfie de ceux qui n'ont que ce mot à la bouche.
Talleyrand a procuré à l'Europe cinquante ans de paix. Sans Mazarin, qui a parachevé l'œuvre de Richelieu, jamais la France n'aurait eu un État digne de ce nom. Tous les deux, se conformant aux mœurs de leur temps, s'en sont mis plein les poches et cela ne les a pas empêchés de faire œuvre utile.
La vigilance minutieuse, soupçonneuse, à laquelle on soumet aujourd'hui les responsables politiques est-elle convenablement proportionnée ?
Il se peut que Woerth ait commis des fautes, à coup sûr il ne convient pas d'être à la fois trésorier du parti de la majorité et ministre du budget. Mais ce qu'il fait au sujet des retraites est important. Je regrette même qu'il ne puisse pas en faire davantage, car il faut être fou pour ne pas voir le gouffre que l'évolution démographique ouvre devant notre pays, pour se cramponner à des « avantages acquis » intenables.
* *
Sommes-nous encore républicains, nous autres les gens de gauche ? Avons-nous encore le sens du bien commun, ou sommes-nous partis comme d'autres à la chasse aux voix en faisant des promesses démagogiques ?
Lorsque Martine Aubry dit qu'elle reviendra sur la réforme des retraites en cas de victoire aux prochaines présidentielles, elle flatte la partie de l'opinion qui ignore la solidarité civique, qui ne voit dans le travail qu'une exploitation, qui transforme les mesures sociales en autant de droits au privilège.
Je ne citerai qu'un exemple. À l'INSEE une dame qui travaillait dans ma division prenait chaque année trois mois de congé de maladie, durée qui permet d'être rémunéré à plein traitement, et pas un jour de moins ni de plus. Sans doute son médecin était complaisant. Lorsque je lui en ai fait la remarque elle a dit « mais j'y ai droit ! » - et elle était sincère.
« J'y ai droit » : au lieu d'être reconnaissants à la République qui nous éduque, nous soigne et nous défend, nous pensons que tout cela nous est dû et tirons sur la corde en manifestant envers les pays plus pauvres que le nôtre (nous ne voulons pas savoir qu'il est l'un des plus riches), envers les pauvres et les exclus de notre société, envers les prisonniers, la plus lâche indifférence.
La position de Martine Aubry sur les retraites reflète cet abandon de l'esprit républicain.
* *
Nos grands-pères, nos grands-oncles se sont sacrifiés à la guerre pour défendre notre République, pour notre nation que trahit aujourd'hui le refus si répandu de la responsabilité civique.
Je ne vois certes pas apparaître chez Woerth, ni chez Nicolas Sarkozy, un sens de cet « élitisme pour tous » qui résume les valeurs républicaines : ils manifesteraient plutôt un goût pour l'élitisme le plus sélectif. Leurs motivations pour la réforme des retraites ne sont peut-être pas les plus pures, et quand Sarkozy nous fait une fois de plus le coup de l'insécurité en disant que les Français ont besoin d'être « protégés », c'est nous prendre pour des imbéciles.
Ce n'est donc pas par sympathie pour leurs personnes, ni pour leur politique, que j'appuie cette réforme - mais parce qu'il se trouve que la France en a besoin et qu'il lui faudrait même sans doute une réforme plus énergique encore.
Quant à Aubry, que dire ! Comme si notre langue maternelle était trop pauvre pour la profondeur de sa pensée, elle a fait du « Care » le concept central des « valeurs socialistes ». Elle se range ainsi aux côtés de ces hommes d'affaire, de ces traîtres, qui croient élégant de parler anglais en France.
Si une réforme du régime de retraites est indispensable, elle ne constitue pas un alibi à toute épreuve pour le ministre qui en a la gestion. Que Talleyrand et Mazarin aient "fait oeuvre utile" tout en s'enrichissant ne dispense pas nos hommes politiques de respecter les lois qu'ils ont eux-même proposées et votées. N'est-ce pas là le tout premier niveau de l'esprit républicain avant-même la reconnaissance à la République ?
RépondreSupprimerVous ne m'aviez pas habitué à tant de tiédeur!
RépondreSupprimerComme dit Philippe Bilger ici:
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/ou-est-la-honte-78237
"On n’est pas obligé d’aimer Mediapart et Edwy Plenel pour avoir envie de les défendre"
Ce n'est pas parce que moi aussi j'ai envie qu'une réforme soit menée dans ce pays (celle de l'emploi au delà du petit bout de la lorgnette retraites..) que j'excuserai les acteurs de leurs turpitudes au moment même où justement la vertu est tant souhaitée.
Bien cordialement
Bravo et merci pour cet appel à n'être ni naïf (le pouvoir et l'argent qui sont cul et chemise, ce n'est pas d'hier ni spécifique à "l'ultra-libéralisme"), ni taliban (exiger un gouvernement composé seulement de personnes irréprochables, ce serait refuser d'avoir un gouvernement) !
RépondreSupprimerCependant, je suis très étonné que M. Woerth soit soudain considéré comme responsable unique d'une réforme des retraites anticipée depuis bien longtemps, et dont le contenu ne me semble pas lui devoir grand chose - même s'il a montré un grand talent pour faire mariner les syndicats, par ailleurs tenus, au moins pour une partie d'entre eux, de limiter leur résistance à une feinte, après l'affaire des versements "UIMM".
Par ailleurs cette réforme est très décevante. Nous gagnons un trimestre d'espérance de vie par an. Il faudrait donc augmenter chaque année la durée de cotisation de huit ou neuf semaines, si l'on voulait assurer que le montant des retraites reste stable. Toutes réformes cumulées (1993, 2005, 2010) nous serons très loin du compte, la dette sociale continuera à se creuser, et la faillite à se rapprocher.
Enfin quand vous écrivez "il ne convient pas d'être à la fois trésorier du parti de la majorité et ministre du budget", je suis étonné du terme "convient". Il ne s'agit pas de convenances, il s'agit d'une incitation à la prédation. Cette nomination implique soit de charger M. Woerth de couvrir l'évasion fiscale en échange de financements politiques, soit ... de faire croire aux grandes fortunes qu'elles ont bel et bien intérêt à financer l'UMP, et que la bienveillance du fisc leur sera acquise. Si le gestionnaire de la plus grande fortune de France l'a cru, j'imagine que ce point de vue ne devait pas être marginal.
Je reconnais (et admire) les talents de M. Woerth, qui a certainement le plus grand avenir en politique. Mais que fait-il donc, depuis 3 ans, au poste de trésorier de l'UMP ? Je n'ai lu pour cela aucune explication plausible - même venant de Frédéric Lefebvre ou autres avocats de l'impossible. Notez que, depuis une étrange réforme des statuts de l'UMP, le poste de président est en quelque sorte vacant parce que le président de l'UMP est devenu Président de la République. Ce qui signifie que M. Woerth est resté à ce poste par la volonté de M. Sarkozy. Quelles peuvent être les raisons de celui-ci ? Je suis prêt à entendre les meilleures et les plus rassurantes, mais je n'en entends pas.
Ceci écrit ... j'espère être rapidement détrompé !
@M. Naviau et @herbe
RépondreSupprimerOui, il faut respecter les lois, il faut de la vertu, il ne faut pas de turpitudes !
Mais il ne suffit pas de sauter comme un cabri en criant "honnêteté, honnêteté !" pour concevoir une politique au service du bien commun. C'est tout ce que j'ai voulu dire.
Notre pays est en faillite intellectuelle et morale depuis un certain moment déjà. La politique menée par Nicolas Sarkozy ne fait qu'accélérer cette faillite : l'insulte remplace le raisonnement et l'argent les valeurs républicaines. La presse à scandale comme Médiapart n'est-elle pas le reflet du comportement de notre Président ? N'êtes-vous pas choqué du lynchage de l'équipe de France par les mêmes politiciens qui hier déversaient de l'huile sur le feu et qui aujourd'hui se disent scandalisés par ces mêmes méthodes ? Au moment où le Président demande à tous de faire des efforts, est-il normal que des politiciens, tous partis confondus, cumulant fonctions, postes, missions bidons, logements et dépenses somptuaires aux frais de la République. Jusqu’aux cigares… Quel que soit leur niveau de compétence… ?
RépondreSupprimerSur la question de la retraite, il y a un article sur le blog Dechiffrage : http://dechiffrages.blog.lemonde.fr/2010/02/17/indecente-dramatisation-de-la-question-des-retraites/
RépondreSupprimerComme dit un bloggueur, on entend tout et son contraire, chaque camp sortant ses analyses et ses experts, tous aussi valables les uns que les autres.
Je remercie Mr Volle pour son travail sur les prédateurs et quand j'en vois en action au plus haut sommet je pense qu'il faut continuer à être ferme et sans concession...
RépondreSupprimerMerci à Nicolas pour ce lien si instructif.
La priorité devrait être le chômage et plus particulièrement le chômage de séniors mais comme le fait remarquer très justement un blogueur Pierre JC Allard:
"LE VOLET "RETRAITE" EST MIS DE L’AVANT, PARCE QUE LE SYSTEME Y VOIT LE TERRAIN LE PLUS AVANTAGEUX POUR LIVRER SA DERNIERE BATAILLE D’ARRIÈRE GARDE CONTRE UNE REDISTRIBUTION DE LA RICHESSE"
J'ai eu le plaisir d'assister à une conférence débat de M. Le Duigou (spécialiste CGT des retraites) à Argenteuil il y a quelques semaines. Il montrait que la situation de la France était moins dramatique que celle de ses voisins et que, sans la crise de 2008-2010, il aurait fallu quelques années de plus pour être endettés aussi profondément. Mais il ne me semblait nullement nier la nécessité d'une réforme pour équilibrer le système. Sur ses appels à mieux prendre en compte la pénibilité (méthode suédoise de comptes notionnels ?) ou à faire plus contribuer les fortunes à la solidarité nationale, nous pouvons être largement d'accord (nous désigne ici les démocrates ;-) ).
RépondreSupprimerCe qui me pose problème, c'est quand certains tentent de supprimer le débat démocratique en niant le problème lui-même, en prétendant qu'on peut continuer longtemps à distribuer 100 quand on encaisse 90, et qu'il y aura toujours des naïfs pour prêter les 10 manquants.
> Tout le monde savait que Woerth était
RépondreSupprimer> à la fois ministre du budget et trésorier
> de l'UMP, ce n'était pas un secret.
> Pourquoi être soudain scandalisé ?
Le problème de la compatibilité entre les fonctions de trésorier de l'UMP et de ministre de Budget a été soulevé dès le 9 décembre par Christian Eckert (PS), à l'assemblée. Éric Woerth avait répondu en dénonçant une question "stupide", provoquant le départ des députés de gauche...
@ Michel Volle : bien noté ! je ne reproche pas au gouvernement de faire une clé au bras des syndicats ; je m'inquiète seulement, en tant que citoyens, du risque que mes intérêts soient mal représentés par mes syndicats au bras tordu dans le dos. Ceci dit, étant profession indépendante (ni employé ni employeur), les syndicats, je ne suis pas directement concerné.
RépondreSupprimerJe partage votre inquiétude sur un dérapage du débat sur les retraites, de la question importante "que vaut-il mieux faire pour sauver le système", vers une question de personne "ceux qui prétendent sauver le système sont-ils honnêtes". Cf sur mon blog
http://demsf.free.fr/index.php?post/2010/07/11/Retraites-%3A-le-danger-du-deni
Ceci écrit, je crois que la qualité de la décision politique dépend très fortement des systèmes (et des personnes) qui la produisent. Et que des liens étroits entre décideurs politiques et grandes fortunes, produiront généralement des décisions plus favorables aux grandes fortunes qu'à la majorité de la population. Est-ce une hypothèse osée ?
@FrédéricLN
RépondreSupprimerUn pays où les riches dominent en s'appuyant sur des politiques qui leur sont dévoués n'est pas une démocratie mais une ploutocratie.
À travers son vote l'électeur a choisi en 2007 ce régime politique - mais peut-être n'avait-il pas conscience de la portée de ce choix, elle lui était habilement cachée.
"La population ne doit d'ailleurs pas exiger plus de vertu chez ses élus qu'elle n'en a elle-même : ils la "représentent" au sens exact du mot. Que chacun de ceux qui crient au scandale fasse un examen de conscience avant de leur jeter la pierre. Seul a le droit de s'indigner celui qui n'a jamais manqué à sa parole, trompé son conjoint, fraudé le fisc, fait travailler un artisan au noir, triché à un examen, pratiqué le "pas vu, pas pris" - et on pourra encore reprocher à un tel saint de ne pas connaître la vraie vie."
RépondreSupprimerÉtrange comme inversion des valeurs, la population s'est justement fait bernée sur le double discours qui tout en consacrant la ploutocratie lui promettait une rupture avec les affairismes précédents (affaire Mery qui a laissé des traces...).
La population est beaucoup plus vertueuse que les élites (sic) actuelles et quand on voit votre inventaire beaucoup ne pratiquent aucune de ces choses surtout les plus pauvres ceci expliquant peut-être cela.
Ils sont en droit d'exiger enfin la récompense de la vertu au lieu de la pratique contraire du moment: "la punition de la vertu et la promotion du vice"
"Ces prétendues "affaires" masquent les questions de fond. Surpopulation carcérale, insuffisances du système judiciaire, insolence et brutalité de la police, mise à l'écart des Français d'origine nord-africaine, indifférence devant la conquête du pouvoir économique par des prédateurs, refus généralisé de voir la réalité en face... "
De mon point de vue ces affaires révèlent le fond , elles sont révélatrices mais comme pour la partie émergée de l'iceberg, on a du mal à imaginer l'énormité immergée ...
Sinon Michel Volle je vous ai toujours bien lu:
http://www.volle.com/opinion/argent.htm
http://www.volle.com/lectures/verschave.htm
http://www.volle.com/ouvrages/predation/predation.htm
Et voici un extrait de ce dernier, je vous cite:
"La réponse qu’on peut lui apporter pivote autour des valeurs. Que voulons-nous faire et, plus profondément, que voulons-nous être ? Quelle orientation entendons-nous donner à notre vie, à notre action?
Il n’est pas fortuit que ces questions, radicales au sens exact du mot, émergent aujourd’hui au premier plan. Certains travaux leur apportent une réponse qui peut satisfaire les plus hautes exigences – à condition toutefois que l’on prenne la peine de les lire attentivement et d’en tirer les conséquences "
L'intervention de notre Président a été un grand exercice de démagogie. Selon lui, il faut donner aux riches pour que l'économie fonctionne. Sur la retraite et la fiscalité, il faut prendre exemple sur nos voisins. On se demande pourquoi monsieur Sarkozy ne prend pas exemple sur nos voisins quand il s'agit de financement de la recherche ? Pas un mot sur la guerre en Afghanistan, pas un mot sur le trou gigantesque opéré par la crise financière provoquée par le comportement irresponsable des banques, pas un mot sur notre implication dans les aventures de l’OTAN...
RépondreSupprimer@ Michel Volle : "À travers son vote l'électeur a choisi en 2007 ce régime politique - mais peut-être n'avait-il pas conscience de la portée de ce choix, elle lui était habilement cachée."
RépondreSupprimerElle lui reste cachée : le chef de l'Etat fait des moulinets en tribune contre de supposés affreux banquiers capitalistes, et prétend mobiliser en G20 la planète entière pour mettre au pas la prédation mondiale : comment l'électeur aurait-il le culot d'imaginer que tout ce remue-ménage n'est qu'un décor à la Potemkine - et que derrière le décor, les affreux en question n'ont jamais eu le champ plus libre qu'aujourd'hui en France ?
Seule consolation, le Président américain, lui, sans effets de manche, fait ce qu'il avait annoncé. Mais face au cynisme manipulateur de nos gouvernants, face à la non-Europe politique, face aux pétro-monarchies et à l'usine mondiale chinoise, face à un Congrès ultra-dominé par le jeu des intérêts particuliers, je suis pessimiste quant à la portée des progrès que cette Administration démocrate pourra apporter.
Ce qui me choque le plus c'est la non séparation des pouvoirs judiciaire et exécutif. On avait déjà un pouvoir législatif aux mains de l'exécutif. Avec le procureur Courroye qui instruit les affaires Woerth-Bettencourt, il y a du souci à se faire pour les suites qui seront données. Le seul contre-pouvoir est aujourd'hui celui d'une certaine presse encore indépendante, dont Médiapart est le symbole et qu'il faut défendre pour que la France ne devienne pas tout à fait une république bananière.
RépondreSupprimerBonsoir,
RépondreSupprimerJe crois que vous avez comme moi un certain intérêt pour l'informatique.
Voilà, la Chaire d'Innovation technologique au Collège de France vous fera peut être voir différemment Liliane Bettencourt.
http://www.college-de-france.fr/default/EN/all/inn_tec2007/index.htm
Usbek.
Moi aussi j'aimerais "une république irréprochable" mais ....
RépondreSupprimerhttp://www.dailymotion.com/video/x1pf9t_je-veux-une-republique-irreprochabl
@Pierre
RépondreSupprimerC'est amusant, je n'avais pas fait ce rapprochement.
J'aime bien le cours de Gérard Berry, mais une chose m'étonne : l'expression "système d'information" en est absente. Il n'y est question que d'algorithmes, circuits intégrés, langages de programmation, systèmes embarqués, réseaux...
Il y manque l'informatisation de l'institution (entreprise, service public etc.), sujet d'une certaine importance. Je l'ai dit à Berry.
Le cours de Gérard Berry a pour moi un immense avantage c'est celui d'exister.
RépondreSupprimerMaintenant effectivement beaucoup de choses ne sont pas abordées.
Certaines d'entre elles ne sont pas évidentes et même avec du talent, il faut vraiment réfléchir pour les présenter dans un cours.
Mais parlons un peu de l'informatisation de l'institution.
Je vais vous paraitre un peu ridicule car il semble que c'est votre domaine mais prenons l'exemple des entreprises (pour ce qui est du service public mettons cela un peu de côté pour l'instant).
Il y a un truc rigolo en France, c'est qu'il existe un syndicat patronal: le medef.
Allons voir. Oh! Il existe des sections locales.
Allons sur le site du morbihan (les autres sites régionaux sont un peu faits pareils).
http://www.medef-morbihan.fr/site/core.php?pag_id=1
Regardons un peu.Il y a un onglet économie et...Oh! je clique sur le lien: Bill Gates : "The Second Digital Decade".
Cela semble intéressant pour notre sujet informatisation des entreprises.
Et la pan, vous avez beau faire le lien est mort.
Ce qui me fait dire que c'est pas en militant dans leurs institutions que les patrons Français sont en contact avec l'informatique.
Usbek.
@Pierre
RépondreSupprimerJe partage votre avis sur le cours de Berry.
L'informatisation est un phénomène puissant mais que l'on ne se soucie pas en France de comprendre. Du coup beaucoup de nos institutions ne voient pas les risques qu'il comporte, et elles utilisent mal les possibilités qu'il offre.
J'ai fait un peu de provocation avec le MEDEF.
RépondreSupprimerMais on peut aussi remarquer dans cette institution des initiatives qui mériteraient d'être aidées.
Il ne faut pas tomber dans l'auto-flagellation et rester ouvert.
Usbek.
Monsieur Volle ,
RépondreSupprimerJ'apprécie de vous lire mais ici les exemples choisis m'interpellent .
Que Mazarin et Richelieu aient fait la fortune de la France est une chose et la misère y était très noire , ce ne sont pas des exemples . Ni Mr Woerth ni `Mr le président de la république française , Nicolas Sarkozy de Nagy Bosca ne font et ne feront la fortune de la France , leur dimension est inversement proportionnelle à celle de Mazarin et de Richelieu .
Je doute qu'aujourd'hui Pietro Mazzarini puisse accéder aux plus hautes charges de l'Etat français ....
L'exemple de votre fonctionnaire à l'Insee m'interpelle , comment la hiérarchie peut-elle accepter de telles outrances ?
Les retraites , il y aurait beaucoup plus à dire que ce que vous écrivez , c'est sommaire .
Que dire lorsque des spéculateurs font en 30 secondes de résultat financier ce qu'il faut à une vie d'employé ?
Que dire à cette volonté de restreindre le travail , augmenter l'âge de la retraite et ne pas engager ? Mystère ! Cela relève de la schizophrénie .
Que dire des parachutes dorés et d'autres fantaisies .
Que dire de la tension salariale ?
Pour ce qui est du Monde je ne souscrirai pas à votre vision du Monde
journal a scandale .
Et lisez le Temps de Genêve pour y découvrir ce qu'on dit des politiques de la
République française . Lisez Courrier International et Gérard Delaloye
sur Largeur Com .
Un immigré italien de Belgique .
Bonjour,
RépondreSupprimerSi réforme il faut faire, elle doit porter sur les financements. L'argent existe dans notre société riche, comme vous le rappelez !
http://www.assemblee-nationale.fr/13/propositions/pion2679.asp
Enfin, sur la question du tout-anglais patronal, je vous rejoins.
http://www.courriel-languefrancaise.org/
http://www.courriel-languefrancaise.org/pdf/Manifeste.pdf
merci
Gautier Weinmann
Bonjour Michel,
RépondreSupprimerJe trouve cet article criant de vérités. Je viens de lire que Martine Aubry promettait de revenir sur le recul de l'age de départ à la retraite à 62 ans en cas de victoire de la gauche en 2012. Bien que n'était pas fondamentalement opposé à son discours, je trouve cette tactique complètement démago et hypocrite de sa part. En effet, le modèle économique des retraites ne sera pas tenable dans les prochaines années et je ne vois pas où elle va trouver les financements...
Je dois dire que je lis souvent ton blog et que j'adhère à la plupart des idées que tu y développes.
Par contre, je ne suis pas entièrement d'accord avec la dernière phrase. Je trouve que l'utilisation de plus plus répandue, de l'anglais nous permette de discuter davantage avec des personnes venant d'autres pays et ainsi d'enrichir notre point de vue...
Antonin
Et je vous invite en outre à protester auprès de nos radios nationales, en particulier France Inter, contre la proportion scandaleuse de chansons en anglais (souvent mauvaises, qui plus est) qu'elles nous imposent x-(
RépondreSupprimerJ'aimerais bien en connaître la raison.
RETRAITES : un problème mais de nombreux mensonges. Premièrement, on ne peut pas parler de financement des retraites sans parler de l'emploi et donc de chômage. Remettre des gens au travail c'est rééquilibrer tout le système de financement. Vaste affaire me direz-vous ! Mais pourquoi cette piste n'est-elle jamais évoquée comme une évidence économique ? Parce que ce n'est pas une piste intéressante pour les néo-libéraux, pour qui un haut niveau de chômage est un véritable "acquis" économique qu'il n'est pas question de remettre en cause. Les ultra-libéraux,incapables de maîtriser leurs excès, préfèrent de loin, enfoncer le clou des réformes "sociales", c'est à dire des lois sociales, en appliquant tout simplement à la moindre occasion la Théorie du Choc, -dramatisation, politisation et finalement intervention- chère à FRIEDMANN, visant à imposer la réforme telle qu'ils la veulent, c'est à dire uniquement au profit des thèses libérales. Dans le cas des retraites, il est évident qu'il est absurde de s'appuyer sur des éléments démographiques d'aujourd'hui pour prévoir les besoins dans 15, 20 ou 30 ans, alors qu'on ne sait pas où en seront les taux d'intérêts réels ni le niveaux des dettes publiques dans 1 an. Tout le monde connaît la finalité de la stratégie du choc appliquée à la question des retraites : confier la gestion des retraites aux fonds de pension à l'américaine, autrement dit, aux marchés financiers, les mêmes qui nous ont menés là où nous sommes aujourd'hui.
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