lundi 26 octobre 2009

A propos du "Kindle"

Comme les Québécois, je préfère penser et parler dans ma langue maternelle. Je dis donc non pas "mon Kindle" mais "ma liseuse".

Depuis longtemps, je souhaitais posséder cette liseuse dont parlaient tant de comptes rendus, le plus souvent enthousiastes, sur le New York Times. J'ai acheté une liseuse dès qu'Amazon a annoncé qu'enfin elle pouvait être livrée dans d'autres pays que les États-Unis et le Canada.

Ayant passé commande le dimanche 18 octobre, je l'ai reçue via UPS le mercredi 21 octobre : bravo pour la rapidité. Elle m'a coûté 256 € (je laisse de côté les centimes), dont 29 € pour le transport et 43 € de "Import fees deposit", autrement dit de frais de douane.

La liseuse est livrée sans housse de protection. Amazon conseille de la protéger en l'enveloppant dans une couverture de livre ; on peut aussi acheter une housse, mais je m'en passerai.

Dans mon hameau des Cévennes le réseau de téléphonie sans fil n'offre pas la 3G : il est donc impossible de télécharger par voie hertzienne. Qu'à cela ne tienne, j'ai téléchargé sur mon ordinateur les Mémoires de Benjamin Franklin (coût : 2,3 $, que ma banque traduit en 2,48 €, ce qui me paraît fort comme taux de change alors que l'euro vaut 1,5 $ - mais sans doute y a-t-il quelques frais ou taxes quand on fait un petit paiement en utilisant la carte bancaire). Puis j'ai chargé ma liseuse en utilisant le lien USB : il suffit d'un copier-coller entre deux dossiers, la manip est très simple - mais bien sûr ce serait plus simple encore si j'avais une connexion sans fil.

J'ai lu ce petit livre intéressant, tonique, typiquement américain dans le meilleur sens du terme. Mais revenons à la liseuse : elle est agréable à manier, mince, légère, dotée de boutons commodes. Moi qui ne suis pas dégourdi, j'ai appris à l'utiliser en quelques minutes et je m'en sors plutôt bien.

Le texte apparaît en noir sur un fond blanc, ou plutôt gris : c'est comme si on lisait un texte imprimé sur du mauvais papier. L'écran n'est pas éclairé, ce qui se conçoit si l'on veut économiser la batterie : il faut lire sous la lampe, et la nuit cela gêne ma femme.

Le texte des notes en bas de page s'entrelace avec le texte proprement dit. Cela surprend un peu au début, puis on s'y fait.

Si l'on utilise l'option "text to speech", une voix synthétique lit le texte ; elle simule agréablement la lecture naturelle. Entendre la prononciation est intéressant car si je comprends convenablement l'anglais écrit je manque d'entrainement pour l'anglais oral, surtout s'il est prononcé avec l'accent américain. Cela m'aidera à me perfectionner.

Le catalogue comprend beaucoup de livres à 2,3 $, surtout des classiques de la littérature anglo-américaine. Je vais, dans un premier temps, me limiter à ces livres-là et enrichir ma culture. Les autres livres, et notamment les nouveautés, se vendent entre 10 et 20 $ (l'ouvrage le plus cher qui soit proposé au téléchargement est Selected Nuclear Materials and Engineering Systems (Part 4), qui se vend 7 213 $ (sic) : mais je n'en ai heureusement pas besoin).

Amazon dit qu'on peut faire transcoder des documents au format de la liseuse : j'ai envoyé un fichier pdf mais n'ai pas reçu sa transcription. Il semble que ce service-là ne soit pas encore bien au point.

*     *

Au total, la liseuse me semble être une bonne acquisition. On peut télécharger des classiques en français : il suffit pour en avoir la liste de taper "french edition" dans la fenêtre de recherche d'amazon.com. J'ai ainsi entamé une relecture de À la recherche du temps perdu sur la liseuse, c'est très agréable.

Je ne connais pas la convention qui a été passée entre Amazon et les éditeurs : elle est sans doute semblable à celle négociée par Google Books qui reverse aux éditeurs 63 % de la recette, à charge pour eux de reverser les droits aux auteurs.

Déjà Amazon permet de survivre à des ouvrages qui ne sont plus disponibles en librairie ; la liseuse, et aussi Google Books, vont accentuer le phénomène. Je comprends la réticence des libraires, en effet concurrencés par ces nouveaux canaux de diffusion. Par contre les éditeurs devraient se réjouir : leur catalogue trouvera sur la liseuse et sur Google Books un nouveau débouché, des titres oubliés depuis longtemps sortant du tombeau des bibliothèques pour produire de nouveau une recette.

Il faut il est vrai pour cela que ces textes soient correctement indexés par les moteurs de recherche : Google montre que c'est possible. Je vais proposer à mon éditeur, Economica, de mettre mes ouvrages sur Google Books et sur la liseuse - et, pourquoi pas, d'y mettre tout son catalogue. Mais je sais qu'il sera réticent...

3 commentaires:

  1. Bonjour,

    Je suis intéressé par un Kindle, Euh ... pardon, une liseuse.
    Je suis ravi que vous en ayez une, vous pourrez ainsi m'être utile.

    Ce qui me bloquait, était la lecture sur écran. Est-elle aussi facile que sur papier ? Ne fatigue t-elle pas les yeux comme un écran d'ordinateur ?

    Merci

    Hervé

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  2. @Hervé
    La lecture sur l'écran de la liseuse est aussi facile que sur du papier, à condition que l'écran soit convenablement éclairé.
    Les caractères se détachent convenablement sur le fond grisâtre de l'écran.
    La liseuse offre des fonctions qui facilitent la lecture et que l'on ne trouverait pas avec le papier : on peut régler à sa convenance la taille des caractères, et mettre en marche une synthèse vocale dont on pourra d'ailleurs régler la vitesse d'élocution.

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  3. Ma petite contribution à votre article :

    - L'écran de la liseuse n'est pas ou très faiblement éclairé pour éviter aux yeux de se fatiguer, le confort visuel tend alors vers celui du papier. Le désavantage est, qu'en cas de manque de lumière, on perd de ce confort et il devient nécessaire d'utiliser une source lumineuse...

    - il semble que, contrairement à des liseuses d'autres fabriquants, le catalogue des livres est centralisé et sous format propriétaire, ie. peu ouvert et libre ; je ne comprends pas par exemple pourquoi il n'est pas possible de récupérer des oeuvres libres de droit (comme les Mémoires de Benjamin Franklin) de manière gratuite...

    - je trouve que ça pourrait être un outil génial pour lire des livres en langue étrangère, malheureusement, à part un dictionnaire anglais, il n'est pas possible d'intégrer d'autres dictionnaires, ni de traducteurs... Espérons que les futurs versions combleront ce manque,

    - par rapport à d'autres Liseuse, comme celle de Sony, celle d'amazon présente un clavier qui peut gêner lors de la prise en main. D'autre part, l'écran tactile du nouveau Sony est un vrai plus, pour la sélection des mots par exemple...

    - Amazon a mis en place un réseau incroyable permettant à ses liseuses de se connecter sans abonnement Internet et indépendant du réseau Wifi, il est ainsi possible de télécharger de n'importe où (par exemple dans un café ou dans un bus) un livre ou le dernier journal (celui-ci nécessite cependant un abonnement) - bien sûr dans la limite de couverture de ce réseau,

    - enfin, un point que je trouve très insidueux : il est possible à Amazon d'agir à distance sur les Liseuses, ainsi une école aux Etats-Unis avait porté plainte car des oeuvres de Georges Orwell (comme par hasard), sur lesquels travaillaient leurs élèves, ont étaient supprimées à distance de leurs liseuses...

    Pour moi, la vraie révolution viendra quand ces appareils pourront proposer des fonctions de dictionnaire multi-langues, de traduction et de recherche élaborée dans un texte ou un catalogue (ce qu'on fait souvent quand on utilise un moteur de recherche ou qu'on lit un document sur ordinateur).

    Hoang
    hle @ bluemail.ch

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