Chaque langue possède un génie propre, chacune offre un terrain favorable à des idées, façons de voir le monde, savoir vivre et savoir faire particuliers : les génies respectifs du français, de l'anglais, de l'allemand, de l'espagnol, de l'italien, de l'arabe, de l'hébreu, du russe, du chinois etc. diffèrent tous les uns des autres.
Au lycée le génie du français m'accaparait (à cet âge-là on comprend mal ce qui se passe dans sa propre tête) : voulant savoir comment s'y prenaient les écrivains que je lisais avec tant de plaisir, je cherchais assidûment les secrets du beau langage.
Cette recherche me rendait étanche aux langues étrangères. J'étais notamment rétif aux déclinaisons : quel sens peuvent avoir, me disais-je, ces accusatifs, génitifs, datifs etc. dont le français se passe si bien ? Il me semblait que les profs, partageant le projet pédagogique de la Zazie de Queneau, les avaient inventés pour « faire chier les mômes ».
Lors d'un voyage scolaire en Allemagne j'ai pourtant entendu un bambin dire à sa grand-mère « Es ist mir egal ». Ce tout petit utilisait le datif, la déclinaison était donc naturelle ! La porte de l'allemand s'ouvrant soudain, je me suis passionné pour cette langue puis pour quelques autres.
mercredi 30 octobre 2013
Le génie des langues
Libellés :
Anthropologie,
Philosophie
mardi 29 octobre 2013
François Géré, Iran, l'état de crise, Karthala, 2010
Quand ce livre a été publié, le président de l'Iran s'appelait Ahmadinejad et le risque de guerre était présent dans les esprits.
Depuis, l'ambiance a heureusement quelque peu changé. Pour l'essentiel ce livre reste pourtant à jour et sa lecture est utile : il est écrit dans l'esprit de cette science diplomatique qui s'efforce, avant toute chose, de comprendre l'autre pour deviner ses intentions et motivations les plus profondes.
L’Iran est donc décrit dans sa complexité avec les conflits qui opposent les composantes du pouvoir islamique – guide suprême, président, parlement, gardiens de la révolution – et les orientations qui partagent sa population : la part urbaine, jeune et éduquée, se distingue de la part rurale traditionnelle, et plusieurs ethnies se sentent sœurs de populations étrangères.
On ne peut donc rien comprendre à ce pays, notamment à ses ambitions dans le nucléaire, si on se le représente comme un monolithe et si on le résume aux déclarations intempestives d'Ahmadinejad.
Bien que ces déclarations concernent la politique étrangère elles ne peuvent se comprendre que si l'on est attentif aux impératifs la politique intérieure – il en est d'ailleurs de même des déclarations guerrières tout aussi intempestives de Netanyahou.
Depuis, l'ambiance a heureusement quelque peu changé. Pour l'essentiel ce livre reste pourtant à jour et sa lecture est utile : il est écrit dans l'esprit de cette science diplomatique qui s'efforce, avant toute chose, de comprendre l'autre pour deviner ses intentions et motivations les plus profondes.
L’Iran est donc décrit dans sa complexité avec les conflits qui opposent les composantes du pouvoir islamique – guide suprême, président, parlement, gardiens de la révolution – et les orientations qui partagent sa population : la part urbaine, jeune et éduquée, se distingue de la part rurale traditionnelle, et plusieurs ethnies se sentent sœurs de populations étrangères.
On ne peut donc rien comprendre à ce pays, notamment à ses ambitions dans le nucléaire, si on se le représente comme un monolithe et si on le résume aux déclarations intempestives d'Ahmadinejad.
Bien que ces déclarations concernent la politique étrangère elles ne peuvent se comprendre que si l'on est attentif aux impératifs la politique intérieure – il en est d'ailleurs de même des déclarations guerrières tout aussi intempestives de Netanyahou.
Libellés :
Géopolitique
dimanche 27 octobre 2013
Philosophie de l'action et langage de l'informatique (vidéos)
L'informatisation est un big bang qui fait émerger une nouvelle nature. Pour s'y orienter il faut disposer du modèle d'une économie efficace et de la société dans cette nature : nous l'appelons iconomie. Les tâches répétitives sont automatisées, la main d'oeuvre a fait place au cerveau d'oeuvre, un éventail de conséquences anthropologiques en résulte. L'héritage historique de notre République invite à concevoir une « informatisation à la française ».
Jean Philippe Déranlot a mis en ligne sur sa chaîne YouTube efficaciTIC deux versions vidéos de la conférence aux jeudis de l’imaginaire le 26 septembre 2013 à Telecom ParisTech (on peut lire aussi le texte écrit de la conférence).
Jean Philippe Déranlot a mis en ligne sur sa chaîne YouTube efficaciTIC deux versions vidéos de la conférence aux jeudis de l’imaginaire le 26 septembre 2013 à Telecom ParisTech (on peut lire aussi le texte écrit de la conférence).
Compilation « iconomie » (24’13’’) : extraits classés selon les principaux thèmes de l'intervention :
Version intégrale (hors questions et réponses) (1H17’41’’) :
Version intégrale (hors questions et réponses) (1H17’41’’) :
Libellés :
Informatisation,
Vidéo
La SNCF et le mythe du « numérique »
Guillaume Pepy a réuni le 12 septembre dernier 5 000 cadres de la SNCF pour présenter son plan stratégique « excellence 2020 » (Jacques Secondi, « SNCF contre Google », Le nouvel économiste, 17 octobre 2013).
S'agit-il de renforcer la qualité des voies et de la signalisation ? d'améliorer le confort et la ponctualité des trains ? d'en finir avec le déclin du transport du fret ? Nenni : il s'agit de « rivaliser avec Google » en exploitant les données que collecte voyage-sncf.com pour proposer au voyageur des solutions « porte à porte » assemblant train, bus, vélo, voiture en auto-partage et covoiturage de façon à répondre au mieux à ses besoins en termes de prix, disponibilité et confort. Pourquoi pas, en effet ? C'est une idée banale.
voyage-sncf.com pourra-t-il vraiment rivaliser avec Google pour inférer les besoins des clients à partir des données collectées ? La question n'est sans doute pas là : il s'agit plutôt de montrer que l'on est dans le coup, dans le « numérique », et donc capable d'accéder à la stratosphère de la « stratégie » en s'élevant bien au-dessus du terre-à-terre de l'entreprise.
Malheureusement la stratosphère est stérile, fût-elle « numérique » : l'expérience enseigne que toute stratégie efficace s'enracine dans l'humus du terrain, dans la connaissance approfondie des techniques, dans l'écoute des personnes.
Voici un fait qui révèle à lui seul que la SNCF s'oriente au rebours de l'efficacité : dans les petites gares, la vente des billets de train est désormais interdite les samedis et les dimanches.
S'agit-il de renforcer la qualité des voies et de la signalisation ? d'améliorer le confort et la ponctualité des trains ? d'en finir avec le déclin du transport du fret ? Nenni : il s'agit de « rivaliser avec Google » en exploitant les données que collecte voyage-sncf.com pour proposer au voyageur des solutions « porte à porte » assemblant train, bus, vélo, voiture en auto-partage et covoiturage de façon à répondre au mieux à ses besoins en termes de prix, disponibilité et confort. Pourquoi pas, en effet ? C'est une idée banale.
voyage-sncf.com pourra-t-il vraiment rivaliser avec Google pour inférer les besoins des clients à partir des données collectées ? La question n'est sans doute pas là : il s'agit plutôt de montrer que l'on est dans le coup, dans le « numérique », et donc capable d'accéder à la stratosphère de la « stratégie » en s'élevant bien au-dessus du terre-à-terre de l'entreprise.
Malheureusement la stratosphère est stérile, fût-elle « numérique » : l'expérience enseigne que toute stratégie efficace s'enracine dans l'humus du terrain, dans la connaissance approfondie des techniques, dans l'écoute des personnes.
* *
Voici un fait qui révèle à lui seul que la SNCF s'oriente au rebours de l'efficacité : dans les petites gares, la vente des billets de train est désormais interdite les samedis et les dimanches.
Libellés :
Entreprise,
Informatisation,
Stratégie
lundi 21 octobre 2013
Pascal Manoury, Programmation de droite à gauche et vice-versa, Paracamplus, 2012
Ce livre est la version écrite d'un cours sur la programmation à l'université : il est donc destiné à des personnes qui, ayant déjà programmé, veulent voir plus clair dans cette discipline.
Il y convient merveilleusement. Le texte est sobre et d'une parfaite élégance, quelques coquilles mises à part. Lorsqu'il le faut, l'auteur donne des indications pratiques que d'autres, bien à tort, croient trop évidentes : c'est le signe d'une intelligente modestie et d'un grand art de la pédagogie.
Je n'avais jamais rien lu d'aussi limpide sur les listes et les tableaux, les exceptions, les entrées et sorties, les graphes etc.
Les erreurs les plus courantes, signalées en passant, sont généreusement attribuées au « programmeur inattentif » : l'adjectif est plus bienveillant que ceux que l'on s'attribue lorsque l'on est tombé dans l'une d'entre elles.
La densité du texte fatigue cependant vite : on arrive parfois à lire un chapitre entier du premier coup mais on ne va pas plus loin. Puis on relit en savourant l'exactitude du langage : certaines phrases se gravent alors dans la mémoire. Enfin on reprend le livre pour le seul plaisir de le lire en communiant avec l'auteur dans le goût de la clarté d'esprit.
Je regrette que les programmes cités aient été composés en OCAML : ce langage a sans doute des vertus mais ses notations sont laides. La lecture aurait sans doute été plus agréable s'ils avaient été écrits en Scheme.
Nota Bene : ce livre a été signalé par Laurent Bloch. Lorsque je l'ai cherché il était indisponible sur Amazon.fr comme chez l'éditeur. J'ai fini par le trouver chez Le Monde en Tique, où je suppose qu'il doit en rester quelques exemplaires. Si ce commentaire vous donne envie de le lire, dépêchez vous !
Il y convient merveilleusement. Le texte est sobre et d'une parfaite élégance, quelques coquilles mises à part. Lorsqu'il le faut, l'auteur donne des indications pratiques que d'autres, bien à tort, croient trop évidentes : c'est le signe d'une intelligente modestie et d'un grand art de la pédagogie.
Je n'avais jamais rien lu d'aussi limpide sur les listes et les tableaux, les exceptions, les entrées et sorties, les graphes etc.
Les erreurs les plus courantes, signalées en passant, sont généreusement attribuées au « programmeur inattentif » : l'adjectif est plus bienveillant que ceux que l'on s'attribue lorsque l'on est tombé dans l'une d'entre elles.
La densité du texte fatigue cependant vite : on arrive parfois à lire un chapitre entier du premier coup mais on ne va pas plus loin. Puis on relit en savourant l'exactitude du langage : certaines phrases se gravent alors dans la mémoire. Enfin on reprend le livre pour le seul plaisir de le lire en communiant avec l'auteur dans le goût de la clarté d'esprit.
Je regrette que les programmes cités aient été composés en OCAML : ce langage a sans doute des vertus mais ses notations sont laides. La lecture aurait sans doute été plus agréable s'ils avaient été écrits en Scheme.
Nota Bene : ce livre a été signalé par Laurent Bloch. Lorsque je l'ai cherché il était indisponible sur Amazon.fr comme chez l'éditeur. J'ai fini par le trouver chez Le Monde en Tique, où je suppose qu'il doit en rester quelques exemplaires. Si ce commentaire vous donne envie de le lire, dépêchez vous !
Libellés :
Informatisation,
Lectures
dimanche 13 octobre 2013
Il faut penser à l'iconomie
(Article destiné à la revue d'intelligence économique de Bercy, IE Bercy).
Nous nommons « iconomie » le modèle d'une économie efficace dans le contexte de la troisième révolution industrielle, celle de l'informatisation que certains qualifient de « numérique ». N'est-il pas préférable, dira-t-on, de se focaliser sur l'économie actuelle, meurtrie par la crise ? Sans doute, mais comment sortir de la crise si l'on ne sait pas où aller ?
Le fait est que l’informatisation a changé la nature : sans elle le transport par containers n'aurait pas pu se développer, et l'Internet a effacé nombre des effets de la distance géographique. Dans les entreprises le changement est déjà manifeste. Les tâches répétitives physiques et mentales étant automatisées, la main d’œuvre est remplacée par le cerveau d’œuvre. Les produits, diversifiés, sont des assemblages de biens et de services élaborés par un réseau de partenaires, l’informatisation assurant et la cohésion de l'assemblage, et l'interopérabilité du partenariat. La concurrence est mondiale et violente, les risques sont élevés : chaque entreprise doit conquérir un monopole sur un segment des besoins puis le renouveler par l'innovation.
Tout comme l'alliage du cuivre et de l'étain a fait émerger l'âge du bronze, l'alliage du cerveau d’œuvre et de l'« automate programmable ubiquitaire » qu'est devenu l'ordinateur fait ainsi émerger l'iconomie. Ce n'est pas sans risques : la Banque n'aurait pas cédé aux mêmes tentations si l'informatisation ne lui avait pas fourni de puissants moyens.
Placer l'iconomie à l'horizon oriente la politique économique. La transition énergétique se prépare dans la nouvelle nature, la lutte contre le chômage considère les emplois offerts au cerveau d’œuvre, la concurrence parfaite n'est plus la règle d'or. En 1812 la priorité de Napoléon, révèle Caulaincourt, était d'industrialiser, c'est-à-dire alors de mécaniser. Industrialiser, aujourd'hui, c'est informatiser.
L'émergence de l'iconomie est aussi un phénomène anthropologique dans la psychologie, la sociologie, la pensée etc. Pour libérer en France le potentiel du cerveau d’œuvre, nous devrons en particulier cesser de sacraliser le pouvoir et la hiérarchie : ce renversement de l'échelle des valeurs est sans doute pour nous l'obstacle le plus difficile sur le chemin de l'iconomie.
Michel Volle
Co-président de l'institut Xerfi
Nous nommons « iconomie » le modèle d'une économie efficace dans le contexte de la troisième révolution industrielle, celle de l'informatisation que certains qualifient de « numérique ». N'est-il pas préférable, dira-t-on, de se focaliser sur l'économie actuelle, meurtrie par la crise ? Sans doute, mais comment sortir de la crise si l'on ne sait pas où aller ?
Le fait est que l’informatisation a changé la nature : sans elle le transport par containers n'aurait pas pu se développer, et l'Internet a effacé nombre des effets de la distance géographique. Dans les entreprises le changement est déjà manifeste. Les tâches répétitives physiques et mentales étant automatisées, la main d’œuvre est remplacée par le cerveau d’œuvre. Les produits, diversifiés, sont des assemblages de biens et de services élaborés par un réseau de partenaires, l’informatisation assurant et la cohésion de l'assemblage, et l'interopérabilité du partenariat. La concurrence est mondiale et violente, les risques sont élevés : chaque entreprise doit conquérir un monopole sur un segment des besoins puis le renouveler par l'innovation.
Tout comme l'alliage du cuivre et de l'étain a fait émerger l'âge du bronze, l'alliage du cerveau d’œuvre et de l'« automate programmable ubiquitaire » qu'est devenu l'ordinateur fait ainsi émerger l'iconomie. Ce n'est pas sans risques : la Banque n'aurait pas cédé aux mêmes tentations si l'informatisation ne lui avait pas fourni de puissants moyens.
Placer l'iconomie à l'horizon oriente la politique économique. La transition énergétique se prépare dans la nouvelle nature, la lutte contre le chômage considère les emplois offerts au cerveau d’œuvre, la concurrence parfaite n'est plus la règle d'or. En 1812 la priorité de Napoléon, révèle Caulaincourt, était d'industrialiser, c'est-à-dire alors de mécaniser. Industrialiser, aujourd'hui, c'est informatiser.
L'émergence de l'iconomie est aussi un phénomène anthropologique dans la psychologie, la sociologie, la pensée etc. Pour libérer en France le potentiel du cerveau d’œuvre, nous devrons en particulier cesser de sacraliser le pouvoir et la hiérarchie : ce renversement de l'échelle des valeurs est sans doute pour nous l'obstacle le plus difficile sur le chemin de l'iconomie.
Michel Volle
Co-président de l'institut Xerfi
Libellés :
iconomie,
Informatisation
Un DESU sur l'iconomie en 2014
Claude Rochet (Université Aix-Marseille) et Yannick Meiller (ESCP) organisent un diplôme d'études supérieures universitaires intitulé "Intelligence du développement dans l'économie numérique". Il s'adresse à des professionnels et aussi à des étudiants titulaires d'un Master II ou le préparant.
Les cours sont dispensés sur trois jours une fois par mois pendant dix mois (du jeudi au samedi).
Ils ont lieu pour l'essentiel à Aix, quatre d'entre eux étant délocalisés (Estonie, Suisse, Maroc, Paris).
Entre les cours le travail se fait en réseau par groupe de quatre.
Au total, cela représente 160 heures de cours présentiel et 250 heures de travail en ligne.
Le DESU se conclut par la soutenance d'un mémoire.
Une note (coefficient 1) est donnée après chaque cours ainsi qu'après la soutenance du mémoire (coefficient 5).
Il est prévu d'accueillir de huit (minimum) à seize (maximum) participants.
Le prix de la participation est de 6000 € pour un étudiant, 16 000 € pour un professionnel.
Des conditions financières particulières sont envisageables pour les étudiants venant d'un pays émergent.
Conditions pratiques
Les cours sont dispensés sur trois jours une fois par mois pendant dix mois (du jeudi au samedi).
Ils ont lieu pour l'essentiel à Aix, quatre d'entre eux étant délocalisés (Estonie, Suisse, Maroc, Paris).
Entre les cours le travail se fait en réseau par groupe de quatre.
Au total, cela représente 160 heures de cours présentiel et 250 heures de travail en ligne.
Le DESU se conclut par la soutenance d'un mémoire.
Une note (coefficient 1) est donnée après chaque cours ainsi qu'après la soutenance du mémoire (coefficient 5).
Tarification
Il est prévu d'accueillir de huit (minimum) à seize (maximum) participants.
Le prix de la participation est de 6000 € pour un étudiant, 16 000 € pour un professionnel.
Des conditions financières particulières sont envisageables pour les étudiants venant d'un pays émergent.
Libellés :
iconomie,
Informatisation
jeudi 10 octobre 2013
Petit dictionnaire Correct - Français et Français - Correct
La langue française évolue vers toujours plus de correction : au langage « politiquement correct », qui féminise les termes dont la neutralité masque mal la masculinité et qui substitue une périphrase à tout terme risquant d'être désobligeant, s'ajoutent le « médiatiquement correct » qui, pour les souligner, complique les expressions trop simples, et le « populairement correct » qui permet à des bourgeois adultes de parler comme les « jeunes » et d'éviter ainsi la réprobation qui s'attache à leur âge et à leur classe sociale.
Le « oui » français, par exemple, se traduit de plusieurs façons en langage correct : « ouais » en populairement correct, « absolument », « tout-à-fait » ou « complètement » en médiatiquement correct. La correction allonge d'abord, puis raccourcit les expressions : « que fais-tu ? » est remplacé par « qu'est-ce que tu fais ? » qui fait place à « qu'est-ce tu fais ? » ; le modeste « masseur » devient le prestigieux « kinésithérapeute » avant de revenir à la modestie avec « kiné ».
Un mot nouveau ou savant est entouré de connotations ambiguës mais qui suffisent à le distinguer du mot courant : en dépit de l'étymologie l'« anorexie » diffère du manque d'appétit ; le « kinésithérapeute » est autre que le masseur, le « technicien de surface » est plus que balayeur, le « professeur des écoles » se distingue de l'instituteur, l'« établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes » n'est pas exactement la maison de retraite, la « technologie » est bien plus que la technique, le « mis en examen » n'est pas l'inculpé, le « présumé » n'est pas l'accusé, etc.
L'écoute de la radio et des conversations dans les transports en commun permet de récolter des expressions correctes. Un dictionnaire est opportun car comme chacun n'est pas également avancé dans la correction la compréhension est parfois difficile : la partie Correct – Français de ce petit dictionnaire comblera cette lacune. Pour chaque terme, un symbole indiquera de quelle correction il s'agit : « P » pour politico-administrative, « m » pour médiatique, « p » pour populaire.
La partie Français – Correct du dictionnaire aidera chacun à s'exprimer dans l'un ou l'autre des langages corrects selon les lieux, moments et interlocuteurs, complétant ainsi les apports de l'instinct par ceux, plus systématiques, de la science. Cette partie sera donc divisée en trois sous-parties consacrées chacune à une forme de correction.
Il sera ainsi possible de corriger l'excès de clarté, de simplicité et d'élégance dont souffre la langue française.
Nota Bene : cette ébauche de dictionnaire est indéfiniment perfectible : toutes les contributions sont bienvenues.
Le « oui » français, par exemple, se traduit de plusieurs façons en langage correct : « ouais » en populairement correct, « absolument », « tout-à-fait » ou « complètement » en médiatiquement correct. La correction allonge d'abord, puis raccourcit les expressions : « que fais-tu ? » est remplacé par « qu'est-ce que tu fais ? » qui fait place à « qu'est-ce tu fais ? » ; le modeste « masseur » devient le prestigieux « kinésithérapeute » avant de revenir à la modestie avec « kiné ».
Un mot nouveau ou savant est entouré de connotations ambiguës mais qui suffisent à le distinguer du mot courant : en dépit de l'étymologie l'« anorexie » diffère du manque d'appétit ; le « kinésithérapeute » est autre que le masseur, le « technicien de surface » est plus que balayeur, le « professeur des écoles » se distingue de l'instituteur, l'« établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes » n'est pas exactement la maison de retraite, la « technologie » est bien plus que la technique, le « mis en examen » n'est pas l'inculpé, le « présumé » n'est pas l'accusé, etc.
L'écoute de la radio et des conversations dans les transports en commun permet de récolter des expressions correctes. Un dictionnaire est opportun car comme chacun n'est pas également avancé dans la correction la compréhension est parfois difficile : la partie Correct – Français de ce petit dictionnaire comblera cette lacune. Pour chaque terme, un symbole indiquera de quelle correction il s'agit : « P » pour politico-administrative, « m » pour médiatique, « p » pour populaire.
La partie Français – Correct du dictionnaire aidera chacun à s'exprimer dans l'un ou l'autre des langages corrects selon les lieux, moments et interlocuteurs, complétant ainsi les apports de l'instinct par ceux, plus systématiques, de la science. Cette partie sera donc divisée en trois sous-parties consacrées chacune à une forme de correction.
Il sera ainsi possible de corriger l'excès de clarté, de simplicité et d'élégance dont souffre la langue française.
Nota Bene : cette ébauche de dictionnaire est indéfiniment perfectible : toutes les contributions sont bienvenues.
Libellés :
Société,
Sociologie
mardi 8 octobre 2013
Voyage au pays des programmeurs
(En anglais : Travel in the country of Programming)
J'ai une mauvaise habitude : lorsque je fais quelque chose, je consacre une moitié de mon attention à observer l'action en cours. Cela m'a valu un classement lamentable lors d'un de ces tests qui estiment l'intelligence selon la rapidité des réponses.
Disposant en août d'un peu de temps libre je me suis remis à la programmation et ça m'a permis de faire sur moi-même quelques observations. Il est bon de garder en mémoire ces épisodes où l'on piétine (voir mon apprentissage à LaTeX), cela permet d'éviter de faire plusieurs fois la même erreur.
Les lecteurs expérimentés vont me trouver ridicule car je ne suis ni un programmeur de métier ni même un bon programmeur, mais tant pis. Ceux qui croient que la programmation est une activité ancillaire vont cesser de me lire s'ils m'ont jamais lu, mais tant pis.
J'ai une mauvaise habitude : lorsque je fais quelque chose, je consacre une moitié de mon attention à observer l'action en cours. Cela m'a valu un classement lamentable lors d'un de ces tests qui estiment l'intelligence selon la rapidité des réponses.
Disposant en août d'un peu de temps libre je me suis remis à la programmation et ça m'a permis de faire sur moi-même quelques observations. Il est bon de garder en mémoire ces épisodes où l'on piétine (voir mon apprentissage à LaTeX), cela permet d'éviter de faire plusieurs fois la même erreur.
Les lecteurs expérimentés vont me trouver ridicule car je ne suis ni un programmeur de métier ni même un bon programmeur, mais tant pis. Ceux qui croient que la programmation est une activité ancillaire vont cesser de me lire s'ils m'ont jamais lu, mais tant pis.
Libellés :
Informatisation
Inscription à :
Articles (Atom)