jeudi 17 juin 2021

Présentation du livre « Quatre champs de bataille iconomiques »

Visioconférence-débat dans le cadre du Groupe professionnel 1980 de Sciences-Po Paris Alumni, lundi 28 juin 2021 de 18 heures à 19 heures 30

Présentation du livre
Quatre champs de bataille iconomiques
avec les quatre auteurs :
Laurent Bloch
Hugues Chevalier
Jean-Pierre Corniou
Michel Volle

L’inscription est nécessaire. Pour obtenir le lien Zoom, aller à la page https://sciencespo-alumni.fr/ et cliquer sur le bouton « Participer » en haut à droite.

Merci de bien vouloir diffuser cette invitation.
Au plaisir de vous accueillir nombreuses et nombreux.

Les auteurs et intervenants, tous membres de l’Institut de l'iconomie, ont été assistés par des experts et des contributeurs pour produire des études qui illustrent le phénomène de l'informatisation par des études de cas :
l’informatisation de l'automobile, par Jean-Pierre Corniou,
la 5G, par Michel Volle,
l’industrie informatique, par Laurent Bloch,
la 3e révolution industrielle, par Hugues Chevalier.

L’objectif est d'éveiller l'intuition des personnes dont les décisions orientent la politique et l'économie en illustrant sur des terrains divers les possibilités, dangers et enjeux de l'informatisation.

Ces textes font apparaître l'effort que l'informatisation impose à la sociologie des organisations et à la psychologie des personnes, ainsi que le défi qu’elle adresse aux nations. Ce livre est en particulier destiné aux dirigeants et à l'état-major d'experts qui entoure chacun d'entre eux. 

Iconomie – (du grec. eikon, image, et nomos, organisation) : société dont l’économie, les institutions et les modes de vie s’appuient de façon par hypothèse efficace, sur la synergie de la microélectronique, du logiciel et de l’Internet.

Les intervenants

Laurent Bloch : précédemment responsable de l’informatique scientifique de l’Institut Pasteur, directeur du Système d’information de l’Université Paris-Dauphine. Il est auteur de plusieurs ouvrages sur les systèmes d’information et leur sécurité. Il se consacre à la recherche en cyber stratégie.

Hugues Chevalier : Enseignant-chercheur en Histoire de l’économie, il a fondé des entreprises de conseil (stratégie d’entreprise, Intelligence économique, transfert de technologies) et mis au point une approche globale des diverses composantes de la stratégie d’entreprise. Auteur d’ouvrages (management, stratégie d'entreprise, économie générale).

Jean-Pierre Corniou : Sciences Po, ENA, haut fonctionnaire, ancien directeur des systèmes d'information de grandes entreprises : Sollac, Usinor, Renault. Désormais de « l'autre côté du miroir » comme consultant et directeur général adjoint de SIA conseil. Président du club informatique des grandes entreprises françaises (CIGREF) entre 2000 et 2006 et à l'origine d’Euro CIO. Auteur et enseignant au master en systèmes d'information HEC/Mines, à l'Université Paris-Dauphine et à l’École de management des systèmes d'information (EMSI) de Grenoble. Co-président de l'Institut de l'iconomie.

Michel Volle : X-ENSAE, docteur en histoire économique, a été responsable des statistiques d'entreprise et des comptes trimestriels à l'INSEE, professeur à l'ENSAE, chef économiste au CNET et créateur d'entreprises. Co-président de l'Institut de l'iconomie.

mardi 15 juin 2021

Œuvres complètes

J’ai publié en vingt-deux volumes sur Amazon l’ensemble de ce que j’ai écrit sur le Web depuis 1998 afin de le mettre à disposition sous une forme commode. Chacune des années fait ainsi l’objet d’un livre : celui de l’année 1998 est intitulé Documents 1998, les autres titres sont analogues.

Dans chaque volume les textes sont rangés dans l’ordre chronologique, un classement thématique est indiqué à la fin (« Commentaires », « Économie », « Entreprise », « Informatique », « Lectures », « Philosophie », etc.).

Documents 2002 comprend 800 pages, Documents 2016 comprend 137 pages. La taille de chacun des autres volumes se trouve entre ces deux extrêmes.

L’informatisation a été pendant ces années ma principale préoccupation, mais non la seule : je me suis intéressé aussi à la sociologie, la politique, l’histoire, etc. En feuilletant ces volumes on découvrira donc des textes très divers mais reliés par une même orientation – c’est du moins ce qui m’apparaît lorsque je les feuillette, les lecteurs feront sans doute le même constat.

Certains de ces textes ont été repris dans des livres qui les ont organisés de façon cohérente (De l’informatique, Prédation et prédateurs, iconomie, Valeurs de la transition numérique, etc.).

Une confidence à ceux qu’intéresse ma réflexion : quels que soient ses éventuels défauts, Valeurs de la transition numérique me semble en être l’expression la plus achevée.

vendredi 11 juin 2021

Comprendre et convaincre

« Tu n’es pas convaincant », a dit l’un de mes amis après que j’eus fait un exposé sur l’informatisation. « Je ne cherche pas à convaincre », répondis-je. J’ai senti que je scandalisais l’auditoire : il faut donc que je m’explique.

*     *

Je comprends bien sûr l’intention de mon ami : comme il milite pour une renaissance de l’industrie, il s’efforce de convaincre l’opinion alors qu’elle n’associe que des connotations négatives à ce mot. Si j’avais été convaincant, cela lui aurait fourni des arguments.

Mais « convaincre » n’est pas mon métier et je ne crois pas que ce soit non plus le sien : c’est celui des spécialistes de la communication et ils seraient bien inspirés de mettre leur talent au service du sérieux, dont nous avons tant besoin, plutôt qu’à celui des escroqueries et conformismes séduisants qui sont à la mode.

Il faudrait pour cela que le sérieux lui-même devînt à la mode : est-ce vraiment impossible ?

*     *

Pour convaincre il faut éviter de contrarier. Or les faits qu’un chercheur rapporte, le vocabulaire qu’il retient, les raisonnements qu’il conduit, ne peuvent d’abord que contrarier les personnes qui n’ont pas sondé la profondeur du phénomène considéré.

Pour s’attirer la sympathie de l’auditoire certains de mes estimés collègues simulent donc le bégaiement, l’hésitation, et adoptent le vocabulaire à la mode. Je respecte trop mes interlocuteurs pour me livrer à de telles simagrées : je leur parle clairement et ose les inviter à refuser les chimères qu’évoquent « numérique », « intelligence artificielle », « véhicule autonome », « ordinateur quantique », pour se colleter avec la dynamique du phénomène que désignent exactement des mots que l’on croit sottement ringards : « informatique », « informatisation », « système d’information ».

J’ose encore leur présenter des concepts qui indiquent ses conséquences : le « cerveau d’œuvre », symbiose du cerveau humain et de l’ordinateur ; l’automatisation des tâches répétitives et la « production à coût fixe », le « rendement d’échelle croissant » et la « concurrence monopolistique » ; le fait que chaque produit est un « assemblage de biens et de services » ; la concentration de l’emploi sur la « membrane » qui assure la relation de l’entreprise avec l’extérieur, etc.

Ces concepts et quelques autres confèrent leur sens aux expressions courantes : pour savoir ce qu’est l’« intelligence artificielle » il faut avoir compris ce qu’est l’informatique ; pour entrevoir les possibilités de la « voiture autonome » il faut une connaissance pratique de la « symbiose du cerveau humain et de l’ordinateur » ; pour anticiper les conséquences de l’« ordinateur quantique » il faut avoir perçu la dynamique de l’informatisation.