mercredi 18 novembre 2020

Mise en forme des publications de volle.com

Ce que j’ai publié depuis 1998 a un petit nombre de lecteurs fidèles : ils m’écrivent que cette lecture leur a été utile.

Surfer sur un site Web n’est cependant pas confortable. J’ai donc composé des documents pdf rassemblant chacun ce qui a été publié dans une année : les textes de 2019 sont ainsi accessibles à l’adresse http://volle.com/travaux/Documents2019.pdf, et pour les années 2000 à 2019 l’adresse se compose de façon analogue (il me reste à composer les années 1998 et 1999). Je suis reconnaissant envers les lecteurs qui, comme l’a fait Alain Godinot, me signalent des coquilles et autres erreurs.

La lecture étant plus agréable sur papier, ces documents sont progressivement publiés sur Amazon.

Les volumes suivants sont disponibles :
Documents 2019, 165 pages
Documents 2018, 183 pages
Documents 2017, 196 pages
Documents 2016, 137 pages
Documents 2015, 303 pages
Documents 2014, 247 pages
Documents 2013, 261 pages
Documents 2012, 189 pages
Documents 2010, 296 pages
Documents 2009, 305 pages
Documents 2001, 476 pages
Documents 2000, 433 pages
Documents 1999, 238 pages
Documents 1998, 324 pages

Seul le format pdf permettant d’actionner les liens hypertexte, le livre et les documents pdf se compléteront mutuellement.

Je souhaite une bonne lecture à ceux qui entreprendront de fouiller le buisson de ces écrits ! Ils y trouveront des commentaires de lectures et ce que j’ai pu écrire en plus de vingt ans sur l’informatisation et ses conséquences pour les institutions, la pensée et l’action.

Fortune et mort de La Vauguyon

Ce texte extrait des Mémoires de Saint-Simon fait partie de la série "Un peu de lecture pendant les vacances"

Le dimanche 29 novembre [1693], le roi sortant du salut apprit, par le baron de Beauvais, que La Vauguyon s'était tué le matin de deux coups de pistolet dans son lit, qu'il se donna dans la gorge, après s'être défait de ses gens sous prétexte de les envoyer à la messe. Il faut dire un mot de ces deux hommes: La Vauguyon était un des plus petits et des plus pauvres gentilshommes de France. Son nom était Bétoulat, et il porta le nom de Fromenteau. C'était un homme parfaitement bien fait, mais plus que brun et d'une figure espagnole. Il avait de la grâce, une voix charmante, qu'il savait très bien accompagner du luth et de la guitare, avec cela le langage des femmes, de l'esprit et insinuant.

Avec ces talents et d'autres plus cachés mais utiles à la galanterie, il se fourra chez Mme de Beauvais, première femme de chambre de la reine mère et dans sa plus intime confidence, et à qui tout le monde faisait d'autant plus la cour qu'elle ne s'était pas mise moins bien avec le roi, dont elle passait pour avoir eu le pucelage. Je l'ai encore vue vieille, chassieuse et borgnesse, à la toilette de Mme la dauphine de Bavière où toute la cour lui faisait merveilles, parce que de temps en temps elle venait à Versailles, où elle causait toujours avec le roi en particulier, qui avait conservé beaucoup de considération pour elle. Son fils, qui s'était fait appeler le baron de Beauvais, avait la capitainerie des plaines d'autour de Paris. Il avait été élevé, au subalterne près, avec le roi; il avait été de ses ballets et de ses parties, et galant, hardi, bien fait, soutenu par sa mère et par un goût personnel du roi, il avait tenu son coin, mêlé avec l'élite de la cour, et depuis traité du roi toute sa vie avec une distinction qui le faisait craindre et rechercher. Il était fin courtisan et gâté, mais ami à rompre des glaces auprès du roi avec succès, et ennemi de même; d'ailleurs honnête homme et toutefois respectueux avec les seigneurs. Je l'ai vu encore donner les modes.

lundi 16 novembre 2020

Un tour de Lauzun

Ce texte extrait des Mémoires de Saint-Simon fait partie de la série "Un peu de lecture pendant les vacances"

Il arriva [lors de la revue des troupes à Compiègne en 1698] une plaisante aventure au comte de Tessé. Il était colonel général des dragons. M. de Lauzun lui demanda deux jours auparavant, avec cet air de bonté, de douceur et de simplicité qu'il prenait presque toujours, s'il avait songé à ce qu'il lui fallait pour saluer le roi à la tête des dragons, et là-dessus, entrèrent en récit du cheval, de l'habit et de l'équipage. Après les louanges, « mais le chapeau, lui dit bonnement Lauzun, je ne vous en entends point parler? — Mais non, répondit l'autre, je compte d'avoir un bonnet. — Un bonnet! reprit Lauzun, mais y pensez-vous! un bonnet! cela est bon pour tous les autres, mais le colonel général avoir un bonnet! monsieur le comte, vous n'y pensez pas. — Comment donc? lui dit Tessé, qu'aurais-je donc? » Lauzun le fit douter, et se fit prier longtemps, et lui faisant accroire qu'il savait mieux qu'il ne disait; enfin, vaincu par ses prières, il lui dit qu'il ne lui voulait pas laisser commettre une si lourde faute, que cette charge ayant été créée pour lui, il en savait bien toutes les distinctions dont une des principales était, lorsque le roi voyait les dragons, d'avoir un chapeau gris. Tessé surpris avoue son ignorance, et, dans l'effroi de la sottise où il serait tombé sans cet avis si à propos, se répand en actions de grâces, et s'en va vite chez lui dépêcher un de ses gens à Paris pour lui rapporter un chapeau gris. Le duc de Lauzun avait bien pris garde à tirer adroitement Tessé à part pour lui donner cette instruction, et qu'elle ne fût entendue de personne; il se doutait bien que Tessé dans la honte de son ignorance ne s'en vanterait à personne, et lui aussi se garda bien d'en parler.

vendredi 13 novembre 2020

Nouvelles de volle.com

Vidéo
La vidéo du "discours du président"

Philosophie
Les époques de la vérité

Informatique
Randonnée au pays des Hackers

La vie dans l'entreprise
Le Parador, roman

Publication des documents 2019
En livre pour une lecture commode
Version pdf pour pouvoir suivre les liens hypertexte.

Les époques de la vérité

La vérité comme certitude

Il fut un temps où la vérité se trouvait dans des écritures dictées ou même écrites par Dieu et enrichies par les commentaires des Pères de l’Église. Les clercs, qui seuls pouvaient les lire, étaient pour le simple peuple des intermédiaires obligés.

La Terre était le centre d’un Univers vieux de 4 000 ans et qui tournait autour d’elle. L’être humain, image de Dieu, était le sommet de la création. La fin du monde était proche : elle serait amorcée par une apocalypse suivie par le triomphe du royaume de Dieu et la résurrection des morts.

La vie terrestre était l’attente de la vie éternelle, seule vie véritable. Si l’absolution lavait les péchés que commettait la chair, celle-ci avait une peur affreuse de l’enfer promis par les clercs aux mécréants et pécheurs endurcis.

Cette vérité était complète, stable et certaine car transmise par une autorité qui expliquait tout et jusqu’à l’inexplicable : les épidémies, catastrophes naturelles et désastres de la guerre étaient autant de manifestations de la colère de Dieu en réponse aux péchés des hommes, colère à laquelle il fallait répondre par des prières, des processions et un renfort d’ascétisme. Les églises, cathédrales et monastères faisaient monter des prières vers le Ciel, appelant les grâces qui descendaient en retour.

L’évidence de cette vérité procurait un socle à la vie en société. Si la vie matérielle était dure, courte et violente, la pensée ne connaissait pas les tourments du doute car celui-ci était impossible et inimaginable, sauf cas pathologique et rarissime : il suffisait de se laisser porter par la croyance commune.

La question qui nous occupe ici, on le comprend, n’est pas de savoir si cette vérité était « vraie » ou non mais de comprendre, de sentir comment elle a pu être vécue. Dans ses Mémoires Saint-Simon qualifie d’« horrible » la mort d’une personne morte dans son sommeil, qui nous semble pourtant bien douce, car elle n’a pas pu recevoir les derniers sacrements : cet exemple illustre ce qui sépare notre temps de celui-là.

La question n’est évidemment pas non plus de savoir si les personnes qui adhéraient à cette vérité étaient intelligentes ou non. La parole du Christ, qui s’adresse à l’intuition, a occasionné une méditation vigoureuse et suscité l’art de l’évocation symbolique dont témoignent les fresques et sculptures des églises romanes. Une culture, une civilisation s’étaient ainsi bâties, partagées par tout un peuple.

Elles portaient cependant en germe ce qui allait les briser.

lundi 9 novembre 2020

Randonnée au pays des hackers

Les hackers sont les virtuoses de l’informatique. Comme tous les virtuoses ils ont acquis dans le plus jeune âge des réflexes et des habitudes qui se sont gravés dans leur système nerveux et leur donnent des aptitudes exceptionnelles. Edward Snowden1 s’est ainsi intéressé alors qu’il était tout petit aux jeux sur ordinateur, puis sa curiosité l’a poussé à programmer alors qu’il n’était qu’un enfant.

Cet itinéraire a été celui de la plupart des hackers. On ne devient pas hacker sur le tard car les habitudes, les réflexes, la mémoire qui permettent d’agir en virtuose dans l’interface de commande de l’ordinateur ne peuvent plus se former aussi efficacement après l’âge de dix ou douze ans.

Il en est de même des pianistes : il faut avoir commencé très jeune pour être plus tard capable de jouer de mémoire lors d’un concert. La qualité des interprétations étant inégale, un virtuose n’est pas toujours un bon musicien : une différence analogue existe sans doute parmi les hackers.

L’espace de travail du hacker est la fenêtre du terminal plus que l’interface graphique qui est si commode pour le simple utilisateur. Sylvain Ellenstein et César (dit « Pacemaker ») dans Le bureau des légendes, Elliot Alderson dans Mr. Robot, Marcus Yallow dans Little Brother2, tapent à toute vitesse des lignes de code mystérieuses pour le non-initié.

Steven Levy a décrit dans Hackers la vie de ceux des années 60 à qui nous devons le micro-ordinateur. Programmer assidûment n’est pas sans conséquences psychologiques3 : si vous dites « Peux-tu me donner l’heure ? » à l’un d’eux, il répondra « Oui, je peux » et en restera là car vous n’avez pas exactement demandé quelle heure il était.

lundi 2 novembre 2020

La vidéo du « Discours du président »

Après le texte, voici la vidéo du « discours du président » :


Que pensez-vous de ce discours ? Le jugez-vous réaliste, convaincant, mobilisateur ? Ou au contraire irréaliste, « à côté de la plaque », voire même révoltant ?

S'il vous a convaincu, n'hésitez pas à partager cette vidéo !