L’iconomie est un modèle économique qui possède, comme un diamant, des facettes qui se complètent sans se contredire. Il rayonne une lumière qui éclaire notre situation.
Ce diamant, nous l’avons dans notre main. L’Institut de l’iconomie le tend à qui veut le prendre, c’est ainsi que les idées se diffusent.
La plupart se détournent cependant, comme si nous étions des mendiants et non les détenteurs d’une richesse que nous offrons en partage. Nous allons tâcher de comprendre pourquoi.
Voici la définition de l'iconomie : l’iconomie est la représentation, ou « modèle », d’une économie et d’une société informatisées qui seraient par hypothèse parvenues à la pleine efficacité. Certains ne perçoivent pas ce qu’implique cette définition. Nous allons la méditer posément afin de l’assimiler et de la faire nôtre.
L’économie présente est l’économie informatisée : l’action productive s’appuie sur la synergie de la microélectronique, du logiciel, de l’Internet, et toutes les autres techniques – mécanique, chimie, énergie, biologie – progressent aujourd’hui en s’informatisant.
Mais cette économie n’est pas pleinement efficace. La plupart des systèmes d’information dans lesquels se concrétise l’informatisation des entreprises présentent des défauts manifestes, la culture et les habitudes sont souvent contraires à l’efficacité : les silos de l’organisation hiérarchique, par exemple, érigent entre les divers métiers des cloisons qui interdisent leur coopération, pourtant nécessaire.
L’iconomie n’est donc pas une description réaliste de la situation présente. Ceux qui le lui reprocheraient auraient tort de croire que c’est un défaut rédhibitoire : il en est de même de tous les modèles économiques1.
Nombreux sont par ailleurs dans le public ceux qui reprochent à la science économique d’être impuissante à prévoir l’avenir et se gaussent de l’écart que l’on constate entre la situation réelle et les prévisions des économistes. Ce reproche tombe à faux car le but de la science économique n'est pas de prévoir le futur, mais d'éclairer la situation présente.
Ce même reproche pourrait être adressé à l’iconomie, mais il tomberait encore plus à faux car elle n’est absolument pas une prévision. Rien ne garantit en effet que l’économie informatisée atteindra un jour la pleine efficacité : il restera certainement toujours des inefficacités et il se peut même que l’économie dans son ensemble, la société tout entière, choisissent de tourner le dos à l’efficacité. Contrairement à ce que pensent des économistes trop optimistes, l'efficacité n’est pas en effet un attracteur vers lequel l’évolution conduit spontanément : elle ne peut être conquise que par un choix collectif lucide et un effort persévérant.
Si l’iconomie n’est pas réaliste, si elle n’est pas une prévision, à quoi peut-elle donc servir ?