La crise économique actuelle est une crise de transition entre deux systèmes techniques : celui qui a prévalu jusque vers 1975 et qui était fondé sur la synergie de la mécanique, de la chimie et de l'énergie, et celui qui s'appuie sur la synergie de la microélectronique, du logiciel et de l'Internet.
Faux-semblant de la transition énergétique
Pendant que s'approfondissent cette crise et le désarroi qu'elle suscite, l'attention des politiques et du public est attirée avec insistance sur la transition énergétique. Certes, il faut contenir le réchauffement du climat mais on fait comme si l'énergie était encore une composante essentielle du système technique, comme si la société était encore prisonnière des lois de la thermodynamique.
On ne voit pas que l'informatisation a transformé le travail : la main d’œuvre fait place à un cerveau d’œuvre et cela a fait apparaître une ressource naturelle inépuisable et jusqu'alors négligée : le cerveau humain.
Cette ressource est renouvelée à chaque génération et on ne peut assigner aucune limite a priori à son potentiel pour peu qu'elle soit convenablement instruite, éduquée et formée1. L'histoire montre qu'elle est capable de remonter le cours de l'entropie, de mettre de l'ordre dans les idées et les valeurs afin de construire une civilisation. Elle est capable aussi il est vrai de se mettre au service du Mal pour aboutir au pire : l'éventail du possible est en permanence ouvert devant ses choix.
Jeremy Rifkin est l'un de ceux qui contribuent à masquer ce qu'apporte l'informatisation. Il prétend en effet que c'est la transition énergétique qui constitue la troisième révolution industrielle.
Sa thèse a suscité des espoirs et encouragé à investir dans les énergies renouvelables, mais elle est manifestement erronée. La transition énergétique n'est en effet que la réponse à une contrainte. Elle n'apporte pas une nouvelle synergie entre des techniques fondamentales même si elle nécessite des innovations – celles-ci vont d'ailleurs s'appuyer sur l'informatique (« smart grid », compteurs « intelligents », etc.).
Faux-semblant de l'équilibre budgétaire