dimanche 21 mai 2017

Le 18 brumaire d'Emmanuel Macron

Lors du 18 brumaire An VIII (9 novembre 1799) les soldats de Bonaparte ont chassé les députés de l'assemblée baïonnette au canon. Karl Marx verra dans le coup d'Etat du 2 décembre 1851 « le 18 brumaire de Louis Bonaparte ».

En 2017 il ne s'agit pas d'un coup d'Etat : l'élection du 7 mai a certes été gagnée à la hussarde, mais de façon régulière. Les partis, qui sont moins des lieux de réflexion que des associations de compétition et d'entraide en vue de la notoriété et des places, en restent baba.

Point de baïonnettes, point de répression comme en 1851, et pourtant cette élection pourrait être l'équivalent d'un 18 brumaire car elle semble annoncer une transformation des institutions aussi profonde que celles du Consulat et du Second Empire.

Cette annonce sera-t-elle suivie d'effet ? Nous n'en savons rien et seul l'événement nous l'apprendra. Voici cependant deux pistes qui se présentent à la réflexion.

1) Certains reprochent à Emmanuel Macron d'avoir été banquier, mais il se trouve des policiers efficaces parmi les criminels repentis : Vidocq, ancien délinquant et bagnard évadé, a su lutter contre le « milieu » comme chef de la « brigade de sûreté ».

Macron a un avantage sur les autres hommes politiques qui, n'entendant rien à la Banque, sont intimidés par sa technicité : il a les compétences nécessaires pour lui imposer le respect du bien commun et contenir la prédation qu'elle exerce sur le système productif. Le fera-t-il ?

2) Macron dit par ailleurs qu'il est partisan de l'Europe, mais qu'il faut la réformer. Cette idée inquiète les gens de Bruxelles et de Luxembourg, qui estiment apparemment que l'Europe est très bien comme elle est et n'a besoin d'aucune réforme.

Le président, garant de nos institutions d'après l'article 5 de la Constitution, devra naturellement s'opposer à la Commission européenne quand elle prétend empiéter sur notre souveraineté. Le fera-t-il ?

4 commentaires:

  1. Plus que « s'opposer à la Commission européenne quand elle prétend[rait] empiéter sur notre souveraineté », ne conviendrait-il pas plutôt d'élaborer une souveraineté européenne démocratique, en mesure de répondre de l'euro, qui sinon ne sera jamais en mesure de faire face au dollar, ce privilège exorbitant des États-Unis ?

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    1. Partager la souveraineté mène à ce qu'a osé dire Viviane Reding, commissaire européen à la justice, devant notre Assemblée nationale le 15 octobre 2012 : "Il n'y a plus de politiques intérieures nationales, il n'y a plus que des politiques européennes qui sont partagées dans une souveraineté commune".

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  2. La possible réélection de Merkel risque de rendre difficile toute tentative de reforme de l'Europe...

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  3. Bonjour Michel
    Macron futur Vidocq de la lutte contre les prédateurs financiers ? Porte drapeau d'une réforme européenne ? Porteur de la nouvelle iconomie ? J'ai envie de lui faire confiance.
    A nous de l'aider à réussir cette belle feuille de route.
    Cordialement
    Isabelle

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