Je ne sais rien de plus que ce que disent les médias sur l'affaire Woerth-Bettencourt. Je ne connais ni Eric Woerth, ni Mme Bettencourt, je n'ai aucune sympathie pour ces deux personnes, mais ce qui se passe me semble inquiétant.
Médiapart, qui est en pointe dans cette affaire, est animé par le même Edwy Plenel qui, avec Jean-Marie Colombani, a détruit Le Monde dont il a fait une feuille à scandales, un outil de pouvoir si ce n'est de chantage.
Plenel aime à jouer les héros, les journalistes intrépides. Il dispense volontiers des leçons de déontologie alors que son « journalisme d'investigation » n'était qu'un ramassage de ragots (voir Bernard Poulet, Le pouvoir du Monde, La découverte, 2003 : ce livre est plus solide que celui de Péan et Cohen).
On peut compter sur Plenel pour faire monter le soufflé, rafler les abonnés qu'il attire, puis s'épargner la peine d'un démenti si le soufflé retombe et partir à la recherche d'une nouvelle « affaire » - jusqu'à ce que ses lecteurs finissent par comprendre son jeu et par se lasser.
vendredi 9 juillet 2010
jeudi 8 juillet 2010
L'ingénierie du système d'information (série)
Cette série sur les systèmes d'information est destinée à l'encyclopédie « Techniques de l'ingénieur ».
Quand, dans une société civilisée, une mission nécessaire ou opportune dépasse les capacités d'un individu, une entreprise [1] est créée pour organiser le travail de plusieurs personnes. Toute entreprise produit et utilise des mots et des nombres : les systèmes d'information sont donc aussi anciens que la civilisation.
L'expression « système d'information » (SI) n'est cependant apparue qu'à la fin des années 1960 [2] quand les entreprises se sont appuyées sur l'automate programmable que l'on nomme « ordinateur » pour stocker, traiter et utiliser des données.
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Quand, dans une société civilisée, une mission nécessaire ou opportune dépasse les capacités d'un individu, une entreprise [1] est créée pour organiser le travail de plusieurs personnes. Toute entreprise produit et utilise des mots et des nombres : les systèmes d'information sont donc aussi anciens que la civilisation.
L'expression « système d'information » (SI) n'est cependant apparue qu'à la fin des années 1960 [2] quand les entreprises se sont appuyées sur l'automate programmable que l'on nomme « ordinateur » pour stocker, traiter et utiliser des données.
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Ingénierie sémantique
Ce texte appartient à la série L'ingénierie du système d'information.
Si l'on fait abstraction de la complexité de la plate-forme et de la diversité des « applications », un SI peut sembler très simple. Alimenté par des « données » que quelqu'un saisit, il les traite pour produire des « résultats », puis conserve données saisies et résultats afin qu'ils puissent être consultés : un utilisateur ne fait jamais que lire, écrire et lancer des traitements.
Une donnée, c'est le couple que forment une définition (ou concept) et une mesure, la mesure étant caractérisée par le type de la donnée ainsi que par la périodicité et le délai de ses mises à jour. La donnée se transforme en information lorsqu'elle est communiquée à un être humain capable de l'interpréter[4].
Si l'on fait abstraction de la complexité de la plate-forme et de la diversité des « applications », un SI peut sembler très simple. Alimenté par des « données » que quelqu'un saisit, il les traite pour produire des « résultats », puis conserve données saisies et résultats afin qu'ils puissent être consultés : un utilisateur ne fait jamais que lire, écrire et lancer des traitements.
Une donnée, c'est le couple que forment une définition (ou concept) et une mesure, la mesure étant caractérisée par le type de la donnée ainsi que par la périodicité et le délai de ses mises à jour. La donnée se transforme en information lorsqu'elle est communiquée à un être humain capable de l'interpréter[4].
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Informatisation
L'ingénierie des processus
Ce texte appartient à la série L'ingénierie du système d'information.
Quittons le domaine de la sémantique pour pénétrer celui de l'action. Cette transition est logique mais non chronologique : dans la conception d'un SI la définition du langage et l'organisation de l'action s'entrelacent : tandis que le langage conditionne l'action effective, sa pertinence s'évalue selon son adéquation à l'action voulue.
Le mot « processus », qui signifie « processus de production », désigne la succession des tâches qui concourent à l'élaboration d'un produit – qu'il s'agisse d'un bien, d'un service ou d'un assemblage de biens et de services [11]. Ce mot émerge à l'horizon des systèmes d'information au début des années 90 [12] : il s'agit de maîtriser l'action productive en s'appuyant sur l'articulation du travail humain avec l'informatique et le réseau.
Quittons le domaine de la sémantique pour pénétrer celui de l'action. Cette transition est logique mais non chronologique : dans la conception d'un SI la définition du langage et l'organisation de l'action s'entrelacent : tandis que le langage conditionne l'action effective, sa pertinence s'évalue selon son adéquation à l'action voulue.
Le mot « processus », qui signifie « processus de production », désigne la succession des tâches qui concourent à l'élaboration d'un produit – qu'il s'agisse d'un bien, d'un service ou d'un assemblage de biens et de services [11]. Ce mot émerge à l'horizon des systèmes d'information au début des années 90 [12] : il s'agit de maîtriser l'action productive en s'appuyant sur l'articulation du travail humain avec l'informatique et le réseau.
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Informatisation
Le contrôle
Ce texte appartient à la série L'ingénierie du système d'information.
Il ne suffit pas d'avoir un bon SI : il faut qu'il soit convenablement utilisé. Il faut donc former les utilisateurs lorsqu'on déploie une nouvelle composante du SI (lorsque les effectifs sont importants, la formation suppose une logistique complexe) puis leur fournir des outils de documentation d'auto-apprentissage.
Il faut encore, par la suite, observer la façon dont le SI est utilisé. Les indicateurs que fournissent les processus sont rassemblés dans les tableaux de bord quotidiens qui servent au manager opérationnel de chaque entité locale pour contrôler la qualité du travail et la bonne utilisation des ressources[18].
Il est utile d'observer ce qui se passe entre l'agent opérationnel et son poste de travail : des inspections sur le terrain permettent en effet de détecter des pratiques ingénieuses, et qu'il convient de généraliser, et aussi de mauvaises pratiques qu'il faudra redresser en introduisant des compléments et corrections dans la formation et la documentation[19].
Il ne suffit pas d'avoir un bon SI : il faut qu'il soit convenablement utilisé. Il faut donc former les utilisateurs lorsqu'on déploie une nouvelle composante du SI (lorsque les effectifs sont importants, la formation suppose une logistique complexe) puis leur fournir des outils de documentation d'auto-apprentissage.
Il faut encore, par la suite, observer la façon dont le SI est utilisé. Les indicateurs que fournissent les processus sont rassemblés dans les tableaux de bord quotidiens qui servent au manager opérationnel de chaque entité locale pour contrôler la qualité du travail et la bonne utilisation des ressources[18].
Il est utile d'observer ce qui se passe entre l'agent opérationnel et son poste de travail : des inspections sur le terrain permettent en effet de détecter des pratiques ingénieuses, et qu'il convient de généraliser, et aussi de mauvaises pratiques qu'il faudra redresser en introduisant des compléments et corrections dans la formation et la documentation[19].
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Informatisation
La stratégie
Ce texte appartient à la série L'ingénierie du système d'information.
On parle d'« alignement stratégique du SI » comme si la stratégie préexistait au SI, mais leur relation est dialectique : si à une stratégie, orientation de l'action, correspond un SI qui permette effectivement cette action, les possibilités qu'offre le SI conditionnent en retour l'action et donc la stratégie elle-même. L'alignement doit donc être mutuel.
Stratégie et sémantique
La stratégie s'exprime en termes de gamme de produits, de segment de marché, de choix techniques – bref, de « positionnement ».Pour faire évoluer le positionnement ou, ce qui revient au même, pour énoncer des arbitrages et indiquer des priorités, le seul outil du stratège est sa parole, confortée par la légitimité de sa fonction.
La relation entre la stratégie et le SI transite donc par la sémantique. L'entreprise ne peut s'engager dans la production d'un nouveau produit, la commercialisation vers un nouveau marché, que si ce produit, ce marché, ont été désignés à son attention en les nommant, en les introduisant dans les nomenclatures. La stratégie travaille les fondations du SI par le truchement de l'administration des données.
On parle d'« alignement stratégique du SI » comme si la stratégie préexistait au SI, mais leur relation est dialectique : si à une stratégie, orientation de l'action, correspond un SI qui permette effectivement cette action, les possibilités qu'offre le SI conditionnent en retour l'action et donc la stratégie elle-même. L'alignement doit donc être mutuel.
Stratégie et sémantique
La stratégie s'exprime en termes de gamme de produits, de segment de marché, de choix techniques – bref, de « positionnement ».Pour faire évoluer le positionnement ou, ce qui revient au même, pour énoncer des arbitrages et indiquer des priorités, le seul outil du stratège est sa parole, confortée par la légitimité de sa fonction.
La relation entre la stratégie et le SI transite donc par la sémantique. L'entreprise ne peut s'engager dans la production d'un nouveau produit, la commercialisation vers un nouveau marché, que si ce produit, ce marché, ont été désignés à son attention en les nommant, en les introduisant dans les nomenclatures. La stratégie travaille les fondations du SI par le truchement de l'administration des données.
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Informatisation
Les méthodes
Ce texte appartient à la série L'ingénierie du système d'information.
Les méthodes[22] nécessaires au SI ont fait l'objet d'un travail de formalisation et normalisation auquel de nombreux experts ont contribué.
Leurs auteurs mettent tous en garde : elles ne sont qu'indicatives, il ne convient pas de les suivre à la lettre. Cependant des chefs de projet, des DSI, des entreprises souhaitent acquérir des « certifications » qui, pensent-elles, garantiront leur efficacité, les favoriseront dans la compétition et, éventuellement, leur procureront un alibi en cas d'échec. L'usage défensif des méthodes incite à un formalisme stérile : des contrats se substituent à la coopération et à l'animation, des documents inutiles s'accumulent, les procédures dévorent un temps précieux.
Pour accomplir l'une des tâches que réclame le SI (urbanisation, modélisation, conduite de projet etc.) le bon usage requiert de chercher d'abord une solution de bon sens et de définir en conséquence une première version de la démarche. Une fois ce travail effectué, il faut se tourner vers les méthodes pour s'assurer que l'on n'a rien négligé d'important, corriger la solution et modifier la démarche : les méthodes joueront alors le rôle utile d'un garde-fou.
Les méthodes[22] nécessaires au SI ont fait l'objet d'un travail de formalisation et normalisation auquel de nombreux experts ont contribué.
Leurs auteurs mettent tous en garde : elles ne sont qu'indicatives, il ne convient pas de les suivre à la lettre. Cependant des chefs de projet, des DSI, des entreprises souhaitent acquérir des « certifications » qui, pensent-elles, garantiront leur efficacité, les favoriseront dans la compétition et, éventuellement, leur procureront un alibi en cas d'échec. L'usage défensif des méthodes incite à un formalisme stérile : des contrats se substituent à la coopération et à l'animation, des documents inutiles s'accumulent, les procédures dévorent un temps précieux.
Pour accomplir l'une des tâches que réclame le SI (urbanisation, modélisation, conduite de projet etc.) le bon usage requiert de chercher d'abord une solution de bon sens et de définir en conséquence une première version de la démarche. Une fois ce travail effectué, il faut se tourner vers les méthodes pour s'assurer que l'on n'a rien négligé d'important, corriger la solution et modifier la démarche : les méthodes joueront alors le rôle utile d'un garde-fou.
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Informatisation
Le SI et le système informatique
Ce texte appartient à la série L'ingénierie du système d'information.
Le SI organise la coopération de l'automate et du travail humain. La physique de l'automate réside tout entière dans le système informatique et s'exprime en termes de mémoires, processeurs, logiciels et réseaux.
La définition et la maîtrise du système informatique relève de techniques spécifiques, différentes de celles qui concernent le SI et que nous venons de décrire. La conception d'un SI ne peut cependant pas les ignorer et ses exigences doivent être formulées en des termes que l'informatique puisse prendre en considération.
À la volumétrie des données et aux exigences de performance (délai de traitement et d'affichage) répond le dimensionnement des ressources (taille des bases de données, puissance des moniteurs transactionnels et des processeurs, débit des réseaux). À la complexité des traitements répond l'architecture des systèmes d'exploitation, langages de programmation, composants logiciels et algorithmes.
Le SI organise la coopération de l'automate et du travail humain. La physique de l'automate réside tout entière dans le système informatique et s'exprime en termes de mémoires, processeurs, logiciels et réseaux.
La définition et la maîtrise du système informatique relève de techniques spécifiques, différentes de celles qui concernent le SI et que nous venons de décrire. La conception d'un SI ne peut cependant pas les ignorer et ses exigences doivent être formulées en des termes que l'informatique puisse prendre en considération.
À la volumétrie des données et aux exigences de performance (délai de traitement et d'affichage) répond le dimensionnement des ressources (taille des bases de données, puissance des moniteurs transactionnels et des processeurs, débit des réseaux). À la complexité des traitements répond l'architecture des systèmes d'exploitation, langages de programmation, composants logiciels et algorithmes.
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Informatisation
Bulletin municipal de Sénéchas, juin 2010
Le nouveau Bulletin municipal de Sénéchas vient de sortir (pour en savoir plus sur Sénéchas, cliquer ici).
Vous pouvez le télécharger au format pdf (484 Ko) en cliquant sur le lien suivant : Bulletin municipal de Sénéchas, juin 2010.
Si notre commune éveille votre curiosité, voici des liens pour consulter les numéros précédents du Bulletin :
- Bulletin municipal de Sénéchas, mai 2009 ;
- Bulletin municipal de Sénéchas, août 2008.
Vous pouvez le télécharger au format pdf (484 Ko) en cliquant sur le lien suivant : Bulletin municipal de Sénéchas, juin 2010.
Si notre commune éveille votre curiosité, voici des liens pour consulter les numéros précédents du Bulletin :
- Bulletin municipal de Sénéchas, mai 2009 ;
- Bulletin municipal de Sénéchas, août 2008.
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Société
lundi 5 juillet 2010
Le conflit entre la comptabilité et l'économie
La plupart des économistes ont été formés à l'école de la macroéconomie et leurs raisonnements s'appuient sur les données de la comptabilité nationale. Mais que valent-elles ?
Les pionniers de la compta nat ont voulu établir, à l'échelle d'un pays, des comptes analogues à ceux que la comptabilité tout court fournit à l'entreprise. Mais l'économiste doit se méfier des données comptables car elles obéissent à des conventions qui, incorporant des hypothèses implicites, risquent d'emprisonner son raisonnement.
J'ai vu cela dans les entreprises où j'ai travaillé et, par exemple, lorsque j'ai évalué la part des avions dans la fonction de coût d'Air France. Un modèle avait permis d'estimer le coût annuel de la flotte mais les données comptables indiquaient un coût beaucoup plus faible : dans la rubrique « coût des avions », la comptabilité n'avait classé que l'équivalent annuel du coût de leur achat. Or certains avions étaient loués et le coût de leur location était classé à la rubrique « travaux, fournitures et services extérieurs ».
Les pionniers de la compta nat ont voulu établir, à l'échelle d'un pays, des comptes analogues à ceux que la comptabilité tout court fournit à l'entreprise. Mais l'économiste doit se méfier des données comptables car elles obéissent à des conventions qui, incorporant des hypothèses implicites, risquent d'emprisonner son raisonnement.
J'ai vu cela dans les entreprises où j'ai travaillé et, par exemple, lorsque j'ai évalué la part des avions dans la fonction de coût d'Air France. Un modèle avait permis d'estimer le coût annuel de la flotte mais les données comptables indiquaient un coût beaucoup plus faible : dans la rubrique « coût des avions », la comptabilité n'avait classé que l'équivalent annuel du coût de leur achat. Or certains avions étaient loués et le coût de leur location était classé à la rubrique « travaux, fournitures et services extérieurs ».
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