Les dernières élections américaines ont donné la majorité au parti républicain, dont le programme se réduit à combattre Barack Obama (cf. l'éditorial du New York Times, Negativity Wins the Senate).
Ce parti veut revenir sur la limitation du droit à détenir une arme, la réforme du système de santé, la régulation des banques, la lutte contre le changement climatique, la réforme de l'immigration, les investissements dans le système éducatif. Pour relancer l'économie, ses propositions se limitent à construire un pipe-line avec le Canada, réduire encore les impôts sur les plus riches et crier contre « Obamacare ».
Ainsi la démocratie américaine s'enfonce, séduite par des slogans populistes. Qu'en est-il en France ?
Quelle que soit la qualité éventuellement discutable des projets, ils rencontrent tous une opposition musclée : l'opinion, majoritairement individualiste, déteste les institutions. Elle n'autorise au gouvernement que deux activités qui éveillent l'émotion : les commémorations, l'hommage aux victimes. Elles sont peu fatigantes.
Personne ne voit que l'informatisation a transformé les ressources et les dangers que présente la nature, et donc transformé l'économie : ceux qui détestent l'Entreprise ignorent les systèmes d'information et ne veulent percevoir que les usages individuels du « numérique » : Web, réseaux sociaux, etc.
Cependant les abus de biens sociaux et la fraude fiscale se poursuivent, le crime organisé et la corruption prospèrent grâce au blanchiment, la Banque exerce une prédation sur le système productif, les dirigeants s'attribuent des fortunes sous le prétexte de « rémunération » et de « retraite ».
Tandis que la démocratie se paralyse, un régime féodal s'instaure. Lorsqu'il sera solidement installé nous ferons comme le corbeau honteux et confus de la fable : nous jurerons, mais un peu tard, qu'on ne nous y prendra plus.
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