dimanche 30 novembre 2014

Notre droite

J'ai beaucoup d'amis à droite. Ils sont certes conservateurs mais avec eux on ne subit pas le « ya qu'à, faut qu'on » hypocrite des gens « de gauche » ni l'inconséquence des trublions. Ils respectent les institutions, ils parlent un français correct, ils sont courtois et attentifs avec les personnes.

Il est ainsi plus utile aujourd'hui de lire Raymond Aron, qui a publié des éditoriaux dans le Figaro, que de lire Jean-Paul Sartre – bon écrivain sans doute, mais dont la pensée a souvent déraillé.

Notre droite, qui forme une moitié de la population française, n'est cependant pas constituée que de ces personnes intelligentes, correctes et cultivées : en votant hier pour celui que les Russes qualifient de « lapin cocaïnomane » elle a accordé une prime à la vulgarité et s'est montrée une fois de plus dupe d'une énergie factice, d'un activisme brouillon, d'un électoralisme forcené.

Oui, électoralisme : j'ai entendu Nicolas Sarkozy dire, lors d'un déjeuner organisé par l'Expansion, « il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt : la seule chose qui compte, en politique, c'est de gagner les élections ».

Le fait est qu'il sait s'y prendre. Mais le virtuose de la bataille électorale restera inévitablement lui-même une fois élu : sa principale préoccupation ne sera pas de diriger un parti ni un pays, mais de gagner l'élection suivante.

Ainsi l'écureuil grimpe et regrimpe à l'arbre comme Nicolas Fouquet dont la devise était « Quo non ascendet », « Jusqu'où ne montera-t-il pas ». Plus dure sera la chute, certes, car un tel destin est tragique. Mais en l'attendant nous restons encore privés d'un stratège qui soit capable d'indiquer à notre pays une orientation judicieuse, puis de s'y tenir fermement.

4 commentaires:

  1. Excusez-moi d'avance de mon commentaire pas très agréable. Bien évidemment, vous êtes libre d'écrire ce que vous voulez sur votre blog, mais je trouve que vos articles ressemblent de plus en plus à un playdoyer pour François Hollande :

    - "J'ai trouvé François Hollande convaincant hier soir et beaucoup plus sympathique que ses prédécesseurs."

    - Nous n'avons jamais eu un ministre de l'Education aussi médiocre que Vincent Peillon et vous, vous avez écrit : "La stratégie que Peillon présente me semble exemplaire : claire, volontaire, bien orientée. Il faudrait avoir l'équivalent pour chacun des grands systèmes de la nation, notamment le système de santé et le système judiciaire".

    - And so on...

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    1. En effet j'ai coutume de dire naïvement ce que je pense. Il m'est arrivé d'être séduit, et peut-être trompé, par un discours de Peillon qui ne semble pas avoir été suivi d'effets ; de trouver Hollande, avec quelque surprise, plus estimable que ce que disent les sondages ; et de juger Sarkozy insupportable chaque fois que je l'ai entendu. J'ajoute - puisque vous craignez que je ne sois partisan - qu'il se peut que je vote pour Alain Juppé s'il se présente en 2017 car il me semble avoir, lui, l'étoffe d'un homme d'Etat.

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    2. Juppé, un homme d'Etat ? Quand je vois ses hystériques attaques contre la Syrie, la Chine et la Russie, après les catastrophes au Rwanda, en Libye, il me semble que c'est un homme qui cherche avant tout la guerre. C'est pour moi plutôt un homme dangereux qu'un homme d'Etat.

      Moi, j’ai voté Hollande pour virer Sarkozy et son équipe atlantique vassalisée à l'Amérique. Mais qu'est-ce que je trouve en Hollande ? Encore pire que Sarkozy ! Depuis que Hollande est président, il n'y a plus vraiment d'indépendance de la France, la France n'a jamais été aussi vassalisée que sous Hollande.

      En réalité, je mets Juppé dans le même panier que Sarkozy, Hollande, Peillon, Macron, Valls, Montebourg, Hamon, Fabius, Pellerin, etc... Ce sont des élus (en Américain Young Leaders) du roi Obama.

      Croyez vous vraiment qu'un homme d'Etat puisse arriver au pouvoir avec le système actuel ?

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  2. Concernant Alain Juppé et la Libye, la lecture du témoignage "Jours de pouvoir" de Bruno Le Maire rassurerait Anonyme : Alain Juppé n'y était pour rien, et Barack Obama non plus. Quant à votre question finale, elle se pose, mais bien sûr, en fonction de la définition que donnera chacun(e) de "homme d'État".

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