Après le texte, voici la vidéo du « discours du président » :
Que pensez-vous de ce discours ? Le jugez-vous réaliste, convaincant, mobilisateur ? Ou au contraire irréaliste, « à côté de la plaque », voire même révoltant ?
S'il vous a convaincu, n'hésitez pas à partager cette vidéo !
Toujours fan de te voir Michel !! bravo pour cette vidéo !!
RépondreSupprimerOlivier
Je ne comprends pas bien votre propos quant à l'informatisation (mais je suis loin d'avoir lu tous vos écrits à ce sujet). Deux questions :
RépondreSupprimer1) L'avenir est à l'informatisation : admettons. Mais est-ce souhaitable ? La société informatisée qui se profile est-elle juste, agréable, soutenable ? L'informatisation n'est pas seulement un changement des modes de fabrication et d'utilisation des voitures ou machines à laver. J'ai l'impression que cette question tend à s'effacer chez vous au profit d'une analyse de la tendance actuelle, et de sa prolongation, mais en oubliant que le propre des sociétés humaines est de chercher à construire leur avenir plutôt que de le subir (je sais, ça n'a pas toujours été très réussi !). Ma question serait donc "que voulons-nous ?" plutôt que "où allons-nous ?". Je suis bien conscient que ce "nous" est très problématique, et que les deux questions sont en partie liées.
2) Vous semblez regretter que la France soit en retard sur le terrain de l'informatisation. Mais est-ce comme la course aux armements : il ne faut pas la perdre, même si on n'y est pas favorable. En quoi progresser sur l'informatisation aidera-t-il à régler les problèmes du terrorisme, du Covid, de la pauvreté, des inégalités, du quasi apartheid dans les banlieues, de l'écologie ? Sans réponse à ces questions, votre discours présidentiel est très peu lisible à mon sens, il répond à une autre question que celle que les électeurs se posent, parce que l'informatisation me semble répondre à des besoins que je n'ai pas (que ma machine à laver me parle ou se mêle de mon emploi du temps par exemple), sans répondre aux problèmes de logement, d'emploi, ou de protection sociale que de plus en plus de gens rencontrent. Ainsi les USA s'enrichissent avec le numérique mais sont au bord de la guerre civile dit-on, et la Chine a eu la primeur du Covid. Je ne crois pas que ce soit là seulement un problème de mauvaise maîtrise d'une évolution qui serait par ailleurs prometteuse. Je crois que c'est George Bush Sr qui disait qu'il ne signerait pas le protocole de Kyoto parce qu' "il est contraire à l'american way of life" et que celui-ci n'était "pas négociable". A sa façon, il répondait, mais de façon catastrophique, à la question "que voulons-nous ?".
Les choix de société me semblent être en grande partie ailleurs, mais votre analyse m'intéresse néanmoins, ne serait-ce que parce qu'aucun futur ne pourra faire l'impasse sur les questions que vous posez.
G.-A. C. (3/11/2020)
Je ne pense pas que l'informatisation puisse à elle seule surmonter toutes les difficultés que rencontre une société. Les possibilités qu'elle apporte sont d'ailleurs accompagnées de dangers nouveaux. La question n'est pas de savoir si elle est souhaitable ou non, mais de savoir comment tirer parti des possibilités tout en contenant les dangers.
SupprimerLa transformation de notre rapport avec la nature (et donc de la nature elle-même) nous confronte, comme vous le dites, à la question "que voulons-nous ?", donc "que voulons-nous faire ?" et plus profondément "qui voulons-nous être ?". Pour répondre à ces questions il faut considérer l'informatisation comme phénomène anthropologique.
Cela suppose de savoir de quoi l'on parle. Les penseurs (philosophes, économistes, sociologues, etc.) doivent faire l'effort d'étudier et comprendre ce phénomène : sinon, ce qu'ils penseront et diront ne sera que l'expression de leurs préjugés.
J'ai tenté de les y inciter avec l'article intitulé "Comprendre l'informatisation", http://michelvolle.blogspot.com/2015/01/comprendre-linformatisation.html.
Ce discours est clair, factuel et intelligible par le plus grand nombre. Il est prononcé sur un ton où l’orateur s’efface devant les faits et c’est très agréable. J’adhère totalement à ce message.
RépondreSupprimerJe doute cependant que notre président soit capable d’une telle performance. Tout d’abord sur le ton employé, car il semble avoir besoin de se mettre en scène comme un jeune premier, pour nous débiter les leçons d’un maître à des élèves qui ne comprennent pas grand-chose. Quant au fond du message, je ne suis pas sûr que le banquier d’affaires qu’il était se soucierait de la part croissante de l’informatique dans la société en général et dans l’industrie en particulier, et des conséquences qui en découlent. Je le perçois comme un homme de court terme, stratège en communication et en intrigues, mais sans vision. Il se voit en De Gaulle (« Nous sommes en guerre »), mais ce n’est finalement qu’un boutiquier avec le regard rivé sur le prochain scrutin.
Malheureusement pour lui, et surtout pour nous, il est loin d’avoir votre talent.
Je n'ai pas du tout la même opinion que vous sur Emmanuel Macron. Je ne suis pas toujours d'accord avec lui, mais je respecte son courage et admire son talent.
SupprimerÇa fait plutôt penser à un discours de secrétaire d'état au numérique ou d'un acteur majeur du domaine...
RépondreSupprimerC'est aussi très centré sur l'économie, le travail (et le numérique bien sûr)...sauf erreur (en tout cas je ne l'ai pas retenu, c'est aussi un signe) rien sur la COVID19, le climat, la laïcité ou autre sujet majeur.
Pour tout dire un tel discours me parait assez improbable dans la bouche d'un président de la république car trop spécialisé, ou alors en tant que développement sur l'économie et les techniques dans une allocution plus large.
Par ailleurs les présidents s'expriment soit à l'occasion de rendez-vous périodiques (voeux etc.) ou à l'occasion d'évènements qui le justifie (Sommets européens, G7... crises : COVID19, gilets jaunes etc.).
Dans quelle circonstance imaginez-vous qu'un discours centré sur le numérique puisse se justifier de la part d'un président de la république et pour quel auditoire ?
Votre message illustre le fait suivant : ceux qui ne perçoivent pas la profondeur du phénomène de l'informatisation ne pourront jamais concevoir à quel point ce discours est nécessaire.
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