Erik Brynjolfsson est l'un des rares économistes qui ont su voir la nature et l'importance du phénomène de l'informatisation. On peut consulter ses travaux sur le site du MIT où il est professeur.
Dans ce livre écrit avec Andrew MacAfee il passe en revue les diverses façons dont les économistes expliquent la montée du chômage et de l'inégalité des revenus : certains évoquent un épisode défavorable du cycle conjoncturel, d'autres la stagnation que suscite un déclin de la capacité à innover, d'autres enfin la « fin du travail » car l'emploi est supprimé par l'automatisation [1].
Brynjolfsson adhère à la troisième explication, mais il lui ajoute un complément important : une économie mature, c'est-à-dire parvenue à l'équilibre en regard de son potentiel productif, met naturellement en œuvre la totalité de sa force de travail. C'est donc l'inadaptation au système technique informatisé due à la persistance d'habitudes et formes d'organisation héritées du système antérieur qui explique le sous-emploi, et non l'informatisation.
La moitié de l'échiquier
Ses effets, dit Brynjolfsson, ne font que commencer à se manifester car leur évolution est exponentielle.
Il illustre cela par une comparaison : si l'on place, comme dans la légende indienne, un grain de riz sur la première case d'un échiquier, puis deux sur la seconde, quatre sur la troisième etc. en multipliant leur nombre par deux à chaque étape, on en aura si l'on s'arrête à la moitié de l'échiquier 232 - 1, soit de l'ordre de 109 : c'est la récolte annuelle d'une bonne exploitation. Mais si l'on va jusqu'au bout de l'échiquier on en aura 264 - 1, soit de l'ordre de 1019 grains : cela forme une montagne de riz plus haute que l'Everest...
Avec l'informatisation nous ne sommes, dit encore Brynjolfsson, qu'à la moitié de l'échiquier. L'évolution future sera donc beaucoup plus importante, plus bouleversante que celle que nous avons connue. Il en cite deux signes avant-coureurs : le progrès des logiciels de traduction automatique et l'automatisation réussie par Google de la conduite des automobiles montrent que l'informatique sait faire, aujourd'hui, des choses que l'on jugeait impossibles voici quelques années.
mercredi 28 décembre 2011
dimanche 25 décembre 2011
James Gleick, Genius, Vintage Books, 1991
Cette biographie nous fait entrer dans l'intimité de Richard Feynman, qui fut l'un des plus grands physiciens du XXe siècle.
Contrairement à beaucoup d'autres Feynman ne donne pas la priorité à la mise en forme théorique qui permet de déduire les lois de la nature à partir de quelques hypothèses bien choisies et donc, en somme, de reconstruire le monde par la pensée. Il s'intéresse d'abord aux choses, aux phénomènes, et s'il utilise les mathématiques en virtuose il les considère comme une boîte à outils et non comme le porche de la compréhension de la nature.
Ainsi, alors qu'un Landau pose le principe de moindre action au début de son cours de mécanique puis en déduit l'essentiel de l'édifice théorique de la physique, Feynman part d'un fait qui a d'abord été considéré comme une hypothèse, puis que l'expérience a confirmé et que l'observation a enfin constaté : la nature corpusculaire, atomique, de la matière.
Il aime à explorer les phénomènes auxquels il ne comprend rien. Parfois il parvient à les comprendre, parfois il est contraint de s'arrêter en chemin et alors sa curiosité l'oriente vers d'autres phénomènes, d'autres recherches : il s'intéressera par exemple à la biologie.
Contrairement à beaucoup d'autres Feynman ne donne pas la priorité à la mise en forme théorique qui permet de déduire les lois de la nature à partir de quelques hypothèses bien choisies et donc, en somme, de reconstruire le monde par la pensée. Il s'intéresse d'abord aux choses, aux phénomènes, et s'il utilise les mathématiques en virtuose il les considère comme une boîte à outils et non comme le porche de la compréhension de la nature.
Ainsi, alors qu'un Landau pose le principe de moindre action au début de son cours de mécanique puis en déduit l'essentiel de l'édifice théorique de la physique, Feynman part d'un fait qui a d'abord été considéré comme une hypothèse, puis que l'expérience a confirmé et que l'observation a enfin constaté : la nature corpusculaire, atomique, de la matière.
Il aime à explorer les phénomènes auxquels il ne comprend rien. Parfois il parvient à les comprendre, parfois il est contraint de s'arrêter en chemin et alors sa curiosité l'oriente vers d'autres phénomènes, d'autres recherches : il s'intéressera par exemple à la biologie.
vendredi 23 décembre 2011
Conférence à Settat : texte
Voici le texte de la conférence donnée à la faculté des sciences et techniques de Settat (Maroc) le 11 mai 2011 à l'invitation du professeur Jaouad Dabounou. Les vidéos sont à la page http://michelvolle.blogspot.com/2010/12/blog-post.html
Napoléon avait pris la mesure de l'avantage que l'industrialisation pouvait procurer à une nation. Dans le traîneau qui le ramène de Russie en décembre 1812, il se confie à Caulaincourt : « On a beau faire, dit-il, c’est moi qui ai créé l’industrie en France… le but du système continental est de créer en France et en Allemagne une industrie qui l’affranchisse de celle de l’Angleterre [1] ».
L'industrialisation avait démarré vers 1775. L'informatisation a débuté vers 1975. Pouvons-nous espérer que les dirigeants en auront dès 2012 compris la nature et l'importance ? On peut craindre qu'ils n'aient pas, sur ce point, un jugement aussi pénétrant que celui de l'empereur.
Dans beaucoup d'entreprises, l'informatique est en effet considérée comme un « centre de coûts », comme une dépense qu'il convient de comprimer. Le gouvernement français vient de créer une Direction interministérielle des systèmes d'information et de communication. Quelle est la première des missions données à cette direction ? De diminuer le coût de l'informatique !
Beaucoup de dirigeants considèrent d'ailleurs l'informatisation comme une question technique, qui doit être traitée par des techniciens et qui est donc indigne de retenir l'attention d'un stratège. Ils se trompent.
* *
Informatisation et compétitivité
Informatisation et compétitivité
Napoléon avait pris la mesure de l'avantage que l'industrialisation pouvait procurer à une nation. Dans le traîneau qui le ramène de Russie en décembre 1812, il se confie à Caulaincourt : « On a beau faire, dit-il, c’est moi qui ai créé l’industrie en France… le but du système continental est de créer en France et en Allemagne une industrie qui l’affranchisse de celle de l’Angleterre [1] ».
L'industrialisation avait démarré vers 1775. L'informatisation a débuté vers 1975. Pouvons-nous espérer que les dirigeants en auront dès 2012 compris la nature et l'importance ? On peut craindre qu'ils n'aient pas, sur ce point, un jugement aussi pénétrant que celui de l'empereur.
Dans beaucoup d'entreprises, l'informatique est en effet considérée comme un « centre de coûts », comme une dépense qu'il convient de comprimer. Le gouvernement français vient de créer une Direction interministérielle des systèmes d'information et de communication. Quelle est la première des missions données à cette direction ? De diminuer le coût de l'informatique !
Beaucoup de dirigeants considèrent d'ailleurs l'informatisation comme une question technique, qui doit être traitée par des techniciens et qui est donc indigne de retenir l'attention d'un stratège. Ils se trompent.
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Conférence à Settat : vidéos
Voici les cinq vidéos successives de la conférence donnée le 10 mai 2011 à la faculté des sciences et des techniques de Settat (Maroc) à l'invitation du professeur Jaouad Dabounou. Le texte écrit de cette conférence est à la page http://michelvolle.blogspot.com/2011/12/informatisation-et-competitivite.html
Introduction et première partie :
Deuxième partie :
Introduction et première partie :
Deuxième partie :
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Informatisation,
Vidéo
Fawn Brodie, Un diable d'homme, Libella 2011
Le « diable d'homme » dont il s'agit, c'est Richard Burton – non l'acteur (1925-1984), mais l'explorateur (1821-1890).
L'auteur de cette biographie suit les démarches de la psychanalyse pour comprendre son sujet. Certains ont critiqué cette méthode mais elle m'a paru intéressante et, en l'occurrence, justifiée par la complexité du personnage.
Burton a été, comme T. E. Lawrence, Lesley Blanch et tant d'autres, de ces Britanniques qu'ont attirés le grand large, le vaste monde, les cultures orientales, les mœurs exotiques : ils voulaient s'échapper des brumes de la Grande-Bretagne comme du carcan de la morale victorienne.
Contrairement à d'autres explorateurs que seule la géographie intéresse Burton a étudié les civilisations, les langues et les mœurs. Il a été l'un des pionniers de l'anthropologie. Il se déguisait pour se fondre dans une population : déguisé ainsi en musulman, il a fait à ses risques et périls le pèlerinage de la Mecque. Il maîtrisait plusieurs dizaines de langues et dialectes, ce qui émerveillait ses contemporains. Ses traductions en anglais sont admirées pour leur exactitude et leur élégance.
L'auteur de cette biographie suit les démarches de la psychanalyse pour comprendre son sujet. Certains ont critiqué cette méthode mais elle m'a paru intéressante et, en l'occurrence, justifiée par la complexité du personnage.
Burton a été, comme T. E. Lawrence, Lesley Blanch et tant d'autres, de ces Britanniques qu'ont attirés le grand large, le vaste monde, les cultures orientales, les mœurs exotiques : ils voulaient s'échapper des brumes de la Grande-Bretagne comme du carcan de la morale victorienne.
Contrairement à d'autres explorateurs que seule la géographie intéresse Burton a étudié les civilisations, les langues et les mœurs. Il a été l'un des pionniers de l'anthropologie. Il se déguisait pour se fondre dans une population : déguisé ainsi en musulman, il a fait à ses risques et périls le pèlerinage de la Mecque. Il maîtrisait plusieurs dizaines de langues et dialectes, ce qui émerveillait ses contemporains. Ses traductions en anglais sont admirées pour leur exactitude et leur élégance.
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Lectures
dimanche 18 décembre 2011
Un dirigeant doit savoir lire
Après la publication de la « lettre ouverte aux présidentiables » j'ai reçu des messages amicaux mais critiques : « les dirigeants ne lisent pas », m'écrit l'un, « ils ne lisent pas une note qui fait plus de deux pages », écrit un autre.
J'ai souvent entendu ces phrases-là. Quoique « réalistes » elles m'ont toujours paru envelopper une erreur : dans les informations qu'un dirigeant reçoit il faut en effet distinguer celles qui sont conjoncturelles et celles qui sont structurelles.
Les informations conjoncturelles sont celles qui lui permettent d'agir, de décider, dans une situation qu'il connaît bien : ce sont, disons, les informations nécessaires à un joueur de football pendant un match. Point n'est besoin de les entourer de longues explications et il faut d'ailleurs agir vite : des notes de deux pages, un tableau de bord court et judicieusement sélectif peuvent suffire.
Les informations structurelles sont celles qui permettent à un dirigeant de comprendre une situation nouvelle, un territoire nouveau qui se propose à son action : c'est, pour filer la métaphore, l'information dont aurait besoin un footballeur s'il lui fallait se mettre à jouer au handball.
J'ai souvent entendu ces phrases-là. Quoique « réalistes » elles m'ont toujours paru envelopper une erreur : dans les informations qu'un dirigeant reçoit il faut en effet distinguer celles qui sont conjoncturelles et celles qui sont structurelles.
Les informations conjoncturelles sont celles qui lui permettent d'agir, de décider, dans une situation qu'il connaît bien : ce sont, disons, les informations nécessaires à un joueur de football pendant un match. Point n'est besoin de les entourer de longues explications et il faut d'ailleurs agir vite : des notes de deux pages, un tableau de bord court et judicieusement sélectif peuvent suffire.
Les informations structurelles sont celles qui permettent à un dirigeant de comprendre une situation nouvelle, un territoire nouveau qui se propose à son action : c'est, pour filer la métaphore, l'information dont aurait besoin un footballeur s'il lui fallait se mettre à jouer au handball.
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Stratégie
lundi 12 décembre 2011
Lettre ouverte aux présidentiables
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Votre expérience de la politique est riche, vous vous préparez à exercer la plus haute fonction, mais comme vous n'avez jamais travaillé dans une grande entreprise vous ne pouvez pas savoir ce qui s'y passe.
Les ingénieurs n'ont certes pas votre compétence en politique, cependant ils vivent dans l'entreprise. Nous allons tenter ici de décrire, sans prétention, les enseignements qu'apporte cette expérience-là sur la crise économique et sur la façon d'en sortir. Vous trouverez peut-être cette lettre un peu longue, mais il n'est pas possible de condenser tout cela en une note de deux pages.
Il suffit de visiter des usines pour voir qu'elles sont souvent remplies de robots. Les rares emplois que l'on y rencontre sont consacrés à la supervision et à la maintenance des automates ainsi qu'à l'emballage des produits. Si, par hypothèse, vous obteniez que les productions qui ont été délocalisées reviennent en France, elles y adopteraient cette même organisation automatisée. Il ne faut donc pas compter sur les usines pour assurer le plein emploi : l'époque où l'emploi de masse était à la fois la condition et le débouché d'une production de masse est révolue.
Depuis le milieu des années 1970 le système productif s'est informatisé, et cela a conduit les entreprises à automatiser les opérations répétitives. On utilise le mot « numérique » pour désigner ce phénomène dont l'Internet est une des dimensions. Cependant les programmes, plans et projets des partis politiques ne considèrent que son amont (microélectronique, logiciel, réseau) et son aval (Web, médias etc.).
Ils ne parlent jamais de son cœur, qui est l'informatisation du système productif. Les seules entreprises dont ils évoquent l'informatisation sont les PME dont on suppose, avec quelque condescendance, qu'elles n'ont pas encore compris le parti qu'elles pourraient tirer du Web. La grande entreprise, par contre, semble être le domaine réservé de ses dirigeants : elle est protégée du regard par un tabou semblable à celui qui, au Moyen Âge, interdisait d'ouvrir le corps humain.
Votre expérience de la politique est riche, vous vous préparez à exercer la plus haute fonction, mais comme vous n'avez jamais travaillé dans une grande entreprise vous ne pouvez pas savoir ce qui s'y passe.
Les ingénieurs n'ont certes pas votre compétence en politique, cependant ils vivent dans l'entreprise. Nous allons tenter ici de décrire, sans prétention, les enseignements qu'apporte cette expérience-là sur la crise économique et sur la façon d'en sortir. Vous trouverez peut-être cette lettre un peu longue, mais il n'est pas possible de condenser tout cela en une note de deux pages.
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Il suffit de visiter des usines pour voir qu'elles sont souvent remplies de robots. Les rares emplois que l'on y rencontre sont consacrés à la supervision et à la maintenance des automates ainsi qu'à l'emballage des produits. Si, par hypothèse, vous obteniez que les productions qui ont été délocalisées reviennent en France, elles y adopteraient cette même organisation automatisée. Il ne faut donc pas compter sur les usines pour assurer le plein emploi : l'époque où l'emploi de masse était à la fois la condition et le débouché d'une production de masse est révolue.
Depuis le milieu des années 1970 le système productif s'est informatisé, et cela a conduit les entreprises à automatiser les opérations répétitives. On utilise le mot « numérique » pour désigner ce phénomène dont l'Internet est une des dimensions. Cependant les programmes, plans et projets des partis politiques ne considèrent que son amont (microélectronique, logiciel, réseau) et son aval (Web, médias etc.).
Ils ne parlent jamais de son cœur, qui est l'informatisation du système productif. Les seules entreprises dont ils évoquent l'informatisation sont les PME dont on suppose, avec quelque condescendance, qu'elles n'ont pas encore compris le parti qu'elles pourraient tirer du Web. La grande entreprise, par contre, semble être le domaine réservé de ses dirigeants : elle est protégée du regard par un tabou semblable à celui qui, au Moyen Âge, interdisait d'ouvrir le corps humain.
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mercredi 7 décembre 2011
Les télécoms dans les Hautes Cévennes
Je reproduis ci-dessous le compte rendu de l'assemblée générale de l'association « Allô, où sommes-nous » le 22 octobre : il montre où en sont les services télécoms dans une zone à faible densité de population.
Les services télécoms dans les Hautes-Cévennes sont diversifiés :
- téléphonie filaire, « service universel » offert par l'opérateur historique, France Telecom ;
- téléphonie mobile ;
- accès à l'Internet :
- via le réseau téléphonique filaire selon la technique ADSL ;
- par satellite ;
- via le réseau hertzien offert par Meshnet.
* *
Les services télécoms dans les Hautes-Cévennes sont diversifiés :
- téléphonie filaire, « service universel » offert par l'opérateur historique, France Telecom ;
- téléphonie mobile ;
- accès à l'Internet :
- via le réseau téléphonique filaire selon la technique ADSL ;
- par satellite ;
- via le réseau hertzien offert par Meshnet.
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lundi 5 décembre 2011
Le Parador
Le Parador, ce roman que j'avais publié au format pdf, vient d'être édité sous la forme d'un livre que l'on trouve chez amazon.fr en cliquant sur l'encadré ci-contre.
On le trouve aussi chez l'éditeur à l'adresse http://www.ilv-edition.com/librairie/parador.html.
Il décrit les intrigues et conflits qui se nouent dans la grande entreprise, scandés par les aventures et mésaventures d'un consultant qui s'efforce d'améliorer le système d'information.
Les lecteurs de volle.com pourront offrir Le Parador à ceux de leurs amis qui travaillent dans une grande entreprise - en particulier si ce sont des consultants, ces « mendiants glorieux ».
Le but de la littérature n'est-il pas en effet de nous encourager à penser notre expérience en mettant en scène les situations que nous vivons, et en proposant les mots et les images qui permettront de se les représenter ?
Pour les politique et les médias la grande entreprise est une boîte noire : ils voient ce qui y entre (des emplois, des matières premières) et ce qui en sort (des produits, des déchets), mais ils ignorent tout de sa vie intime.
Le Parador ambitionne de dévoiler cette intimité en faisant penser et rêver à voix haute des dirigeants, des salariés et des consultants. La violence existe dans la grande entreprise, mais sous une forme plus feutrée et beaucoup plus intéressante que ces revolvers et poursuites en voiture qui font l'essentiel de tant de livres et de films.
On le trouve aussi chez l'éditeur à l'adresse http://www.ilv-edition.com/librairie/parador.html.
Il décrit les intrigues et conflits qui se nouent dans la grande entreprise, scandés par les aventures et mésaventures d'un consultant qui s'efforce d'améliorer le système d'information.
Les lecteurs de volle.com pourront offrir Le Parador à ceux de leurs amis qui travaillent dans une grande entreprise - en particulier si ce sont des consultants, ces « mendiants glorieux ».
Le but de la littérature n'est-il pas en effet de nous encourager à penser notre expérience en mettant en scène les situations que nous vivons, et en proposant les mots et les images qui permettront de se les représenter ?
Pour les politique et les médias la grande entreprise est une boîte noire : ils voient ce qui y entre (des emplois, des matières premières) et ce qui en sort (des produits, des déchets), mais ils ignorent tout de sa vie intime.
Le Parador ambitionne de dévoiler cette intimité en faisant penser et rêver à voix haute des dirigeants, des salariés et des consultants. La violence existe dans la grande entreprise, mais sous une forme plus feutrée et beaucoup plus intéressante que ces revolvers et poursuites en voiture qui font l'essentiel de tant de livres et de films.
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