L’anglais « cluster » se traduit par bouquet, grappe, amas, groupe, rassemblement, etc. : il évoque donc un lieu où se trouvent plusieurs personnes contaminées tandis que « foyer » évoque un feu, un incendie qui risque de se propager. Les connotations de ces deux mots ne sont donc pas les mêmes mais ils pointent vers un même fait, une même réalité.
Le président de la République, ayant pris à tort ou à raison l'écologie pour priorité, a parlé d'un "green deal".
Ces hommes politiques ont donc choisi de se conformer à la mode qui veut que l’on parle anglais (ou plutôt américain).
Que peut signifier alors l'expression « réindustrialiser la France » ? Celui qui abandonne sa langue maternelle ne peut plus penser avec tout son corps, avec sa chair insérée dans la situation historique du monde réel : ne sachant plus où il habite, il sera dupe des suggestions d'un monde imaginaire.
Ce matin sur France Culture une dame qui parlait du riz gluant de Thaïlande s’est senti obligée de dire « sticky rice »... sur « France Culture » !
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Beaucoup de personnes se comportent comme si elles pensaient que la France n’a plus de raison d’être, que la langue française est appelée à disparaître et qu’il faut se « mettre à l’anglais » parce que c’est la langue des affaires comme le dit Ernest-Antoine Seillère, la langue de la finance comme le dit la BNP, la langue de la science comme le dit l’École polytechnique.
Je ne sais que penser de ces personnes qui jettent à la poubelle une langue qui est depuis des siècles un instrument des plus précieux pour la littérature, la philosophie et la science.
Ont-elles honte d’être françaises ? Pensent-elles que nous devons devenir mentalement des Américains, nous conformer en tout à l’American way of life ? Estiment-elles que notre République n’a plus rien à apporter au monde, à la civilisation ?
Si c’est le cas les étrangers leur en feront le reproche car ils ont besoin, eux, d’une France dont le concert des nations puisse entendre la voix.
Trahir notre langue, ce n'est pas seulement dégrader notre pensée et notre action : c’est affadir et appauvrir le monde.
Michel, tu as raison de te rebeller. Il y a des exactions sournoises : quand on dit en français « un officier » sans autre précision, il s'agit d'un militaire. L'anglais “officer” a des usages bien plus variés, comme “Chief Information Officer”, alors on précise “military officer” si tel est le cas. Alors des français incultes disent « officier militaire », un pléonasme.
RépondreSupprimerPour des raisons douteuses et scientifiquement indéfendables, les anglo-saxons utilisent le terme “caucasian” pour qualifier les populations dites « blanches » : les français ignorants croient avoir l'air savant en leur emboîtant le pas.
Naguère, avec l'aide d'une amie angliciste, j'ai écrit un petit guide (fort incomplet) des faux amis :
https://www.laurentbloch.net/MySpip3/Faux-amis-Deceptive-Cognates
je pense que ce que vous dites est très juste mais qu'il faut le présenter différemment.
RépondreSupprimeren fait à l'heure de l’iconomie ou du post-toyotisme ou de la transition numérique (je préfère le mot transition au mot transformation car le mot transformation laisse supposer un changement d’état d'une forme déjà acquise ou existante ce qui peut être une source de confusion ) ou toutes autres dénominations que l'on trouve actuellement pour aborder ce sujet, derrière la problématique de la langue que vous posez se cache un enjeu majeur.
en effet,il ne faux pas penser en terme uniquement de langues mais à toute formes qui conduit à penser qu'une limitation nous empêche de communiquer avec une autre personne.
il faut au contraire inverser le problème et penser que nous souffrons des mêmes limitations. A partir de là, il faut faire en sorte de nous libérer ensemble de ces contraintes.
donc ce que vous dites à propos du français, s'applique aussi pour l'espagnol, l'allemand, ou toutes autres forme d'expression qui ne serait pas de l' "anglais" (penser la langue anglaise ainsi que son usage comme un monolithe n'est pas très juste non plus, d'où la présence de guillemets.)
donc penser qu'une langue n'a plus de raison d'être ou est hors d'usage.. est-ce si absurde de penser qu'un romain vienne un jour nous interroger ? vu de son "extériorité" et si on se place plus dans l'instant qui est le nôtre mais dans l'ensemble des ages présents et avenir, sa langue n'est alors pas plus morte que la notre. maltraiter la sienne c'est maltraiter la notre.. pour bien traiter notre langue, respectons les autres.
et là internet et l'informatique nous ouvrent des solutions nouvelles et hors du commun que nous pouvons tous partager.
merci pour vos travaux qui sont très utiles et très éclairants pour mes propres projets ( https://testsite.osc-fr1.scalingo.io/appSoft/pageSqlRandomB.php https://testsite.osc-fr1.scalingo.io/appSoft/index.html https://github.com/herve67/softSocialNetwork
cordialement, hervé.
Un argument massif pour chérir la langue française est celui des Québécois. Ils défendent leur langue et leur culture depuis des siècles pour ne pas être uniformisés par l'anglais, qui exerce une pression forte, et qu'ils parlent pourtant bien. Ils nous disent : "Où ira le français si les français eux-mêmes ne défendent pas la qualité et la grande richesse de leur propre langue ?" On peut apprécier les 2 langues, mais sans les mélanger pour autant.
RépondreSupprimerMerci pour vos articles. Cordialement
Benoit
Si c’est le cas les étrangers leur en feront le reproche car "ils ont besoin, eux, d’une France dont le concert des nations puisse entendre la voix.
RépondreSupprimerTrahir notre langue, ce n'est pas seulement dégrader notre pensée et notre action : c’est affadir et appauvrir le monde."
c'est un argument que j'ai entendu au Québec. Les Québécois disant..ben si on ne parle plus Français, les anglophones n'auront plus le charme de notre région...et c'est vrai !!
Merci Michel pour tes réflexions
Le 5 juin, le Gouvernement annonce la création d'un fonds de soutien qu'il nomme French Tech Souveraineté. Provocation ? Goût pour le paradoxe ? Innocente faiblesse à se soumettre aux formulations à la mode ?
RépondreSupprimerObéissance irréfléchie à la mode.
SupprimerJe vais vous en raconter une justement á propos du Québec. J'étais étudiant dans un cours de SIG et notre enseignant nous parlait, en cartographie de ticks. Moi, les seules tiques que je connaissais c'étaient celles responsables de la Maladie de Lyme.ll voyait que je ne comprenais pas ce qu'il disait. Alors il prend la peine de me montrer cela en pointant, vous voyez, les petits plus que l'on retrouve sur les cartes á l'intersection des lignes de latitude et celles de longitude. Il me dit mais comment vous appelez cela vous? Je lui ai répondu : amorce de carroyage! Cela a fait rire toute la classe mais il s'en est souvenu.
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