lundi 15 juillet 2019

La vie dans les Cévennes n° 5

Entretien avec Mlle Hélène Gilles

(publié dans le bulletin municipal de Sénéchas, août 2008)

Mlle Gilles, née en 1928, a fait sa carrière comme infirmière à la cité scolaire d'Alès. Depuis sa retraite elle réside aux Brugèdes dans la maison où ses ancêtres s'étaient installés en 1828 et où, dit-elle, elle se ressource. Elle a remis la propriété en état en redécouvrant les murets, chemins et terrasses.

Passionnée de lecture et de partage, elle est à l'origine de la création en 1991 de la bibliothèque municipale de Sénéchas qu'animent aujourd'hui Mmes Catherine Toutin et Marie-JoséTudela.

Le 22 juin dernier elle a fait sceller dans le mur de sa maison une pierre sculptée par Louis Régnier dans un calcaire très fin (photo ci-contre).
On y reconnaît (il faut être attentif aux détails) l'église et la mairie de Sénéchas ainsi que les lieux, métiers et circonstances de la vie des ancêtres cévenols de Mlle Gilles : l'atelier du tailleur, la forge du maréchal-ferrant, la maison des Brugèdes entourée de mûriers, la source, le feu de la Saint-Jean,le baquet où l'on foule le raisin, les gerbes de blé que l'on lie, les escaliers et les terrasses, les sangliers et les chèvres...

Mlle Gilles a de nombreux neveux et nièces qu'elle a reçus dans sa maison et à qui elle a pu faire connaître les Cévennes. Ils se baignaient au barrage, cueillaient des jonquilles, exploraient le pays... dans l'ancienne magnanerie aménagée en grenier, elle leur contait des histoires ou leur lisait la Bible.

L'enracinement familial de Mlle Gilles, loin de limiter son horizon, l'a élargi au monde entier. Sa grand-mère, dont les ancêtres avaient quitté la France après la révocation de l'édit de Nantes pour s'installer à Guernesey et enfin en Suisse, lui a transmis l'amour de ce dernier pays ; les lettres de ses tantes, institutrices dans une famille de Saint-Petersbourg au début du XXe siècle, lui ont fait connaître la Russie ; une branche de sa famille s'est installée à Winnipeg, au Canada ; son grand-père, qui travaillait pour les Messageries Maritimes, avait été en Australie, en Chine et au Japon. Plusieurs grands voyages lui ont fait découvrir des lieux dont l'évocation la faisait rêver quand elle était enfant.

Voici un texte où s'expriment la générosité et la sensibilité de Mlle Gilles :

Après cette journée du 22 juin placée sous le signe de la joie, de l'amitié, de l'amour, avec un hommage bien émouvant rendu à nos anciens, je ne pouvais qu'accéder à la demande de Monique Manifacier de partager avec vous cette joie d'aimer, de louer l'Éternel, au moment de la halte bienfaisante de l'été, par ce chant appris autrefois et qui nous parle d'aimer :

C'est si simple d'aimer
De sourire à la vie
De se laisser charmer
Lorsque c'est notre envie
De permettre à nos coeurs
D'entrouvrir la fenêtre
Au soleil qui pénètre
Et qui nous rend meilleurs

Et les choses qu'on voit
Tant de vieux les ont vues
Nos peines et nos joies
Tant de vieux les ont eues
Le passé a formé
Notre amour pour les choses
Les amours sont écloses
C'est simple d'aimer

Chœur

Aimons nos montagnes
Nos chères Cévennes
Aimons nos campagnes
Que Dieu les soutienne !
Et chantons en chœur
Ce beau pays franc
De tout notre cœur
Et tout simplement.

Une amie

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